Le localisme, tel que compris et défendu par Laurent Ozon, consiste à donner à chaque peuple la possibilité de subvenir à la part la plus importante possible de ses besoins par ses propres moyens. C’est une volonté de favoriser les circuits économiques courts, et ainsi d’assurer une autosubsistance relative capable de permettre aux populations de garder la maîtrise de leur destin.
Le localisme est la pierre angulaire de la décolonisation économique, condition indispensable de la souveraineté politique : c'est le moyen idéal pour favoriser l’embauche locale, accompagner des objectifs de qualité écologique, de protection sanitaire, de réhabilitation de la vie démocratique, de protection et de rééquilibrage social, d’inversion concertée des flux migratoires et de pacification rapide des relations internationale.
Un entretien constructif et ancré dans le réel pour anticiper les déstabilisations sociales et économiques à venir.
En 1988, le prix Nobel est décerné à un Français : Maurice Allais est récompensé pour ses travaux théoriques sur les marchés et l’allocation optimale des ressources. Né en 1911 à Paris, polytechnicien, Maurice Allais est représentatif de la tradition des ingénieurs-économistes qui ont fortement influencé l’économie française, surtout dans les années 60. A la fin de sa vie, il aura milité contre les excès de la mondialisation des échanges.
Convaincu que, comme en physique, l’économie obéit à des règles invariantes dans le temps et dans l’espace, il tentera de construire un modèle d’analyse global. Résolument libéral, disciple de Léon Walras et de Vilfredo Pareto, il est connu pour sa reformulation de la théorie de l’équilibre général.
Il ne dénie pour autant pas toute place à la planification économique : celle-ci peut également être un élément conduisant à une situation d’équilibre et d’efficacité maximale.
Théoricien de très haute volée, Allais aura principalement souffert de ne pas être anglo-saxon. Ses idées, notamment sur la croissance, ont souvent été reprises par d’autres.
Retour sur un géant de l'économie, volontairement écarté de l'histoire des idées économiques.
En 2006, dans la banlieue parisienne, un jeune homme est enlevé. Ses agresseurs l’ont choisi parce qu’il est juif et donc, pensent-ils, riche. Séquestré pendant vingt-quatre jours, il est finalement assassiné. Les auteurs de ce crime sont chômeurs, livreurs de pizzas, lycéens, délinquants… Leur bande est soudée par une obsession morbide : "Tout, tout de suite".
Morgan Sportès a reconstitué pièce par pièce leur acte de démence. Sans s'autoriser le moindre jugement, il s'est attaché à restituer leurs dialogues, à retracer leur parcours. Son livre est une autopsie, celle de nos sociétés saisies par la barbarie.
Remarque : la conférence est présentée en bilingue français-chinois.
Lorsque dans les années cinquante la grande distribution française est lancée, elle semble oeuvrer pour une noble cause : liberté du consommateur, baisse des prix, concurrence accrue, sécurité d'achat des productions...
Qu'est-ce qui en a fait ce "prédateur" de petits commerçants, du monde rural, de l'emploi et de notre avenir ? Comment se trouve-t-elle à l'origine de la "malbouffe", et pourquoi même les dirigeants socialistes la soutiennent-ils tant ?
En explorant les stratégies, les modes de fonctionnement et les abus de la grande distribution, un spécialiste met en lumière ce monde qui s'apparente de façon inquiétante à celui du capitalisme oligopolistique le plus sauvage.
Les Assises de la ruralité viennent d'être lancées à Fère Champenoise dans la Marne, avec pour but "de répondre aux défis des nouvelles ruralités, de montrer que les territoires ruraux sont un atout pour le développement de la France et de combattre le sentiment de relégation".
Ce sentiment de relégation est-il uniquement rural, et peut-on encore opposer une France des villes à une France des campagnes pour expliquer la plupart des déséquilibres territoriaux et sociaux notre pays ?
Visiblement non. C'est en tout cas la thèse soutenue par Christophe Guilluy, auteur de La France périphérique : comment on a sacrifié les classes populaires. Son livre part d’un constat : les classes moyennes ont depuis bien longtemps disparu et, au nom de la mondialisation, on sacrifie désormais les classes populaires qui ne participent pas directement à l’enrichissement de notre pays.
Comment en est-on arrivé là ? Comment le modèle métropolitain, modèle selon Christophe Guilluy le plus excluant qui soit, est-il devenu le modèle préféré des politiques françaises d’aménagement ?
Les fiascos électoraux subis cette année par la majorité présidentielle marquent-ils le réveil - douloureux réveil – d’une France délaissée où vit 60% de la population ?
En France, tout ce qui pèse et qui compte se veut et se dit "sans frontières".
Et si le sans-frontiérisme était un leurre, une fuite, une lâcheté ?
Partout sur la mappemonde, et contre toute attente, se creusent ou renaissent de nouvelles et d'antiques frontières. Telle est la réalité.
En bon Européen, Régis Debray choisit de célébrer ce que d'autres déplorent : la frontière comme vaccin contre l'épidémie des murs, remède à l'indifférence et sauvegarde du vivant.
D'où un plaidoyer à rebrousse-poil, qui étonne et détonne, mais qui, déchiffrant notre passé, ose faire face à l'avenir
À l'heure où la gauche peut mourir et où les électeurs se détournent des urnes, il est plus que temps d'interroger et de clarifier notre alphabet politique.
Que signifie "être de gauche" ? Qu'est-ce que "le peuple" en 2014, et est-il encore de gauche ? Quelle est la raison du divorce actuel entre le peuple et les milieux dirigeants ?
Alors que notre société est de plus en plus atomisée, acculée par la double logique d'atomisation de l'individualisme capitaliste et de l'immigration massive, comment comprendre la question de l'identité dans le combat politique ?
Au fil de ces questions, Jacques Julliard et Jean-Claude Michéa échangent et tentent de dresser un état des lieux qui permet de penser un futur possible pour notre communauté politique.