La diplomatie religieuse de l'Arabie saoudite constitue un étrange trou noir dans l'analyse du radicalisme qui affecte l'islam aujourd'hui. Pourquoi le salafisme, mouvance la plus intolérante et sectaire de l'islam, est-il devenu si conquérant ? Parce que parmi tous les radicalismes religieux qui pourrissent la planète, il est le seul à bénéficier d'un appui constant de la part d'un pays doté d'immenses moyens : le royaume saoudien.
Pierre Conesa nous révèle comment ce royaume aux deux visages, celui conciliant de la dynastie Saoud et celui plus agressif du salafisme, propagandiste du djihad, a depuis des décennies développé une stratégie religieuse pour conquérir la communauté musulmane, mais aussi l'Occident, sans apparaître comme un ennemi grâce à un soft power original, hybride des systèmes américain et soviétique.
Aujourd'hui, ce pays longtemps protégé se retrouve menacé sur son propre territoire par le salafisme djihadiste qu'il a propagé ailleurs.
En compagnie d’Henry Laurens, l'émission "Histoire Vivante" se penche sur l'épopée de l’Empire Ottoman (1299 à 1923). Car après plus de 20 ans consacrés à l’Histoire de la Palestine, le titulaire de la chaire d’histoire contemporaine du monde arabe du Collège de France agrandit son territoire de recherche pour l’orienter en direction de l’Empire Ottoman.
L'occasion de s'interroger sur les liens qui existent entre la Palestine et lʹEmpire Ottoman, lʹémergence du nationalisme dans lʹEmpire Ottoman et la question judéo-chrétienne.
D'autres problématiques plus actuelles sont aussi traitées, comme l'émergence de l'Intégrisme par la rencontre du wahabisme et d'Ibn Quelle ou lʹimplication répétée de lʹOccident dans cette région du monde.
Février 2011. Une insurrection armée éclate à l'Est de la Libye à la faveur de ce que la presse occidentale a baptisé le "printemps arabe". Plusieurs villes tombent aux mains de la rébellion, qui avec le soutien de l'OTAN, finit par renverser le colonel Mouammar Kadhafi, dirigeant de la Jamahiriya arabe libyenne. Le 20 octobre, les images épouvantables du corps ensanglanté, dénudé et sans vie du leader déchu seront fièrement exhibées dans les médias occidentaux comme un trophée. Comment en est-on arrivé là ?
Patrick Mbeko nous expose les logiques stratégiques qui ont guidé l'intervention militaire occidentale en Libye et démontre, à contrario de la rhétorique officielle et de nombreux "experts", que celle-ci est plutôt l'aboutissement d'un continuum historique qui prend son origine dès l'arrivée au pouvoir du colonel Kadhafi, le 1er septembre 1969.
Quatre décennies de guerres secrètes et de chasse à l'homme qui s’achèveront par l'exécution du leader libyen, au terme de sept mois de révolte savamment orchestrée par les pays de l'OTAN.
Un débat vif et animé entre Odon Lafontaine, vulgarisateur des thèses du Père Edouard-Marie Gallez sur l'apparition de l'islam issue du mouvement messianiste judéonazaréen, et Karim Al-Hanifi, musulman convaincu qui portera la contradiction pour tenter de sauver l'intégrité du Coran tel qu'il est aujoud'hui communément compris dans la communauté musulmane.
Alors que l'actualité nous rappelle régulièrement le triste sort des différentes communautés chrétiennes orientales, Marion Sigaut, Youssef Hindi et Jean-Michel Vernochet nous brossent un tableau général de leur situation.
Les faits avancés sont basés sur des recherches approfondies autant que sur le vécu des intervenants dans la région (Marion Sigaut particulièrement).
Une mise au point importante à l'heure où l'Empire joue des rivalités confessionnelles pour diviser les efforts de contre-offensive.
Quel est l'état de la puissance de la dynastie saoudienne ? Quels sont ses avantages et ses faiblesses ? Comment se projète-elle à moyen/long terme dans le cadre des relations internationale ?
Une conférence qui permet de se faire une idée plus précise sur cet acteur clé du monde musulman en général et du Moyen-Orient en particulier.
La bibliothèque de Cluny recèle au moins un Coran : il s'agit tout de même d'avoir un minimum de connaissances quand on pratique la lutte religieuse !
Mais en matière de textes philosophiques, l'hospitalité est de règle : la différence n'est pas faite entre les Grecs, les Arabes, les Latins, les Juifs : ce qui importe, c'est de savoir s'ils sont bons ou mauvais philosophes.
C'est qu'il y a une philosophie au Moyen Age, enrichie par la métabolisation des grands textes anciens : le mot n'est pas inapproprié puisque se constituent, par étapes, des "états de la raison". C'est le mot "Moyen Age" qui est discutable. Les médiévaux ne se vivent pas comme "médiévaux", ils se sentent "modernes". Jusqu'où sont-ils contemporains les uns des autres ? Les uns vivent à l'ère musulmane, les autres à l'ère chrétienne. Les uns à l'Orient, les autres à l'Occident... La translation des savoirs est longtemps lente, complexe.
Il nous va falloir tendre la toile d'un bout à l'autre de la Méditerranée pour le voyage que nous allons accomplir. Voyage au long cours qui va s'accélerer quand, soudain, au XIIe siècle, les chrétiens latins vont devoir en trente ans assimiler ce que les musulmans avaient mis trois siècles à mûrir.
Emission "La marche de l'histoire", animée par Jean Lebrun.
Les multiples facettes de la pensée politique arabe contemporaine depuis le XIXe siècle sont pleinement inscrites dans la richesse d’une culture trop méconnue. Ses acteurs, loin d’être figés dans le carcan théologico-politique décrit par certains récits canoniques sur les Arabes et l’islam, ont souvent exprimé une pensée critique forte, sur les plans religieux et philosophique, anthropologique et politique. La marginalisation forcée de cette pensée politique arabe a facilité l’installation hégémonique de la pensée islamiste, instrumentalisée par certains régimes locaux, comme par leurs protecteurs occidentaux.
Un retour à la paix dans cette région tourmentée qu’est le Proche-Orient dépend largement de la reconnaissance de la puissante dynamique de cette pensée, critique et profane, loin de l’image sclérosée qui en est souvent donnée.