La réflexion sur la modernité semble indissociable d'une méditation sur ses limites. C'est probablement pourquoi on parle si souvent d'un malaise dans la modernité. Le conservatisme exprime philosophiquement ce malaise. Aujourd'hui, il tend à se radicaliser et se traduit peut-être même politiquement avec ce qu'on appelle plus ou moins confusément le populisme.
Retour sur ce "malaise dans la modernité" avec la philosophe Chantal Delsol.
Émission "Les idées mènent le monde", animée par Mathieu Bock-Côté.
Il faut être "modérément moderne", et non "absolument", comme le préconisait Rimbaud. Et prendre ses distances d'avec cette maladie, la "modernite". De ces fameux "Temps Modernes", que peut dire un philosophe qui a décidé de ne pas avancer masqué ? Complaisante modernité, qui se clame en "rupture" avec tout !
Pourtant, qu'a-t-elle inventé ? Les idées modernes ne sont que des idées prémodernes, maquillées comme une marchandise volée. Avec le recul et la capacité d'analyse que lui permet sa formidable culture, Rémi Braque nous offre une série de réflexions incisives sur les notions de Modernité, de Culture, d'Histoire, de Sécularisation, de Progrès...
Chemin faisant, il met en avant des penseurs qui sortent des sentiers battus, des idées qu'on avait oubliées, et des rapprochements qui font avancer.
Émission du "Libre Journal de Lumière de l'espérance", animée par Isabelle Prêtre.
Alors que dans Comprendre l'Empire, Alain Soral partait de la Révolution française, de la succession Ancien Régime, République, de l'opposition Religion et Raison, y démontrant notamment tout ce que ce régime théocratique avait de raisonnable sur le plan pratique et tout ce que cette raison politique avait de fanatique et de déraisonnable dans les actes et les faits, s'y déployait aussi une logique, une logique politique de pouvoir et de domination. Mais de domination au nom de quoi ?
Cette nouvelle domination des uns sur les autres, de la démocratie républicaine sur la monarchie théocratique, puis même de la république démocratique sur la démocratie républicaine s'est faite au nom d'un nom magique, d'une idée parfaitement séductrice : l'égalité !
L'épopée moderniste, la grande idée, le concept au coeur de la dynamique du cycle c'est ça : le pouvoir au nom de l'égalité. Et une égalité de plus en plus totale, soit, en bonne logique, de plus en plus formelle et abstraite, ce qui se traduit le plus souvent dans la pratique en absurdité, voire en son contraire. Le voilà le coup de génie qui embrasse toute l'époque, la suprême arnaque comme sortie de la tête même du diable : l'inégalité au nom de l'égalité !
Comprendre l'Époque : pourquoi l'Égalité ?, nous fait cheminer de la Tradition à Marx, de la logique formelle à la complexité du réel, de la parole du Christ à la loi du nombre et du Marché, jusqu'à ce futur qui se déploie sous nos yeux, entre surveillance de masse, censure et dictature à venir du grand reset...
Émission "Pourquoi tant de haine ?", animée par Monsieur K.
L'écrivain Georges Bernanos nous avait averti en 1946 dans La France contre les robots : "On ne comprend absolument rien à la civilisation moderne si l'on n'admet pas d'abord qu'elle est une conspiration universelle contre toute espèce de vie intérieure."
Car si la modernité est une période historique définie, elle désigne également un parti-pris philosophique dont les conséquences esthétiques et politiques structurent toujours le monde dans lequel nous vivons. Cette modernité suscite néanmoins des résistances chez ceux qui, penseurs et artistes, refusent le combat qu'elle mène contre toute forme de mystère, de sacré et d'intériorité.
C'est en compagnie de Matthieu Giroux que nous partons à la rencontre de ces rebelles qui, regroupés sous le nom d'antimodernes et loin de former une école de pensée homogène, de Maistre à Guénon et de Chateaubriand à Dostoïevski, contestent l'hégémonie d'un corpus philosophique que ni la critique, ni les contradictions ne semblent épuiser.
Émission "Tu m'en liras tant", animée par Eloi de Villeneuve.
Lié de nombreuses années avec le grand écrivain allemand Ernst Jünger (1895-1998), Alain de Benoist passe ici au crible près d'un siècle de création littéraire (journaux, souvenirs, essais, romans) habitée par un cheminement de poète tout à la fois libre et fidèle à une double aspiration vers la nature et l'âme, le réel et le sacré.
Anti-individualiste, théoricien de la révolution conservatrice revenu de sa mystique de la guerre et de sa foi en une industrie prométhéenne, la pensée de Jünger transparaît dans toute son acuité et actualité d'écosystème affranchi de la loi de l'argent et du désenchantement matérialiste.
Tout cela à travers le remarquable décryptage systématique effectué par Alain de Benoist des figures du Soldat du front, du Travailleur, du Rebelle, et de l'Anarque, invitation à un voyage à travers l'univers symbolique et enraciné de celui dont François Mitterrand dit qu'il fut "l'un des plus grands Européens du XXe siècle".
Émission du "Libre Journal des amitiés françaises", animée par Thierry Delcourt.
Alors que dans Comprendre l'Empire, Alain Soral partait de la Révolution française, de la succession Ancien Régime, République, de l'opposition Religion et Raison, y démontrant notamment tout ce que ce régime théocratique avait de raisonnable sur le plan pratique et tout ce que cette raison politique avait de fanatique et de déraisonnable dans les actes et les faits, s'y déployait aussi une logique, une logique politique de pouvoir et de domination. Mais de domination au nom de quoi ?
Cette nouvelle domination des uns sur les autres, de la démocratie républicaine sur la monarchie théocratique, puis même de la république démocratique sur la démocratie républicaine s'est faite au nom d'un nom magique, d'une idée parfaitement séductrice : l'égalité !
L'épopée moderniste, la grande idée, le concept au coeur de la dynamique du cycle c'est ça : le pouvoir au nom de l'égalité. Et une égalité de plus en plus totale, soit, en bonne logique, de plus en plus formelle et abstraite, ce qui se traduit le plus souvent dans la pratique en absurdité, voire en son contraire. Le voilà le coup de génie qui embrasse toute l'époque, la suprême arnaque comme sortie de la tête même du diable : l'inégalité au nom de l'égalité !
Comprendre l'Époque : pourquoi l'Égalité ?, nous fait cheminer de la Tradition à Marx, de la logique formelle à la complexité du réel, de la parole du Christ à la loi du nombre et du Marché, jusqu'à ce futur qui se déploie sous nos yeux, entre surveillance de masse, censure et dictature à venir du grand reset...
Sommaire :
- Peut-on dire que Comprendre l'Époque est le pendant philosophique de Comprendre l'Empire ?
- Pouvez-vous nous présenter le "monde de la Tradition" dont vous parlez dans les premiers chapitres de Comprendre l'Époque ?
- Tradition et Modernité : deux systèmes de valeurs en opposition radicale ?
- Quelles sont les conséquences du passage de la logique formelle à la logique concrète ?
- D'où vient l'idée d'égalité ?
- Compensation, complaisance, hypocrisie : quelle est la vision du monde de la classe bourgeoise ?
- Derrière le positivisme bourgeois, la prédation kabbaliste ?
- Est-il possible d'aller au-delà de la bourgeoisie ?
- Demain le Grand Reset ou le grand ménage ?
Un entretien mené par Pierre de Brague.
Dans le contexte d'une modernité en déroute, Michel Michel, sociologue de son état, appelle au recours à la Tradition, celle du "pérennialisme" : "ce qui été cru par tous, toujours et partout". Non pas une nostalgie du passé, mais parce que les principes qui fondent le monde moderne – individualisme, croyance au Progrès, "désenchantement du monde" rationaliste, Homme Nouveau autocréé – sont pour paraphraser Chesterton "des idées chrétiennes devenues folles".
Il a été plus facile à l'Église "d'aller aux barbares" que de résister à ses propres hérésies. À la fin du XXe siècle, la pastorale de l'Église ne s'est pas contentée de "s'adapter" au monde, mais semble s'être massivement ralliée aux hérésies idéologiques de la modernité.
Or le monde passe; aussi, le ralliement de l'Église à la "religion séculière prométhéenne" de la modernité est inefficace car cette religion est elle-même en déclin.
Avec la postmodernité, le recours à la Tradition est la plus probable arche de salut pour passer le naufrage de la modernité.
Écrivain de l'époque édouardienne, Gilbert Keith Chesterton (1874-1936) est un écrivain prolifique, essayiste, auteur de poèmes, de biographies, d'articles, de nouvelles policières. Et alors que deux essais de Chesterton, Hérétiques et Orthodoxie, viennent d'être réédités, ce sont deux inconditionnels de l'oeuvre qui viennent nous en parler.
Dans ce débat à teneur philosophique, le philosophe Jacques Dewitte et le journaliste et écrivain Basile De Koch parlent de ce qu'ils doivent à l'oeuvre de l'écrivain anglais Chesterton.
Émission "Répliques", animée par Alain Finkielkraut.