"Lorsque les Objecteurs de Croissance sont taxés d’utopistes, c’est par opposition au réalisme dénoncé en son temps par Bernanos, soit le réalisme faisant office de "bonne conscience des salauds". Nous sommes effectivement à contre-courant. Nous refusons de nous soumettre au dictat de la situation, à la tyrannie du TINA (There Is No Alternative) qui réduit l’être à l’étant. L’utopie positive dont nous nous réclamons rejette ce refus des autres mondes possibles.
Quand nous disons qu’il y a un autre monde et qu’il est dans celui-ci, selon la formule de Paul Eluard, nous accueillons les possibles de l’être. Ils ne se limitent pas aux développements des logiques de l’économie de marché, mais contiennent l’ouverture d’une sortie de l’économie, l’échappée vers une société et une civilisation émancipées et autonomes."
Repenser la politique, ses notions, ses institutions, fut un des grands chantiers de l'homme moderne, et ce dès le début du XVIe siècle.
Il fallait surmonter le désordre entraîné par la multiplicité des autorités, païennes et chrétiennes. Il fallait aussi répondre à l'horreur de ces véritables guerres civiles que furent les guerres de religion. Il fallait établir enfin un nouvel ordre politique, construit selon la raison, et fruit de la volonté des hommes...
Les grands artisans de ce chantier ? Machiavel, Hobbes, mais aussi Rousseau.
Pierre Hadot est celui qui a réintroduit dans la philosophie contemporaine l’enseignement de la philosophie antique, de la philosophie comme "manière de vivre", comme pratique plutôt que comme discours, renouvelant par là notre rapport de la philosophie à la vie.
Il est également celui qui a suivi la reprise de cet enseignement, de la philosophie antique à la philosophie contemporaine en passant par la philosophie moderne, orientation dans l’existence et dans la culture.