Le mot de "modernité" recouvre un ensemble assez confus de comportements:
- une civilisation dominée par les sciences et les techniques. Une raison pragmatique, liée à l'efficacité, et devenue l'arbitre de la réalité : toutes les questions auxquelles elle ne peut pas répondre sont de fausses questions. Y compris les questions du bien et du mal, déterminées dés lors par les rapports de force.
- un monothéisme de marché, c'est-à-dire de l'argent. Un système où toutes les valeurs sont réduites à des valeurs marchandes.
- un mode de vie "occidental" qui tend à réduire l'homme à un producteur de plus en plus efficace, un consommateur de plus en plus vorace en ses plaisirs, mû par le seul intérêt individuel.
Urbanisme cancéreux des "promoteurs", mégalopoles, pieuvre des supermarchés, barbarie informatisée des modernes fossoyeurs, hypnose télévisuelle unduisant un somnanbulisme de masse, la "modernité" serait-elle la mort lente de l'art, de l'amour, de la foi, de tout ce qui donne à la vie un sens et une responsabilité ?
Comment l'Islam peut-il répondre à ce défi ? Quelles armes peut-il opposer au rouleau compresseur de cette modernité ?
Le mode de vie occidental s’exporte, jusque dans son besoin de consommation frénétique auquel la culture n’échappe pas. Cette culture devient culture-monde, abondante, éphémère, monnayable. La gloire éternelle n’est plus de mise mais la reconnaissance immédiate qui passe par la valeur marchande.
Pour la première fois donc, culture et globalisation coexistent, de façon déstabilisante, inquiétante peut-être.
Dans un univers hypermoderne dominé par la logique de l’excès, qu’en est-il du capitalisme culturel ? Doit-on parler d’uniformisation à l’occidentale ou de réinvention de la différence ? La culture-monde signe-t-elle la fin de l’originalité ?
Un échange de points de vue sur la mondialisation et son évolution future.
Y a-t-il un bilan ou une morale à tirer des évènements que nous traversons ? Notre société occidentale va-t-elle en sortir renforcée ou bien encore plus affaiblie ?
Chantal Delsol et Michel Maffesoli apporteront leur regard ou leur jugement sur une crise qui ne se résume pas, loin s'en faut ! à une lutte pour le pouvoir d'achat.
A l'occasion de la sortie de son dernier livre, Pierre Le Vigan revient sur l'histoire complexe du mouvement des Lumières, trop souvent regardé comme un tout cohérent.
L'oeuvre de Jean-Jacques Rousseau est ainsi assez différente des production des autres grandes figures intellectuelles du XVIIIe siècle.
Emission du "Libre Journal des Lycéens", animée par Romain Lecap accompagné par Arnaud Naudin et Pascal Lassalle.
Notre modernité occidentale s'est construit une vision du monde qui évacue un concept qui est consubstentiel au monde grec ou au christianisme : le mal.
Pire : nos temps funestes se sont même donnés pour mission de l'éradiquer !
Olivier Rey fait ici l'inventaire du leg que cette modernité nous a laissé.
De livres en livres, Rémi Brague éclaire le "fait religieux", malheureusement détesté par certains ou ignoré -voire caricaturé- par d'autres.
Pourquoi ? Comment se comprendre, soi-même ainsi que nos sociétés, sans comprendre la composante religieuse – ô combien constitutive de notre humanité ?
Ses réflexions l'amènent à interroger en profondeur la l’évolution du rapport que l'homme entretient avec la loi. En effet, après un monde s'ordonnant par rapport au cosmos (l'antiquité) ou d'après la révélation divine (les trois monothéismes), l’époque moderne tente de se doter d’une loi sans foi, dans une sorte d'auto-fondation. Mais ce projet est-il viable ?
Emission menée par Damien Le Guay.