Nicolas Tertulian a abordé à plusieurs reprises le sujet d'une confrontation entre les pensées de Heidegger et de Lukacs. Il est parti de l'idée qu'il existe des motifs communs entre les deux pensées, par exemple le thème de l'aliénation et celui de la réification.
Cette conférence poursuit un objectif plus ambitieux, car il se propose de remonter aux fondements ontologiques des deux pensées et confronter Heidegger et Lukacs à partir de leur opposition sur pluseurs questions philosophiques cruciales : l'autonomie ontologique du monde extérieur, la définition du concept de "monde", la "subjectivité du sujet" et la humanitas de l'homo humanus, la critique lukacsienne du concept heideggérien d' "être-jeté..." (Geworfenheit), la problématique de la finitude et de l'infini, etc.
La thèse centrale est l'occultation par Heidegger du travail comme "phénomène originaire" de l'existence humaine et sa substitution par une catégorie affective : le "Souci" (die Sorge), tandis que Lukacs a construit son ontologie de l'être social, en suivant Hegel et Marx, sur l'idée du travail comme pivot de l'existence humaine.
Enfin, il désigne plusieurs motifs de la pensée heideggérienne (la critique de la pensée sécurisante, par ex.) qui préfigurent l'adhésion du philosophe à l'extrême-droite de l'époque, ce qui confirme la thèse de Lukacs formulée dans son livre La Destruction de la Raison sur le caractère "pré-fasciste" de certaines orientations de la philosophie heideggérienne à l'époque qui a succédé à son livre fameux Être et Temps.
La crise mondiale du crédit survenue à l'autonme 2008 aurait conforté la théorie marxiste orthodoxe d'une crise tendancielle du capitalisme : ce dernier porterait en germe sa propre faillite.
Les tenants de la "critique de la valeur" ne se satisfont pas de cette théorie, pas plus qu'ils ne se réjouissent véritablement de sa récente et apparent vérification. Car ainsi que l'exposera Anselm Jappe, la question théorique principale doit demeurer celle de l'émancipation sociale.
Or, jusqu'à preuve du contraire, la crise financière mondiale n'a nullement contribué à son progrès.
"La seule chance est celle de sortir du capitalisme industriel et de ses fondements, c'est-à-dire de la marchandise et de son fétichisme, de la valeur, de l'argent, du marché, de l'État, de la concurrence, de la Nation, du patriarcat, du travail et du narcissisme, au lieu de les aménager, de s'en emparer, de les améliorer ou de s'en servir."
Ce premier entretien du Cercle Kritik est mené avec Francis Cousin, qui nous fait le plaisir d'exposer en détails la pensée de Marx et du marxisme.
Au programme : la pertinence du distinguo "jeune Marx" - "vieux Marx", la logique du Capital, la social-démocratie, le structuralisme, Louis Althusser et le Freudo-Marxisme...
Les pendules pseudo/post/para/-marxistes vont être remises à l'heure !
Que ce soit le problème de la sexualité via l'analyse des revendications du mouvement LGBT, ou la problèmatique de l'Art, Francis Cousin répond aux nombreuses questions que soulèvent sa critique radicale de la société de l'avoir.
Drogue, révisionnisme, hip-hop ou végétalisme : autant d'interrogations qui trouvent une réponse dans la perspective d'un retour aux sources communistes de notre humanité.
Dans sa recension de L'Être et le code Sartre, écrivant à Clouscard, concluait : "L'hubris constante de l'ouvrage, vient de ce qu'il nous cache la certitude qu'il ne pouvait être fait par un seul. Mais qu'il est en vérité au commencement de travaux qui devront être faits en commun par des groupes de chercheurs. [...] Son grand mérite revient à indiquer les meilleures conditions pour que l'histoire se révèle concrètement pour ce qu'elle est : une totalisation en cours..."
Un encouragement à l'effort collectif à mobiliser autour du travail de "défricheur" initié par Michel Clouscard, dès les années 60. C'est donc assez logiquement que le parcours intellectuel et conceptuel de Clouscard allait s'achever par un "bloc de granit" auquel il va s'agir maintenant de donner la forme, l' "eidos" qui va lui permettre de donner sa pleine mesure heuristique et émancipatrice.
Dominique Pagani, son plus proche compagnon de lutte idéologique et Edmond Janssen son éditeur (éditions Delga), ont entamé ce vaste travail.
L'adoption prochaine d'une nouvelle motion par le Parti Socialiste sera-t-elle le Bade-Wurtemberg des socialistes français ?
Un panel d'invités aux opinions fort différentes débattent de l'histoire et de l'avenir de ce parti qui aura en grande partie façonné la vie politique française au XXe siècle.
Émission du Libre Journal d'Henry de Lesquen.
La France est aujourd'hui gouverné par une équipe sortant du Parti Socialiste. Mais de quel héritage politique parlons-nous ?
En se penchant sur l'histoire du mouvement socialiste (et en particulier sur l'oeuvre de Jules Guesde Essai de catéchisme socialiste), David Mascré s'emploie à comprendre quelles sont les grandes idées qui mènent l'idéologie socialiste.
La question de la production de valeur en régime capitaliste est l'un des enjeux de base du maintien ou de la conquête du pouvoir.
Les différentes écoles de pensée se réclamant (au moins en partie) de Karl Marx continuent aujourd'hui de s'opposer sur cette question fondamentale. En effet, suivant la manière dont les concepts de valeur d'usage et d'échange ou des côtés concret et abstrait du travail sont compris, le combat politique ne sera pas le même.
Dans une déclinaison qui diffère sensiblement des approches développées par la Wertkritik, le marxisme orthodoxe ou les institutionnalistes, Jean-Marie Harribey et Bernard Friot s'attachent à retravailler ces concepts pour leur rendre leur potentiel d'émancipation.
Le débat est animé par Guillaume Fondu.