En juin 2004, France 3 organisait un débat salutaire entre Jacques Derrida et Régis Debray. Presqu'une génération séparent Derrida le théoricien du déconstructivisme et Debray le fondateur de la médiologie, mais une formation exigeante et élitiste les rapproche : l'Ecole Normale Supérieure.
L'agrégé-répétiteur Derrida se souvient de l'aura politique qui précédait en 1965 le jeune Debray lui-même très impressionné par l'érudition du maître.
Pendant près d'une heure et demie, les deux intellectuels ont des échanges attentifs et divers : l'image publique du philosophe, la notion de souveraineté, l'Europe, la démocratie et ses menaces internes, les effets pervers de l'histoire, ou encore le 11 septembre 2001.
Il fut un temps ou la télévision pouvait être autre chose qu'un instrument de propagande et d'abrutissement...
Frédéric Mariez, fondateur du "mouvement matricien" et anthropologue autodidacte indépendant, a effectué des travaux pour comprendre pourquoi le matriarcat était un système familial adopté par les anciennes civilisations organiques avant la naissance des états.
Grâce à ses recherches et à ses expériences individuelles comme son récent voyage en Chine chez les mosos (un peuple pratiquant encore le matriarcat), il explique les avantages de cette organisation familiale si spécifique.
Une émission loin des clichés et du discours traditionnel, qui remettra en cause nombre de préjugés sur la famille nucléaire.
C’est une longue épopée, engagée depuis l’Antiquité, qui se poursuit encore aujourd’hui, une aventure pleine de passions, de révoltes, de revirements et de coups de génie. Telle est l’histoire de la philosophie, vue et racontée par Luc Ferry : une conquête obstinée, menée au fil des siècles par une poignée d’explorateurs qui, soudain, trouvent une nouvelle clef pour donner un sens à la condition humaine et bouleversent fondamentalement notre manière de penser.
Pourquoi et quand s’est-on mis à philosopher ? Comment les grands concepts se sont-ils succédé au fil des siècles ? Comment et pourquoi Platon, Descartes, Montesquieu, Hegel, Schopenhauer, Marx, Nietzsche, Freud, Heidegger, et quelques autres – les grands défricheurs de la pensée ne sont pas si nombreux – ont-ils eu soudain l’intuition qui a tout changé ?
On le verra, l’histoire de la philosophie, comme celle de l’art, n’aime pas la ligne droite, elle connaît des zigzags, des revirements, parfois des errances, et les grandes idées d’autrefois n’ont pas forcément perdu leur pertinence.
Luc Ferry nous faire apparaître la philosophie comme une quête essentielle, à la fois millénaire et furieusement actuelle. Où en est-on à l’heure de la globalisation, des espaces virtuels et des intégrismes recyclés d’un autre âge ? Comment répondre à notre désarroi face à un monde qui, une fois encore, nous glisse entre les doigts ? Par l’amour, suggère le philosophe, ce concept à la fois si banal et si complexe, susceptible de nous offrir une meilleure compréhension de notre temps, et peut-être de nous-mêmes.
Alors que le droit français commence à entériner des pratiques nouvelles concernant la filiation, Aude Mirkovic s'interroge sur les conséquences et les contradictions que ces nouvelles lois impliquent.
Son discours, particulièrement clair et précis, est important pour comprendre ces sujets de société et les fondements juridiques des opposants à ces projets.
Du milieu du XVIIIe siècle à nos jours, le mortalité maternelle a été divisée par 131, et la mortalité infantile par 69. A présent, dans les sociétés développées, les enfants qui naissent et leurs mères sont assurés de vivre. Cette nouvelle certitude a révolutionné la venue au monde des enfants, et cette transformation, qui rompt avec une condition humaine marquée par la centralité de la mort dans l'expérience quotidienne de la vie, a provoqué l'avènement de l'individu contemporain. L'enfant n'est plus un enfant de renouvellement par anticipation, appelé à s'inscrire, un parmi d'autres, dans une descendance, mais il est un enfant du désir d'enfant, individuellement décidé, à chaque fois un enfant unique appelé à développer une singularité propre dans un monde d'où la mort précoce a été chassée.
L'enfant désiré est le point de rencontre du repli de la mort, déplacée vers la vieillesse, et d'une longue histoire de contention, puis de réduction de la fécondité, un processus propre à l'Europe de l'Ouest qui s'est universalisé.
Paul Yonnet montre comment ces nouvelles conditions d'arrivée au monde des enfants organisent l'infrastructure psychique de l'individu contemporain dès ses premières années, et leurs conséquences sociales, notamment durant l'adolescence.