La politique, et notamment les progressistes, ont-ils déserté le bien commun au profit des questions identitaires et morales ? Est-ce la raison de la défaite de la gauche aux États-Unis ? De la faiblesse des partis progressistes en Europe ?
C'est le débat qui est ici mené entre Mark Lilla, professeur, historien des idées et auteur du récent La Gauche identitaire. L'Amérique en miettes et Laurent Bouvet, professeur de science politique.
Et si Michel Foucault nous avait, tous, bernés ? A l'heure de son entrée solennelle en Pléiade, n'est-il pas temps de lui arracher les innombrables masques qui lui assurèrent la plus longue réplique possible sur la scène médiatique alors qu'en off, sa philosophie avait depuis longtemps rendu l'âme ?
Une enquête nécessaire pour comprendre les temps intellectuels qui sont les nôtres.
En 1972, alors que la jeunesse occidentale poursuit sa mobilisation contre la guerre du Viêtnam, des bombes explosent aux quartiers généraux américains de Francfort et Heidelberg. Des soldats sont tués et des ordinateurs chargés d'assurer la logistique de l'armée américaine au Viêtnam sont détruits.
Pour la première fois, un groupe de lutte armée, la RAF, affirme qu'il ne représente que lui-même, qu'il est sujet révolutionnaire. Il attaque l'impérialisme au cœur même des métropoles, en Allemagne fédérale. Pour les militants de la Fraction armée rouge, le mot d'ordre du mouvement étudiant, "Il faut lutter ici et maintenant", est devenu une prescription éthique qu'ils ont assumée jusqu'en prison, dans les conditions les plus dures.
D'autres attentats suivront, contre des juges, des policiers. En 1977, le groupe prend en otage le chef du patronat allemand, un ancien SS chargé de hautes responsabilités sous le Troisième Reich.
Dans l'histoire qu'ils nous racontent, Anne Steiner et Loïc Debray ont accordé une place déterminante aux écrits de la RAF et aux enjeux qu'ils sous-tendent car c'est avant tout la production théorique du groupe qui éclaire le mieux sa cohérence et sa singularité.
Émission "Offensive sonore".
Du ferment transcendantaliste, Thoreau a retenu la nécessité de résister à l'emprise des stéréotypes : il a mis les idées reçues la tête en bas pour déstabiliser les habitudes mentales.
Son opposition à la tradition l'a conduit à une réflexion éthique, politique et écologique qui retient l'attention par ses interrogatinos et sa vigueur provocatirce.
Il a prêché la sauvegarde de l'humanité par le respect de la nature.
Et en dépit de son exentricité, il est devenu un héros de la culture américaine.
Émission "Une vie, une oeuvre", animée par Françoise Estèbe.
De la vie de Jean Genet, né le 19 décembre 1910 et abandonné par sa mère à l'Assistance publique, on ne connaissait que ce qu'il avait bien voulu en dire ou en écrire lui-même. Une vie faite de vagabondage, de prostitution homosexuelle, de vols, de prison, avant que, de 1942 à 1948, il écrive et publie, d'abord grâce à Cocteau, des poèmes et cinq romans d'une originalité violente qui le rendirent aussitôt célèbre.
Une période improductive suivit la grâce présidentielle de 1949 et la parution en 1952 de l'énorme étude de Sartre, Saint Genet, comédien et martyr, puis vint une série éblouissante de pièces de théâtre. À nouveau le silence, et enfin l'engagement de Genet auprès des Panthères Noires aux États-Unis - où la pièce Les Nègres avait en quelque sorte précédé la radicalisation de certains mouvements noirs - et auprès des combattants palestiniens. Il écrivit alors son dernier livre, Un captif amoureux, qui sera publié un mois après sa mort, en 1986.
Les invités mettent en lumière beaucoup d'autres vies de Genet, que celui-ci avait toujours cachées. On n'avait pas encore établi une relation constante entre les œuvres de Jean Genet et sa personnalité, intimement liée à sa faculté d'assimiler, d'imaginer, de travestir et en fin de compte d'exister à ses propres yeux dans l'acte d'écrire...
Émission "Une vie, une oeuvre", animée par Marie-Christine Navarro et Josette Colin.