Cette émission vise à faire l'histoire des résistances au travail, de "l'anti-travail" et des restructurations du procès de travail depuis les débuts de l'industrialisation.
Après avoir rappelé l'histoire de l’émergence du travail comme forme d'activité spécifiquement capitaliste,
Bruno Astarian revient longuement sur l'interprétation du luddisme comme moment de formation du mouvement ouvrier et sur les résistances au travail des ouvriers qualifiés au sein du syndicalisme de métier étasunien ou "révolutionnaire" français (Pouget) au tournant des 19ème-20ème siècles.
C'est ensuite sur les efforts des ingénieurs et des capitalistes destinés à contrer cette résistance au travail aux moyens du taylorisme (chronométrage, spécialisation, déqualification) et du fordisme (travail à la chaîne) que nous sommes invités à réfléchir.
Enfin, la dernière séquence de l'émission est consacrée au post-fordisme, procès de restructuration d'un capitalisme en crise, et aux mouvements actuels de résistance au travail au Bengladesh et en Chine. Les conditions d'une révolution mondiale anti-travail sont-elles enfin réunies ?
Émission "Sortir du capitalisme", animée par Armel Campagne.
Roland Hureaux, essayiste, haut fonctionnaire, ancien diplomate et membre de plusieurs cabinets ministériels, nous parle des fondements du gaullisme en nous en proposant une vision renouvelée et moderne.
00:00:31 - Contexte d’émergence du "gaullisme"
00:06:12 - Le gaullisme est-il une "doctrine" ?
00:11:02 - Piliers de la pensée gaulliste
00:21:29 - Une "certaine idée de la France"
00:29:02 - Où se situe la pensée gaulliste dans le paysage des doctrines nationalistes françaises ?
00:34:36 - Rôle de l’Etat dans le gaullisme
00:41:43 - Doctrine économique gaulliste
00:46:08 - De Gaulle royaliste ?
00:54:48 - "gaullisme de gauche", "gaullisme de droite", "anarcho-gaullisme", "gaullisme maurrassien" : que penser de ces catégories ?
00:59:33 - La guerre d’Algérie
01:08:34 - De Gaulle et la construction européenne
01:13:12 - Le gaullisme : une "troisième voie" ?
01:16:57 - Avortement, contraception : comment se positionnait le général de Gaulle ?
01:19:22 - Mai 68
01:26:32 - L'héritage gaulliste dilapidé
01:30:13 - Peut-on être gaulliste et libéral ?
01:32:40 - Peut-on être gaulliste et fédéraliste européen ?
01:34:42 - Gaullisme et interventionnisme
01:38:51 - OTAN
01:41:18 - Quelle est la position gaulliste à propos du "Frexit" ?
01:43:14 - Le gaullisme : une doctrine porteuse d’avenir ?
Pourquoi cet épisode de l'histoire contemporaine se rappelle-t-il si souvent à notre mémoire ? Et alors que certains s'y opposent franchement, d'autres le commémorent : pourquoi ? Il en va probablement de l'identité et de l'avenir de l'être collectif qui s'identifie à cette séquence historique, comme modèle ou comme repoussoir.
Sur le plan historique il s'agira donc d'évoquer la signification et les causes de "l'évènement Mai 68", sa portée au présent et de "tirer des leçons de l’histoire". Or, l'histoire de Mai 68 n'a pas encore été réellement écrite. Le serait-elle dans sa véracité qu'elle en plongerait plus d'un dans un abîme de perplexité, notre époque ayant porté au sommet d'un art majeur la pratique de l'occultation et de la manipulation.
Néanmoins des voix discordantes commencent à se faire entendre à contre-courant des versions officielles...
Une conférence conjointement organisée par la Revue Eléments, la Revue Rébellion et le Cercle Politeia.
Si l'image de Mai 68 a paradoxalement bénéficié des anathèmes présidentiels, excessifs, sur "l'héritage à supprimer", il n'est pas certain qu'elle survive, en revanche, à l'avalanche d'essais et de romans qui, pour des motifs marchands, a recouvert le Printemps de Mai 2008.
Car on n'embaume pas le Mai 68 sans le trahir, on ne congèle pas les étincelles sans supprimer leur éclat : rien n'est plus faux, malvenu et mercantile, par définition que la béatification éditoriale d'une révolte spontanée. Personne n'est plus infidèle à Mai 68 que tous ceux - ou presque - qui, quarante ans plus tard, racontent, une larme à l'oeil, et l'autre oeil sur le chiffre des ventes, "leur" Mai 68...
Comment faire, donc, pour parler de Mai 68 sans le perdre ? Et si l'on se penchait, arbitrairement, sur l'oeuvre marquante d'un des auteurs qui aura le plus marqué cette drôle de période, à savoir La société du spectacle de Guy Debord ?
Émission "Les Chemins de la philosophie", animée par Raphaël Enthoven.
Christine Delphy, sociologue, théoricienne critique de l’oppression et de l’exploitation des femmes, co-fondatrice du Mouvement de Libération des Femmes (MLF) et du Mouvement pour la Liberté de l’Avortement et de la Contraception (MLAC), nous raconte son histoire militante.
C'est d'abord l’histoire du groupe Féminin, Masculin, Avenir renommé ensuite Féminisme, Marxisme, Action, puis l’importance de la non-mixité féministe, la lutte interne avec Antoinette Fouque et les féministes différencialistes, la manifestation du 26 août 1970, ses slogans ("Un homme sur deux est une femme" et "Il y a plus inconnu que le soldat inconnu, sa femme") et sa répression, les différentes tendances du MLF dont celle "lutte-de-classes" d’Eliane Viennot (LCR), l’essor du MLA en 1971 et sa transformation en MLAC – véritable instigateur de la loi de 1974-75 légalisant l’avortement et la contraception –, le Manifeste des 343, les manifestations pour l’avortement libre, l’organisation de l’avortement illégal (qui auparavant faisait des dizaines de milliers de morts chaque année) et surtout l’incroyable transformation subjective de ces milliers de femmes ayant participé aux luttes des femmes des années 1968.
Une histoire à connaître alors que le renouveau actuel des luttes anti-patriarcales puise largement son inspiration dans ce qui a été fait en 1968 et pendant les années qui ont suivies, soit ce que l'on désigne comme la "seconde vague du féminisme".
André Gorz réalise, tout au long de son oeuvre, une synthèse entre Sartre, Marx et Illich. Ingénieur chimiste de formation, c'est en autodidacte qu'il étudie la philosophie, l'économie et la sociologie.
Il se considère comme un théoricien. Son rôle est de donner des clés de lecture pour guider afin qu’ensuite s’amplifient les mouvements. Ce n’est pas un homme d’action ni d’implication.
Il a été avec René Dumont et Edgar Morin le fondateur de l’écologie politique en France au début des années 70.
Gorz, critique du keynésianisme, se situe entre la social-démocratie et la gauche radicale dont il ne partage pas la croyance à la révolution au "grand soir".
Une conférence organisée à la librairie "Le comptoir des mots", Paris 20ème.
Les années 1980 évoquent quelques images rutilantes : les années fric et l'entrepreneur héros, les années strass et leurs stars kitsch, Le Pen et "Touche pas à mon pote !", Jack Lang et la Fête de la musique, Jacques Séguéla et sa "génération Mitterrand", Bernard Tapie et les Restos du cœur, le Minitel et les pin's, le cynisme des ex-gauchistes parvenus au pouvoir et la bien-pensance du charity business...
Que reste-t-il de cette décennie, qui est d'abord celle d'un affaissement général et du grand renoncement ? Pourquoi apparaît-elle à ceux qui l'ont vécue comme un cauchemar intellectuel et politique ? Dans quelle mesure les années 1980 permettent-elles de comprendre la France d'aujourd'hui ?
Cette série d'émission, en compagnie de François Cusset, Frédéric Lordon et Serge Halimi, montre que cette décennie signe avant tout la disparition de tout sens critique : des "experts" se mettent à professer le marché comme fin de la politique ; des "intellectuels" médiatiques discourent en chœur sur la fin des idéologies et délivrent des sermons simplistes sur le "mal" et le "sens de la vie". On a ainsi vu triompher une idéologie réactionnaire d'un genre nouveau. La télévision, devenue le cœur de l'espace public, a commencé à diffuser le bavardage publicitaire qui lui tient lieu de vision du monde.
Derrière le basculement des années 1980, et tout ce qu'elles nous ont légué, on trouve des intellectuels d'État et des idéologues télévisuels, quelques moralistes de plume et sociologues de la pub.
C'est sous ces crânes, dans ces écrits, au fil de ces discours aux sources variées, des tubes aux essais, des romans aux slogans, que l'on part traquer la vérité de cette décennie terrible.
Le conflit qui opposa Marx à Malthus sur sa fameuse loi de population permet de revenir à l'essence de la pensée radicale et critique.
Et Francis Cousin de nous inviter à reccueillir avec humilité l'héritage théorique et pratique du mouvement ouvrier comme émergence d'une conscience toujours plus aiguisée à la lutte des classes et appelant la constitution des communautés de l'être.