Depuis que les hommes ont une bouche pour parler et des oreilles pour entendre, autrement dit depuis qu'ils échangent des messages, ils ont compris qu'il est possible de tirer avantage du flou propre à la plus innocente des informations ; que, l'aloi de vérité qui y est compris n'étant ni fixe ni garanti, il n'y a rien de plus facile que de joindre à l'approximation involontaire la tromperie délibérée.
Cette échange entre Vladimir Volkoff, Jean-Claude Valla et Alain de Benoist, permet de se faire une idée de l'actualité de la désinformation et doit nous permettre d'avoir un nouveau regard sur l'information, quelle que soit sa source, et de se prémunir contre une arme dont les victimes se comptent par millions...
La désinformation, dont n'importe qui peut être un agent à son insu, reste une donnée majeure de notre temps.
Un échange modéré par Grégory Pons.
Theodor W. Adorno, Walter Benjamin, Max Horkheimer, Herbert Marcuse, puis Jürgen Habermas : voici les philosophes et intellectuels qui nous accompagneront cette semaine pour retracer l'histoire de ce groupe d'hommes allemands, qui, dès 1923, se sont regroupés dans l'Institut de recherche sociale de l'université de Francfort pour mettre au point une théorie critique.
L'histoire de l'École de Francfort est celle de la possibilité pour la philosophie de proposer une critique sociale du capitalisme, et d'interroger la possibilité pour les chercheurs et intellectuels de s'insérer de manière directe dans leur temps, jusqu'à aujourd'hui...
Émission "Les Chemins de la philosophie", animée par Adèle Van Reeth.
Les Dix petits nègres, Autant en emporte le vent, ou encore Carmen : les revendications communautaires s'attaquent chaque jour un peu plus au patrimoine culturel. Des polémiques qui entraînent une diminution de la liberté d'expression et que dénonce avec vigueur Anne-Sophie Chazaud.
"On a assisté ces dernières décennies à un festival assez grotesque de ce que pouvait donner la censure militante complètement hystérisée", souligne la philosophe qui note "une très grosse accélération ces dernières années". Un phénomène rendu possible "grâce à une privatisation de la censure", considère-t-elle.
Si cette censure intervient par des militants, des associations privées, "c'est toujours grâce au pouvoir politique que ces minorités ont cette capacité immense à aller en justice", remarque Anne-Sophie Chazaud, rappelant "qu'il ne faut jamais oublier que d'une façon ou d'une autre, le pouvoir politique a sa responsabilité".
Émission "Bercoff dans tous ses états".
Notre société est subjuguée par ses propres émotions. C'est en tout cas la thèse de la chercheuse et journaliste Anne-Cecile Robert qui a écrit un pamphlet questionnant l'omniprésence, voire le diktat des émotions dans le débat public et dans les décisions prises par nos hommes politiques.
Des marches blanches jusqu'aux causes humanitaires, de la culture de la victime jusqu'au sensationnalisme sans bornes des médias, la sensibilité est partout, l'émotion a toujours le dernier mot, souvent au détriment de la réflexion, du bon sens, et du rationnel.
La Stratégie de l'émotion, c'est le nom du livre paru chez Lux, qui démantèle cette toute-puissance du coeur.
Émission "Chaos", animée par Haekel Bekka.
Cinq ans après l'assassinat des membres de la rédaction de Charlie Hebdo où nous nous étions juré, la main sur le coeur, que plus rien ne saurait nous faire taire, le constat est terrible : conférences universitaires supprimées, expositions censurées, lois liberticides en tous genres, surveillance d'internet, procès et lynchages médiatiques, au point que ce sont tous les types d'expression qui sont désormais sous pression et parfois frappés d'interdits.
L'enjeu du travail d'Anne-Sophie Chazaud est de comprendre comment ces diverses formes de censures, sociétale, judiciaire et politique, s'articulent et se complètent pour former un véritable système dont il est devenu très difficile de s'extraire. Non pas seulement la censure de type institutionnel émanant de l'Etat et du pouvoir politique dont est montré le regain de vigueur, mais aussi la censure qui provient de la société elle-même, privatisée par le biais d'un édifice juridique spécifique.
En définitive, il s'agit de montrer où nous mène cet étrange paradoxe actuel : pouvoir tout dire en apparence, à condition de ne rien exprimer, à condition de rester le plus inexpressif possible. Or, à refuser la conflictualité sans laquelle aucune vérité ne peut être mise au jour, notre société risque beaucoup plus. Tragiquement plus.
Émission du "Libre Journal de la réaction", animée par Philippe Mesnard.
Docteur en sciences politiques, éditeur et galeriste, Michel Froidevaux est également le fondateur de la Fondation Internationale d'Art et de Littérature Érotique (FINALE), sise à Lausanne dans la librairie-galerie Humus.
Rencontre avec un érudit qui évoque pour nous l'histoire et l'actualité de l'érotisme, entre (auto-)censures et banalisation.
Nouvelle forme de censure ou menace imaginaire brandie par de vieilles élites accrochées à leurs privilèges ? Venue des États-Unis, la notion de "cancel culture" (la "culture de l’effacement"), sorte de boycott organisé sur internet, guette aujourd'hui le moindre faux pas des personnalités publiques. Si certains la voient comme une nouvelle censure, d'autres prônent une nouvelle façon de militer. Au risque de radicaliser et polariser le débat ?
Pour débattre de cette pratique et de ses effets, sont rassemblés la militante Fatima Benomar, la romancière Marion Messina, le politiste Réjane Sénac et le philosophe Dany-Robert Dufour.
Émission "Interdit d'interdire", animée par Frédéric Taddeï.
Cet échange avec l'écrivain Patrice Jean est l'occasion de revenir sur la question de l'humour en littérature, en revenant notamment sur les romans de Kundera et de Chesterton.
L'occasion également de parler de la censure qui caractèrise notre époque en général et le milieu de l'édition en particulier, ainsi que bon nombre d'autres sujets !