Sebastian Haffner (1907-1999) : Allemagne je t'aime, moi non plus. Avec Martina Wachendorff, Fabrice Humbert, Jean Lopez, François Delpla, François Roux et René Loyon sur France Culture.


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24.03.2018

En 1938, Sebastian Haffner, de son vrai nom Raimund Pretzel, quitte l’Allemagne, son pays natal, pour s’exiler en Angleterre. Issu de la bourgeoisie protestante, passé par la magistrature administrative, cet homme de droit observe pendant son adolescence et sa vie de jeune adulte le réveil abruti de l’Allemagne, perdante de la Grande Guerre, et l’arrivée au pouvoir d’Hitler. Dès son arrivée en Angleterre, un éditeur lui demande un ouvrage où il raconterait pourquoi il s’est progressivement convaincu de devoir quitter l’Allemagne face à la propagation des idées du nazisme.
Partant de son quotidien, il écrit l’anesthésie des masses, intelligentsia berlinoise incluse. "Le monde dans lequel j’avais vécu se dissolvait", écrit Haffner devenu journaliste. Après l’entrée en guerre de l’Angleterre, le manuscrit ne sera jamais publié. Peu de temps après, un autre essai, Germany : Jekyll and Hyde, lui donne suffisamment de reconnaissance pour devenir un éditorialiste renommé dans la presse anglaise. De retour en Allemagne au milieu des années 1950, Sebastian Haffner continue le journalisme puis bifurque progressivement vers l’écriture d’essais et d’ouvrages historiques consacrés à Hitler, à Churchill et à l’Allemagne.
Après son décès en 1999, son fils retrouve une partie du manuscrit abandonné en Angleterre. L’oeuvre Histoire d’un Allemand lui assure une toute nouvelle postérité. "Nous, les enfants de l’Allemagne, nous aurions tous voulu avoir un père ou un grand-père qui nous eût parlé, comme le fait Haffner avec une redoutable clarté, de son expérience intime, qui nous rendît palpable la tentation du mal, l’infiltration et la prise de pouvoir lente et perfide de la pensée raciste et fasciste", affirme Martina Wachendorff, son éditrice en avant-propos de l’ouvrage.

Émission "Une vie, une oeuvre", animée par Irène Omélianenko.

Fake News : vers une nouvelle censure géneralisée ? Avec Claude Chollet au Cercle du Bon Sens.


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23.02.2018

Claude Chollet, directeur de l’Observatoire du Journalisme (OJIM), s'est donné pour mission d' "informer sur ceux qui nous informent" au travers de portraits référencés de journalistes, d'infographies sur les groupes de presse et de dossiers pointant les biais des médias dominants.
En première ligne sur le front de la guerre de l'information, il fait le point sur les menaces qui pesent aujourd'hui sur la liberté d’expression (réelle et non formelle) et nous rend attentif aux nouvelles formes de censure, qu'elles viennent directement des grands acteurs de l'économie numérique ou de nouvelles lois visant à reprendre en main les réseaux sociaux.

Sade aujourd'hui. Avec Annie Le Brun à l'Ecole des Arts Déco de Paris.


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27.11.2014

Longtemps clandestine, l'œuvre de Donatien Alphonse François de Sade (1740-1814) est plus que jamais scandaleuse : en balayant avec violence les préjugés moraux, elle remet en cause l'ordre même des choses et nous confronte à un néant ténébreux, vertigineux.
Annie Le Brun, poète, essayiste, inspiratrice et commissaire de l'exposition Sade. Attaquer le soleil du musée d'Orsay, met ici en lumière la révolution de la représentation ouverte par les textes de l'écrivain.

Bienvenue dans le monde libre. Avec Aude Lancelin au Théâtre du Rond-Point à Paris.


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08.02.2018

Croit-on encore à la liberté des grands médias dans notre pays depuis qu'ils sont entre les mains des fortunes du CAC 40 ? Les rédactions fondent comme peau de chagrin ; les journalistes se réfugient dans le fact checking pour éviter d'affirmer des positions trop tranchées ; une grande homogénéité idéologique s'installe ; la méfiance du public augmente ; la France plonge à la 39e place dans le classement de Reporter sans Frontières. Du jamais vu depuis la Libération.
Avec Le Monde libre, prix Renaudot de l'essai 2016, Aude Lancelin avait ouvert les fenêtres sur la servitude des médias, après avoir été brutalement licenciée de son poste de numéro 2 de L'Obs.
Aujourd'hui elle se bat pour qu'on interdise aux actionnaires des télécoms de posséder journaux, radios et télévisions. Et qu'on repense une presse où chacun pourrait exercer son travail honnêtement, sans mettre sa tête en danger.

À quoi sert la littérature ? Avec Juan Asensio et Patrice Jean pour l'Université Réelle à Montpellier.


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05.05.2018

Une question vertigineuse à laquelle tentent de répondre le romancier et professeur de français Patrice Jean qui vient de publier L'Homme surnuméraire aux éditions Rue Fromentin, et Juan Asensio, critique littéraire, contributeur pour de nombreuses revues et créateur du blog Stalker dans lequel il entreprend la "dissection du cadavre de la littérature".
Les grands auteurs convoqués, l'échange peut commencer et la colère, sainte et froide, s'exprimer.

L'Europe, une civilisation politique ? Avec Robert Steuckers, Tomislav Sunic, Pierre-Antoine Plaquevent et Alessandro Sansoni pour E&R à Lille.


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09.03.2018

Nous sommes à l'aube d'une nouvelle révolution et les peuples européens cherchent les incarnations politiques que de nouvelles formes pourraient prendre.
D'un bio-conservatisme aux néessités localistes en passant par les luttes contre tous les déracinements face aux vastes équilibres politiques des migrations à redessiner, les sujets que nous devons aborder pour ce XXIe siècle sont vitaux pour les Européens et notre persistance historique.
Ces prochaines formes politiques du XXIe siècle en sont à leurs balbutiements. De nouveaux cycles vont s'ouvrir.
Sommes-nous une civilisation politique ? Pour cela, est invité Robert Steuckers, historien et glopolitologue, qui a publié aux éditions BIOS un guide de survie culturelle pour l'Europe. Robert Steuckers nous parle de la civilisation européenne, de ses origines (souvent méconnues du grand public ou des "experts") et développera sa pensée sur les formes nécessaires du renouveau pan-européen.
Pierre-Antoine Plaquevent expose la situation d'un pays qui est le pivot stratégique des relations entre l'ouest et l'est de l'Europe : la Moldavie, véritable virgule géostratégique. Toute virgule oubliée change le sens d'une phrase. Toute nation oubliée peut changer le sens de l'Europe. La Moldavie sera le point de départ d'une Europe en ré-écriture ou son point d'arrêt.
Tomislav Sunic décode les ressorts d'une réorganisation des institutions de l'UE et de ses "fake news" en proposant une grille d'analyse et de lecture des forces en présence, de leurs ambitions et des possibles axes de rupture entre lobbies et institutions.
Enfin, Alessandro Sansoni analyse les résultats des législatives italiennes du 4 mars 2018, prémisses possibles au renouveau dit démocratique en Europe lors des futures échéances européennes de 2019.

Un colloque organisé par les éditions BIOS.

Les imaginaires politiques depuis la crise de 2008. Avec Christian Salmon pour le Parti de Gauche.


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28.11.2013

Christian Salmon, écrivain et chercheur, a publié une dizaine d'ouvrages sur le récit, la censure et l'engagement des intellectuels.
En 2007, son livre Storytelling, la machine à fabriquer des histoires et à formater les esprits décrit l'impact des nouveaux usages du récit dans la communication politique, le management et le marketing.
Fort de cette expérience et de son observation attentive du monde politique, il vient nous parler de l'évolution récente et rapide des imaginaires politiques depuis la crise de 2008.

Les Fake News. Avec François-Bernard Huyghe au Cercle Aristote.


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19.03.2018

Les "fakes" (fausses nouvelles), les théories du complot, l'intoxication en ligne ou la prolifération des faits dits alternatifs ou de révélations imaginaires, tout cela mobilise des vérificateurs et dénonciateurs dans la presse, dans les gouvernements et même chez les grands du Net. La montée du faux est sensée expliquer des votes irrationnels (Brexit, Trump), voire annoncer une ère de la "post-vérité" où les masses deviendraient comme indifférentes aux faits vérifiés. Au final, ce seraient autant de menaces pour la démocratie.
Chacun peut-il choisir les versions de la réalité conformes à ses préjugés et les communautés en ligne vont elles s'isoler de plus en plus dans des univers imaginaires partagés au détriment de la vérité commune ? Si tel est le cas, il faut se demander pourquoi une fraction de la population est devenue si rétive aux évidences que professent médias ou experts, d'où vient ce scepticisme de masse et comment se propage l’affabulation.
Prolongeant ses travaux sur la désinformation, François-Bernard Huygue montre les ressorts culturels, psychologiques et technologiques de la prolifération des impostures et délires. Il analyse aussi la coupure politique entre des élites convaincues que leurs convictions raisonnables ne peuvent être remises en cause que par volonté de manipulation et, d'autre part, des communautés "anti-système" insensibles au pouvoir des médias classiques. Il pose aussi la question de l'impuissance idéologique à maintenir un consensus sur le réel et analyse également le pouvoir inédit des technologies de communication et le conflit entre les médias, les vieilles machines à faire-croire et les nouveaux réseaux du croire ensemble.