Aujourd'hui les représentants de l'extrême droite interviennent à tout va dans les médias sous couvert d'objectivité et de respect de la pluralité politique. Certains offrent même une tribune de choix aux plus fervents réacs, lesquels y dénoncent pêle-mêle l'islamo-gauchisme, le wokisme, la cancel culture ("on ne peut plus rien dire", l'immigration incontrôlée.
À l’inverse, les tentatives d'expliquer sociologiquement un événement ou un comportement sont fréquemment assimilées à la "culture de l'excuse" et par là même dévaluées.
Il n’en a pas toujours été ainsi.
Une émission menée par David Dufresne.
Le débat intellectuel en France se porte mal. Il est dénaturé d'un côté par la politisation, qui substitue la logique de l'action à la logique de la connaissance, de l'autre par le "politiquement correct", qui substitue la distinction du bien et du mal à celle du vrai et du faux. Ces deux maux, intrusion de la politique et intrusion de la morale dans le débat intellectuel, tout en étant distincts, ne sont pas étrangers l'un à l'autre dès lors que la politique est elle-même conçue sur le mode d'un affrontement manichéen qui oppose le camp du bien à celui du mal.
Il en résulte que le débat intellectuel est de plus en plus gouverné par une logique de l'exclusion : disqualification de l'interlocuteur transformé en ennemi ou en délinquant de la pensée, disqualification des thèses qu'il soutient ou des thèmes qu'il aborde, censure des mots et police du langage.
André Perrin en donne quelques illustrations dans des controverses qui ont agité le monde médiatique ces dernières années.
Des effets possibles de la satire et de la banalisation de la corruption, des relations entre philosophie et sciences, des notions de vérité, d'objectivité et de clarté : le philosophe Jacques Bouveresse passe en revue certaines des questions qu'il aura longuement travaillées ainsi que ses influences majeures, de Ludwig Wittgenstein à Robert Musil ou Karl Kraus.
L'occasion de revenir sur sa vie et son parcours intellectuel que l'a conduit, de sa naissance en 1940, dans le Jura, dans une famille de paysans, jusqu'au Collège de France !
Une série d'émissions animée par Christine Lecerf.
Journaliste économique, Myret Zaki a été responsable des suppléments financiers du quotidien Le Temps et rédactrice en chef du magazine économique suisse Bilan. Elle a publié plusieurs ouvrages liés à l'actualité financière dont elle est une spécialiste.
Dans son récent livre Désinformation économique : repérer les stratégies marketing qui enjolivent les chiffres officiels elle propose une synthèse accessible à tous des nombreuses désinformations économiques qui parcourent l'actualité au quotidien, et qui concourent à la propagande néolibérale que nous subissons depuis des années.
Avec Olivier Berruyer, elle revient sur les principaux éléments manipulatoires du discours officiel (inflation, PIB, taux de pauvreté, chômage, etc) tout en dénonçant la responsabilité des médias complaisants envers un système que l'on pourrait qualifier d'oligarchique…
Économiste et expert-comptable, Christian Jacquiau est l'auteur de deux ouvrages Les Coulisses de la grande distribution (Albin Michel, 2000) et Les Coulisses du commerce équitable (Mille et une nuits, 2006) ayant fait du bruit dans le Landerneau.
En juin 2008, le magazine L'Écho des savanes lui prêtait des propos qu'il n'a pas tenu contre Max Havelaar. L'association l'attaque alors en justice : après avoir été condamné à 1€ symbolique en première instance en juin 2010, la Cour d'appel de Paris annule la condamnation en appel le 23 novembre 2011.
Retour sur un épisode judiciaire qui en dit long sur le nouveau climat médiatique de censure qui s'est installé sous nos latitudes.
Émission "Les Amis d'Orwell".
Le déboulonnage des statues au nom de la lutte contre le racisme déconcerte. La violence avec laquelle la détestation des hommes s'affiche au cœur du combat féministe interroge. Que s'est-il donc passé pour que les engagements émancipateurs d'autrefois, les luttes anticoloniales et féministes notamment, opèrent un tel repli sur soi ?
Selon la psychanalyse Elisabeth Roudinesco et le sociologue Mathieu Bock-Côté, ce processus ne fait que s'amplifier et se radicaliser. Il y a beaucoup de différences d'approche, d'orientation, de sensibilité entre ces deux auteurs mais ils partent d'un même constat : la déconstruction est aujourd'hui hégémonique sur tous les campus du nouveau continent, et se propage dans l'ancien, où une partie substantielle de la gauche intellectuelle a pris un tournant identitaire.
Comment devons-nous comprendre cette (r)évolution ?
Émission "Répliques", animée par Alain Finkielkraut.
Les mass-médias, aussi puissants soient-ils, peuvent-ils empêcher le retour du réel ? Dans une perspective d'ingénierie sociale, ceux-ci peuvent en effet être considérés comme des troupes d'occupation mentale qui se servent des stress agitant le corps social pour les orienter et/ou les désactiver, selon l'agenda politique du moment.
Laurent Ozon, intellectuel, ancien homme politique et chef d'entreprise, nous permet de comprendre comment et pourquoi certains phénomènes sociaux sont médiatiquement instrumentalisés pour désamorcer le vitalisme intrinsèque des peuples.
Mais sous l'asphalte, inlassablement, les pousses d'herbe continueront de pousser...
Émission "EAT Club", animée par Gilles Lartigot.
La littérature, la vraie, se doit d'engager une "lutte à mort" avec le mode d'exister savant et technicien qui domine notre monde. Il apparaît dès lors normal que ce mode d'exister implique différentes formes de censure envers cette forme d'expression qui revendique sa liberté.
Qu'en est-il alors de ces écrivains qui subissent les censures ou, plus simplement, les avanies d'un système calibré pour produire une littérature politiquement correcte ?
Émission du "Libre Journal des littératures", animée par Jérôme Besnard.