Le qualificatif de "populisme" est régulièrement invoqué par la caste politico-journalistique, principalement dans le but de disqualifier un adversaire.
Mais comment devons-nous comprendre le phénomène "populiste" ?
Dans cette émission, Alain de Benoist et ses nombreux invités tentent d'aborder ce style politique particulier, qui ne se laisse pas réduire à une idéologie particulière.
Émission "Les idées à l'endroit", animée par Alain de Benoist.
Léon Bloy est un des grands noms de la littérature. Chrétien intransigeant, pèlerin du temps des croisades, il exige de tous ceux qui se disent chrétiens l'application intégrale de l'Évangile. "Blasphémateur par amour", il a attaqué avec une extrême violence tous ceux qui se sont compromis avec l'esprit du siècle. Ses polémiques implacables, ses œuvres sans concession, son caractère entier lui ont fait de nombreux ennemis.
N'ayant pas d'autre métier que celui d'écrivain, il a passé presque toute sa vie dans une misère dramatique.
Son christianisme rigide, médiéval, totalitaire, la puissance et la beauté de son style nourri de la lecture des Prophéties lui ont valu après sa mort de fervents admirateurs. Il a été le modèle par sa violence passionnée, parfois injuste, des grands polémistes des années d'avant-guerre.
Mais il a surtout été le guide spirituel et l'inspirateur de Claudel et de Bernanos qu'on peut regarder comme ses disciples et ses héritiers.
Maurice Bardèche ne sacrifie rien de cette vie douloureuse, ni du pittoresque et des contradictions de l'homme que fut Léon Bloy. Il tente de le faire sortir de la sacristie dans laquelle on l'a trop longtemps tenu enfermé. Et il se propose de dégager ce que l'œuvre et la vie de Léon Bloy nous apportent aujourd'hui - pour notre temps.
Depardieu, c'est l'ultime monstre sacré, sur qui la politique n'a pas de prise. L'acteur au corps rabelaisien, pétant et éructant à la face du monde, qui a refusé d'être enterré vivant dans la masse informe.
Passé à l'Est, à jamais "hors champ" pour les gardes rouges du Culturel, lui seul aura su résister à l'américanisation du modèle français.
Longtemps "migrant de l'intérieur", Depardieu demeure ainsi l'homme du scandale autant que de la grâce qui, mieux que personne, aura su rendre à l'esprit français les accents de la vérité. Là où la tentation du sublime, la dérision grandissante et l'enlisement dans le banal font le lit de la décadence.
Destinée singulière que celle de l’oeuvre de Kafka : oeuvre classique, archi commentée, et recommentée ; emblème de ceux, pour qui, toute utopie devait fatalement mener à son retournement tyrannique. C’est ainsi que Le Procès ou La Colonie pénitentiaire ont pu être réduits à une description du totalitarisme, et, plus largement, comme autant de coups de sonde portés au coeur du Mal absolu dont le 20e siècle aurait été le déploiement.
Mais l'invité Michael Löwy, ne fait pas "la part belle" à ces interprétations théologiques. Pour s’y opposer, il emprunte les chemins difficiles de la biographie, qui l’amènent à découvrir un Kafka sur lequel le socialisme libertaire aurait exercé une puissante attraction.
L’épisode anarchiste dans la vie de Kafka nous donne alors la clé d’une inspiration libertaire qui traverse l’oeuvre dans son ensemble. Sensibilité critique dont la principale arme est l’ironie, aussi bien que l’humour noir défini par Breton comme "révolte supérieure de l’esprit".
Se fondant sur témoignages et échanges épistolaires, Löwy déroule ainsi le fil rouge et noir de la sensibilité libertaire de Kafka : l’anarchisme compris non comme la doctrine d’une certaine attitude envers la classe ouvrière, mais comme défiance continuelle envers le pouvoir institué de l’Etat, fut-il constitutionnel.
Ainsi, loin de mettre en scène des personnages aux prises avec le cauchemar de l’Etat total, l’oeuvre de Kafka décrit plutôt l’enfer, banal, et quotidien de la bureaucratisation croissante du monde.
Christian Salmon a dénoncé dans plusieurs ouvrages cette "nouvelle arme de distraction massive" qu’est devenu l’art de raconter des histoires lorsqu’il est investi par les logiques de la communication et du capitalisme triomphant.
Face au Storytelling qui prétend "tracer" dans ses récits notre expérience du monde, la littérature s’efforce plus que jamais, selon le vœu de Kafka, de recréer "les conditions d’une parole vraie d’être à être", en esquivant les engrenages du récit, en opposant aux fictions régulatrices du pouvoir la "fonction fabulatrice" des pauvres — les voix de toutes les exclusions, de tous les exodes, sur lesquels s’inventent les "patries imaginaires", ces "Indes de l’esprit" toujours en devenir qu’évoquait Salman Rushdie…
Aussi individualiste l’un que l’autre et fréquentant des milieux très différents, Céline et Drieu n’ont pas eu l’occasion de se rencontrer beaucoup personnellement.
Mais Drieu professait une grande admiration pour Céline et l’a exprimée dans ses critiques : pour lui, le Voyage est essentiellement un livre sain. On possède également une lettre très cordiale de Céline à Drieu en 1941.
Tous deux très marqués par la guerre, ils se rejoignaient dans leur amour de la littérature et des femmes – et en particulier des Américaines –, dans leur dénonciation de la décadence et dans leur détestation du monde moderne.