Est reçu pendant cette conférence le très illuminant François Angelier, à la fois animateur et producteur de Mauvais Genres sur France Culture, co-coordonateur des éditions des écrits de Louis Massignon, auteur d’essais consacrés à Jules Verne, Léon Bloy et Paul Claudel, romancier sous le nom de François-Maxime Kulpa et directeur de la collection "Golgotha" aux éditions Jérôme Million.
Il nous donne une conférence consacrée au "Là-Bas" de Joris-Karl Huysmans, ce qui lui permet de revenir sur le satanisme au XIXe siècle et d'évoquer l’ex-abbé Boulan, Julie Thibault ou le Carmel d’Elie.
François Angelier vient de publier Bloy ou la fureur du juste (Points, 2015), essai dans lequel il revient sur la trajectoire de cet écrivain qui ne cessa, entre la défaite de 1870 et la Première Guerre mondiale, de clamer la gloire du Christ pauvre et de harceler sans trêve la médiocrité convenue de la société bourgeoise, ses élites et sa culture.
Catholique absolu, disciple de Barbey d'Aurevilly, frère spirituel d'Hello et de Huysmans, dévot de la Notre-Dame en larmes apparue à La Salette, hanté par la Fin des temps et l'avènement de l'Esprit saint, Léon Bloy, écrivain et pamphlétaire, théologien de l'histoire, fut un paria des Lettres, un "mystique de la douleur" et le plus furieux invocateur de la justice au coeur d'une époque dont il dénonça la misère sociale, l'hypocrisie bien-pensante et l'antisémitisme.
Bloy ou le feu roulant de la charité, une voix plus que présente - nécessaire.
Émission "Les Racines du ciel", animée par Leili Anvar.
"Après absence, retrouver son terroir et sa race, c'est se retrouver soi-même et comprendre avec émerveillement de quelle façon on est particulier. Et ça vous renforce solidement dans vos singularités dont on voit naître, très loin, les plus profondes racines."
Henri Vincenot (1912-1985) est, dans la République des Lettres, un personnage parfaitement atypique. Sans doute aurait-il apprécié ce compliment car, au propre comme au figuré, il aimait marcher hors des sentiers battus. Il a longtemps porté en lui une oeuvre que le public n'a découverte que très tardivement.
Dans cet entretien, Pierre Vial nous montre comment le temps perdu a été très vite regagné, comment, en un temps et dans une société où l'anonymat, l'individualisme et la solitude frappent de plein fouet tant de personnes, l'oeuvre d'Henri Vincenot continue à nous dire l'importance vitale de l'appartenance à des communautés organiques, le caractère salvateur de l'enracinement, l'impérative nécessité d'une identité - identité parfois niée, souvent oubliée -, que cette lecture nous conduit à redécouvrir.
Car le conteur prend par la main celui qui ouvre un de ses livres pour la première fois et il ne le lâche plus ; non pour l'enfermer dans un univers purement livresque, mais pour lui ouvrir les portes d'une vie authentique, libérée des pesanteurs des mensonges et des dogmes de la modernité. À ce titre, Vincenot est un éveilleur. Il connaît l'importance des initiations. Là où il est, il contemple avec ses yeux malicieux et son sourire un peu narquois, sous sa moustache de Gaulois, les pauvres insectes qui s'agitent fébrilement, mais en vain, dans la termitière. Et il montre du doigt, à ceux qui veulent bien regarder et qui méritent de l'entendre dire, le chemin des étoiles...
C'est la question que pose Alain Finkielkraut en empruntant l'expression à son invité Marc Fumaroli qui publiait à "La bibliothèque des histoires" chez Gallimard en février de la même année l'ouvrage "La République des lettres" où il écrit ceci :
"Extérieurement j’ai vécu à l’époque où l’expression République des Lettres désigne, plus ou moins ironiquement, le petit échiquier étroitement parisien ou festivalier, plus que jamais agité, dont les pièces du jeu annuel sont des centaines de romans, et la récompense des parties gagnées, des dizaines de prix littéraires. Intérieurement, pendant plus d’un demi-siècle, j’ai malgré tout vécu, privément avec quelques amis et, depuis moins longtemps, dans l’actuelle Académie des Inscriptions, au sein d’une République européenne des Lettres d’un tout autre genre et d’une tout autre époque. Tel aura été mon "engagement". Me dégageant de l’actualité présente sans pour autant l’ignorer, j’ai cherché à comprendre l’actualité disparue d’une société de savants lettrés solidaires où je me plaisais et qui évoluait étrangement avec une jalouse liberté de mouvement et d’esprit dans des régimes politiques et religieux qui, selon nos critères actuels, passent pour despotiques."
Le professeur médiéviste de l’université de Rennes 2 Jean-Claude Lozac’hmeur, n’a rien contre les francs-maçons. Ce qui le gêne, c’est la franc-maçonnerie en tant que réseau occulte, et son but caché...
"... Une organisation totalitaire du monde, d’où toute notion de primauté d’une nation sera exclue... Elle se réalisera inéluctablement, à son heure qui n’est pas encore venue et qu’il ne servirait à rien de vouloir avancer, car il ne faut cueillir que les fruits mûrs..."