De quoi le marxisme humaniste est-il le nom ? Avec Stéphanie Roza à la Librairie Tropiques.


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28.02.2024

À partir des années 1930, la découverte des textes de jeunesse de Marx (les Manuscrits de 1844 et L'Idéologie allemande) amorce une réflexion sur la place de l'humanisme dans le marxisme, qui culmine vingt ans plus tard avec Jean-Paul Sartre et Georg Lukács qui, chacun à sa manière, tentent alors de réintroduire la subjectivité individuelle et son irréductible liberté dans une conception matérialiste et révolutionnaire de l'histoire. Il s'agit de régénérer un projet d'émancipation individuelle et collective après la terrible période de glaciation stalinienne.
Mais quelle est la marge de manoeuvre des humains face aux forces sociales qu'ils engendrent par leur activité ? Comment concilier révolution et démocratie ?

Histoire de l'idée de l'art. Avec Carole Talon-Hugon à la Librairie Tropiques.


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2023

On a parfois reproché au philosophe sa méconnaissance de l'art et de son histoire. On peut également reprocher à l'histoire de l'art de ne pas avoir mesuré que l'art n'est pas seulement constitué d'oeuvres mais aussi de mots pour les dire, de concepts pour les catégoriser, de théories pour les penser. Car si la philosophie de l'art sans histoire de l'art est vide, l'histoire de l'art sans philosophie de l'art est aveugle.
C'est à partir de ce double constat que Carole Talon-Hugon a entrepris d'élaborer une histoire philosophique de l'art occidental, depuis l'Antiquité grecque jusqu'à nos jours : autrement dit d'étudier le développement des arts et la succession des styles en relation avec l'atmosphère théorique où ils se sont produits, et de dessiner les contours des grands paradigmes artistiques qui se sont succédé.

Les origines du Plan Marshall. Avec Annie Lacroix-Riz à la Librairie Tropiques.


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10.10.2023

Depuis l'annonce du plan Marshall, au printemps 1947, s'est imposée dans la zone d'influence américaine la conviction que les prêts en dollars des années 1948-1951 avaient apporté une aide décisive aux "pays bénéficiaires". Ils auraient seuls sorti l'Europe occidentale de la faim, de la misère, des ruines et permis sa reconstruction. Ils l'auraient aussi protégée de l'Armée rouge de Staline qui corsetait l'Europe orientale.
Se fondant sur la chronologie et les archives, notamment américaines, Annie Lacroix-Riz éclaire autrement ce dossier. Elle revient sur les accords cruciaux qui, en six années seulement, ont ouvert la porte aux produits et capitaux américains : le Prêt-Bail à l'Angleterre, en 1941-1942, les accords de Bretton-Woods mondialisant le dollar, en juillet 1944, et les accords Blum-Byrnes de mai 1946.
Ces six années marquèrent l'avènement d'un projet qui, loin de dater de la Seconde Guerre mondiale, avait été initié et mené sans répit depuis les années 1890. En définitive, il s'agissait moins de tendre une main secourable à l'Europe que de mettre en place une hégémonie financière, commerciale, politique et culturelle.

Le communisme (expliqué à ceux qui l'ignorent). Avec Bruno Guigue à la Librairie Tropiques.


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01.2023

Le communisme n'est pas une doctrine abstraite, éthérée, qui brillerait au firmament des idées pures. Ce n'est pas le "millénium de la fraternité universelle" que raillait le jeune Marx, mais dit-il, "le mouvement réel qui change l'état de choses actuel'. Force agissante dans l'histoire, il a contribué à façonner le monde dans lequel nous vivons.
Au cours du siècle écoulé, il a débarrassé l'humanité du nazisme, précipité la défaite du colonialisme et infligé un coup d'arrêt à l'impérialisme : ce triple succès suffit à lui donner des lettres de noblesse révolutionnaire. Il n'a pas instauré une société sans classes, mais mené des luttes de classes qui ont changé la société. Au prix de mille difficultés, il a arraché des millions de vies à la misère, à l'analphabétisme et aux épidémies. Semé d'embûches, le long combat des communistes a soustrait au sous-développement le quart de l'humanité. Mais son histoire n'est pas terminée.
Au lendemain de l'effondrement de l'URSS, le modèle occidental devait répandre ses bienfaits sur les nations ébahies. La chute du communisme devait prononcer la "fin de l'Histoire". Erreur de pronostic. À la place du libéralisme triomphant, c'est la Chine populaire, avec son parti communiste de 95 millions de membres, qui dame le pion à l'Occident. Balayant les idées reçues, le travail de Bruno Guigue retrace l'histoire du communisme, de son élaboration théorique à ses réalisations contemporaines. Il impose une relecture des événements du XXe siècle qui en restitue la véritable signification. À rebours du discours dominant, il montre que le communisme est loin d'avoir dit son dernier mot.

Révoltes et révolutions : la République ensanglantée. Avec Jean-Numa Ducange à la Librairie Tropiques.


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12.2022

Le 30 janvier 1933, lorsque Adolf Hitler accède au pouvoir en Allemagne, un de ses objectifs est de mettre fin à "novembre 1918". Il désignait ainsi l'esprit révolutionnaire et républicain né à la fin de la Grande Guerre, coupable selon lui d'avoir mis son pays à genoux. Un an plus tard, à Vienne, Engelbert Dollfuss écrase dans le sang le mouvement ouvrier autrichien. En dépit de leurs différences, Hitler et Dollfuss partageaient une même volonté : liquider les mouvements socialistes et communistes les plus puissants d'Europe.
Quinze ans plus tôt à Berlin, Vienne, Budapest, Munich, la révolution était à l'ordre du jour dans tout l'espace de la Mitteleuropa. Les républiques proclamées comme les expériences de démocratie "par en bas" se multiplient.
Des épisodes, désormais largement oubliés et refoulés, sans lesquels l'histoire de ces pays est pourtant incompréhensible. Refusant de comprendre cette histoire en considérant comme inévitable la fin tragique de 1933, Jean-Numa Ducange revient sur ces expériences, et montre que d'autres possibles existaient.

Du Totalitarisme en Amérique. Avec Patrick Tort pour la Librairie Tropiques.


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24.10.2022

Au début des années 1990, en marge de ses propres recherches, Patrick Tort découvre que les États-Unis, par le truchement de leurs fondations philanthropiques, ont financé le nazisme avant de le combattre. Il explique ici comment leur puissance s'est construite sur l'intégration des productions de l'Angleterre victorienne (le "darwinisme social", l'individualisme libéral, l'impérialisme et ses justifications raciales, l'eugénisme auto-protecteur des dominants) au sein desquelles Hitler, dès la rédaction de Mein Kampf, put largement effectuer ses choix.
S'appuyant sur les ressources de l'histoire politique, de l'analyse textuelle, de la psychologie sociale et de la psychanalyse, Patrick Tort conduit une réévaluation critique rigoureuse des usages contemporains de la notion de totalitarisme. Il met en évidence la manière dont les États-Unis ont fabriqué, grâce à la propagande politique, la publicité commerciale, la psychologie des foules et les technologies de l'influence, un nouveau totalitarisme euphorisant et consensuel dont l'effort permanent consiste à occulter sa propre violence sous le vêtement de la "liberté".

Socialisme utopique et socialisme scientifique. Avec Jean-Numa Ducange et Pierre-Henri Lagedamon pour la Librairie Tropiques.


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24.06.2022

Socialisme utopique et socialisme scientifique (1880) est un des textes les plus connus et diffusés de Friedrich Engels. Pourtant, peu connaissent le contexte de l'élaboration du texte et les raisons de son extraordinaire postérité.
L'intervention de Jean-Numa Ducange et de Pierre-Henri Lagedamon vient combler ce vide, faisant suite à la réédition récente du texte aux éditions sociales dans la collection Grande Édition Marx et Engels.
L'occasion de revenir sur les multiples facettes des utopies de l'époque, utopies à propos desquelles Engels exprimait des critiques en vue de dépasser ce qu'il percevait comme une impasse politique.

Lumières de la gauche. Avec Stéphanie Roza à la Librairie Tropiques.


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2022

Le récent divorce d'une partie de la gauche avec le legs rationaliste, universaliste et progressiste des Lumières peut donner le sentiment que l'émancipation au sens moderne n'a qu'un lointain rapport avec ce qu'elle signifiait au XVIIIe siècle, voire qu'elle lui est franchement opposée.
Stéphanie Roza entend revenir sur un lien historique parfois remis en question de nos jours. Pas à pas, elle s'efforce de retracer l'histoire des relations des gauches égalitaristes, féministes et anticolonialistes à l'héritage du XVIIIe siècle, depuis la Révolution française jusqu'aux années 1960-1970, période où commencent à s'élever des critiques d'une virulence inédite contre cet héritage.
Par là, on constate que les principaux courants idéologiques d'émancipation ne peuvent se comprendre que comme des prolongements critiques des combats politiques et sociaux des penseurs des Lumières. Des prolongements, en ce qu'ils visent fondamentalement à approfondir, à élargir et à concrétiser les promesses des Lumières ; critiques, en ce qu'ils s'efforcent d'en surmonter les limites et les contradictions, portant l'idéal d'autonomie et de liberté humaines à un niveau de radicalité jamais atteint.