Le but de la table ronde est de se poser un certain nombre de questions :
1. que devient l'usage créatif de l'information aujourd'hui, depuis la naisance des média ?
2. que penser de l'affaiblissement des discours de référence ?
3. quelle est l'attitude des militaires face à la guerre de l'information ?
4. quels sont les avantages informationels du "faible" ?
Les différents intervenants viennent partager leurs expériences de journaliste, blogueur ou chercheur dans leur rapport aux média et viennt révéler les enjeux liés à la création et à la diffusion de l'information.
Anne-Marie Le Pourhiet, juriste, constitutionnaliste et professeur de droit public, aborde de nombreux sujets tout au long de cet entretien.
Du problème de l'inflation législative (ratification des directives européennes) au problème des lobbies lovés au sein de la République française, et en passant par les enjeux de la liberté d'expression, ce sont tous les grands débats politiques contemporains qui sont abordés.
Une discussion intelligente et revigorante !
La notion de liberté d’expression et la séparation correcte privé-public n’est aujourd'hui plus que rarement comprises, et encore moins souvent défendues.
Un nombre important d'affaires récentes illustre cette assertion.
On aboutit ainsi à un climat généralisé de dénonciation mutuelle et à une montée des antagonismes entre communautés.
Comment comprendre cette terrible régression ? Comment éviter de tomber inévitablement dans le "deux poids, deux mesures", ce qui ne fait que renforcer la frustration de ceux qui estiment ne pas pouvoir s’exprimer ?
Nous vivons sous un nouveau régime de censure.
Quand on utilise le mot de censure, on pense au procureur Pinard à ses poursuites contre Flaubert et Baudelaire. On pense au ministère de l'Intérieur et à la police : cela est à peu près terminé.
La censure s'est privatisée. La censure, c'est maintenant des groupes de pression ou des ligues de vertu qui instrumentalisent des lois de police qui avaient été conçues pour réguler les écrits dans un souci de bonne tenue de la société. Ils se servent de la diffamation, de l'atteinte à la vie privée, du droit à l'image, pour attaquer les livres qui les gênent.
Cette censure est moins visible qu'autrefois en ce sens qu'il y a moins de livres interdits et qu'on ne les brûle plus. On les condamne juste à coups de dommages et intérêts, qui sont le véritable visage moderne de l'inquisition.
C'est une censure économique : le vieil ordre moral a cédé le pas à une privatisation de la censure.
L'intellectuel Alain Finkielkraut s'exprime sur différentes affaires ayant toutes en rapport de toucher aux limites de la liberté d’expression : affaire Zemmour, l'affaire ENS/Hessel, la constitution d'une liste noire des réactionnaires, ou encore le courant Alain Soral/Dieudonné et la censure qui les entour dans les médias officiels.
Quels sont aujourd'hui, dans le champ historique, les sujets qui nous sont interdits d'explorer ? Ou pire, seulement dans un certain sens ?
Comment y expliquer la prise de pouvoir de la pensée unique depuis une trentaine d'années ?
Annie Lacroix-Riz a vécu ce renversement et s'applique ici à en expliquer les causes.
D'où vient l'Union Européenne ? Quels en sont les ressorts principaux ? Quels intérêts a-t-elle servis ?
C'est depuis leurs points de vue critiques respectifs que Jean Bricmont, Annie Lacroix-Riz et John Laughland s'attardent sur ces questions capitales pour la compréhension des processus de destruction des souverainetés que nous voyons aujourd'hui à l'oeuvre.
Benjamin Bayart nous démontre ici ce qu’est effectivement Internet et comment cet outil a permis de modifier fondamentalement la façon dont nous faisons société.
Il existe donc désormais un outil qui offre la possibilité à chacun d’entre nous, non seulement d’accéder à tout moment à une multitude de contenus, mais également de diffuser ses propres contenus de façon autonome (ou pas) et sans que ces contenus soient au préalable filtrés, analysés, avalisés ou censurés par une tierce partie (ou pas).
Dès lors des enjeux forts semblent se dégager si l'on souhaite défendre ce bien commun qu'est l'Internet. Parmi ces enjeux citons à minima celui qui consiste en la nécessité de préserver la neutralité du réseau, condition sine qua non si l’on souhaite défendre les libertés fondamentales telle que celle énoncé dans l’article 11 de la déclaration des droits de l’homme et du citoyen qui garantit à tout citoyen le droit de parler, écrire et imprimer librement.