Le libéralisme est paré par les uns de toutes les vertus, par les autres de tous les vices. Y a-t-il un ou des libéralismes ? Les différents libéralismes partagent-ils un fond commun ? Y aurait-il un "bon" et un "mauvais" libéralisme ? Peut-on séparer le libéralisme en économie du libéralisme dans les moeurs ? N'y a-t-il pas au fond, malgré les différences, une profonde unité de l'anthropologie libérale ?
C'est en comparant l'idéologie et la pratique libérale avec les enseignements de la doctrine sociale de l'Eglise que Christophe Geffroy nous apporte quelques réponses.
Une conférence organisée par les Associations Familiales Catholiques.
Des années de la Guerre froide à la période contemporaine, néolibéralismes social et conservateur coexistent en France. Parfois rivaux, leurs tenants ont un adversaire commun : le socialisme. Un néolibéralisme modéré s'épanouit d’abord chez des économistes et des hauts fonctionnaires. Parallèlement, un discours plus radical prend son essor dans l'univers patronal, où il s'agit de remettre en cause la place prise par l'État dans le développement économique national.
Le premier de ces néolibéralismes s'impose sur la scène politique durant les années 1950 puis au sein même des bureaucraties d'État. La seconde forme bénéficie des crises pétrolières des années 1970 et des effets produits par l'arrivée au pouvoir d'une majorité socialiste en 1981. Le maintien des structures mises en place à la Libération a pu dissimuler les progrès du néo-libéralisme première manière, parfois qualifié de "gestionnaire". Durant les années 1980, la vigueur du second a aiguillonné la droite parlementaire pour échafauder le programme de privatisations et de déréglementations qu'elle engage une fois revenue aux affaires.
Il aura ainsi fallu près de cinquante ans pour que le modèle néo-libéral se métamorphose en solution politique.
Car à l'encontre des idées reçues, le néo-libéralisme n'est pas venu tout droit de Grande-Bretagne ou des Etats-Unis dans les années 1980. Son histoire s'enracine dans le bouillonnement intellectuel et politique de la France de l'entre-deux-guerres. Des économistes, des patrons et des hauts fonctionnaires jettent alors les hases d'un libéralisme nouveau et élaborent un art de gouverner.
C'est cette longue longue marche du néo-libéralisme des années 1930 à aujourd'hui que François Denord nous retrace.
On connaît mal encore les théories et les textes de Darwin sur l'évolution biologique et humaine. Trop souvent, on accuse le savant britannique d'être responsable des dérives inégalitaires -eugénistes, racistes ou néo-malthusiennes- du principe de sélection naturelle.
Patrick Tort, en s'appuyant sur le texte essentiel et trop peu lu qu'est La Filiation de l'homme, nous montre comment la majorité des idées de Charles Darwin ont été déformées et récupérées dans une optique politique.
Revenant au texte, il explique les conséquences scientifiques et idéologiques de la théorie sélective et propose un résumé de l'état présent de la recherche sur l'évolution.
Roland Hureaux, essayiste, haut fonctionnaire, ancien diplomate et membre de plusieurs cabinets ministériels, nous parle des fondements du gaullisme en nous en proposant une vision renouvelée et moderne.
00:00:31 - Contexte d’émergence du "gaullisme"
00:06:12 - Le gaullisme est-il une "doctrine" ?
00:11:02 - Piliers de la pensée gaulliste
00:21:29 - Une "certaine idée de la France"
00:29:02 - Où se situe la pensée gaulliste dans le paysage des doctrines nationalistes françaises ?
00:34:36 - Rôle de l’Etat dans le gaullisme
00:41:43 - Doctrine économique gaulliste
00:46:08 - De Gaulle royaliste ?
00:54:48 - "gaullisme de gauche", "gaullisme de droite", "anarcho-gaullisme", "gaullisme maurrassien" : que penser de ces catégories ?
00:59:33 - La guerre d’Algérie
01:08:34 - De Gaulle et la construction européenne
01:13:12 - Le gaullisme : une "troisième voie" ?
01:16:57 - Avortement, contraception : comment se positionnait le général de Gaulle ?
01:19:22 - Mai 68
01:26:32 - L'héritage gaulliste dilapidé
01:30:13 - Peut-on être gaulliste et libéral ?
01:32:40 - Peut-on être gaulliste et fédéraliste européen ?
01:34:42 - Gaullisme et interventionnisme
01:38:51 - OTAN
01:41:18 - Quelle est la position gaulliste à propos du "Frexit" ?
01:43:14 - Le gaullisme : une doctrine porteuse d’avenir ?
Depuis quelques années, toutes les enquêtes d'opinion concordent pour montrer qu'aux yeux d'une majorité de français, le clivage droite-gauche est de plus en plus dépourvu de sens.
Mais qu'en est-il du point de vue de l'histoire des idées ? L'adoption d'un point de vue essentialiste permet-il de rendre compte de la richesse des expériences politiques dans l'histoire ? A contrario, l'approche historique et relativiste nous permet-elle de réellement comprendre les enjeux autour de ces notions qui ont, tant bien que mal, structuré notre imaginaire politique récent ?
Émission du "Libre Journal des débats", animé par Charles de Meyer.
Marion Sigaut, historienne spécialiste des XVIIe et XVIIIe siècles, intervient pour évoquer le lien existant entre l'endettement dramatique du Trésor royal, la montée du libéralisme et la Révolution.
Car c'est bien la question de l'usure (le prêt d'argent rémunéré), théoriquement interdit par l'Église catholique et par les rois de France jusqu'à la Révolution, qui sera l'une des grandes conquêtes de l'Encyclopédie et des Lumières et qui mettra à bas l'Ancien Régime.
Alors qu'Emmanuel Macron et son mouvement "En Marche" incarnent le progressisme jusqu'à la caricature, la sortie récente du Dictionnaire du conservatisme arrive à point nommé pour organiser la résistance.
Car le conservatisme, qui évoque des hommes comme des valeurs, des moments historiques comme des institutions, des perspectives futures comme des mythes, est divers mais cohérent : à la fois éternel et actuel, pensée qui structure face au monde de l'éphémère et du relatif, opposant d'indispensables certitudes à la désagrégation moderne.
Une conférence animée par Pascal Eysseric.
"Il est aujourd’hui plus facile d’imaginer la fin du monde que celle du capitalisme."
Avec Notre ennemi, le capital, le philosophe Jean-Claude Michéa poursuit son travail de clarification et de démolition entrepris avec des livres aussi importants que Orwell, anarchiste Tory, L’Empire du moindre mal ou La Double Pensée.
Mais est-il encore possible de "rassembler la grande majorité des classes populaires autour d’un programme de déconstruction graduelle du système capitaliste" ?
Une rencontre animée par Régis Penalva.