La gauche et l'héritage des Lumières. Avec Stéphanie Roza sur France Culture.


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06.09.2020

C'est dans les situations de chaos collectif que le besoin de penseurs calmes et rationnels se fait le plus sentir. Le problème est que c'est dans ces moments-là qu'ils se font le plus rare. Le problème en d'autres termes, c'est que la raison a besoin de la raison pour penser. Quand le monde devient fou, les tenants de la raison, les Intellectuels sont souvent les premiers à entrer dans la danse.
L'ouverture du procès des attentats de Janvier 2015 à rouvert à gauche les débats autour des caricatures et de la délicate balance entre liberté d'expression et ce que tout le monde appelle le "respect" que l'on dit dû aux minorités ; minorités qui deviennent si nombreuses avec le temps que l'on risque de se trouver vite dans la situation qui prédomine aux Etats-Unis où il devient impossible de ne pas offenser quelqu'un sitôt que l'on prend la parole.
Ce débat sur l'actualité en cache un autre, plus profond. Selon un courant de pensée de plus en plus puissant des deux côtés de l'Atlantique, c’est la philosophie occidentale des Lumières, qui permettait croyait-on la libre expression de chacun, qui serait en fait l'ultime responsable des dérives de cette même liberté. Sous couvert de liberté et d'universalisme, les Lumières auraient permis l'esclavage, la colonisation, le racisme, le capitalisme mondial et même Hitler. Etre vraiment de gauche aujourd'hui se serait donc déboulonner les statues de Voltaire et Montesquieu en plus de celles des grands navigateurs et commerçants...

Émission "Signes des temps", animée par Marc Weitzmann.

L'Eglise gallicane et la monarchie absolue. Avec Catherine Maire pour la Nouvelle Action Royaliste.


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09.12.2020

Chercheuse au CNRS, spécialiste de l'histoire religieuse de la France moderne, Catherine Maire avait publié en 1998 un ouvrage fondamental sur le jansénisme (De la cause de Dieu à la cause de la Nation, Gallimard). Elle a depuis élargi sa recherche dans un nouveau livre qui fait l'objet de cette rencontre sur la politique et la religion dans la France des Lumières.
À travers les grandes querelles sur le jansénisme, sur les biens ecclésiastiques, sur le statut des protestants et sur le rôle des jésuites, comment les relations entre l'Eglise et l'Etat se sont-elles nouées à la fin du "siècle de Louis XIV" et pendant le règne de Louis XV ? La politique religieuse de la monarchie, prise dans les tensions internes au gallicanisme, permet de saisir la genèse de la pensée des Lumières dans sa très riche complexité.

Une histoire intellectuelle de la Révolution. Avec Jonathan Israel aux Rendez-vous de l'histoire de Blois.


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13.10.2019

La Révolution française fut aussi une Révolution des idées. En sapant les bases de l'Ancien Régime, les Lumières ont fondé la vie politique moderne. De la Déclaration des droits de l’homme (1789) à la prise du pouvoir de Napoléon Bonaparte (1799) en passant par la journée du 10 août 1792, les événements dramatiques se succèdent à un rythme exténuant.
Après s'être plongé dans les débats qui se déroulent dans les assemblées, au sein des clubs, des sociétés et dans une profusion de journaux ou de libelles, Jonathan Israel distingue trois courants de pensée : les Lumières radicales, les Lumières modérées et la mouvance populiste.
La tendance "radicale" se bat pour une démocratie sans restriction, fondée sur l'universalisme et la laïcité. La deuxième – dite "modérée" – est plus conservatrice. Elle entend préserver la monarchie et s'inspire de l'Angleterre. Le dernier courant, le populisme autoritaire, prend forme au cours de la Révolution et n'a pas d'antécédent. Incarné par Robespierre, ce mouvement se réclame du peuple et de Jean-Jacques Rousseau. Il impose la Terreur, corrompant les principes mêmes des Droits de l'Homme.
Bousculant l'histoire de la démocratie, Jonathan Israel nous rappelle à quel point la Révolution française fut novatrice en la matière, malgré la violence qui l'accompagna – et sur laquelle il ouvre une réflexion originale.

Un entretien mené par Paul Chopelin.

Libéralisme, lumières et modernité. Avec Guillaume Bernard chez Academia Christiana.


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08.2020

Le déclin du christianisme au XXe siècle a créé un vide, rapidement comblé par les idéologies. On oublie souvent que le libéralisme constitue une des quatre grandes idéologies du XXe siècle parmi le communisme, le national-socialisme et le fascisme. L'idéologie libérale règne en maître sur nos institutions. Née au XVIIe siècle à la suite des guerres de religion, le libéralisme s'est imposé comme la seule issue possible au conflit. En prétendant neutraliser le domaine public, pour préserver l'État des guerres civiles religieuses, la doctrine libérale à inauguré un nouveau type de société dans laquelle coexistent deux sphères : la sphère publique, celle de la neutralité, et la sphère privée, celle des opinions individuelles. Désormais, ni l'Histoire nationale, ni les principes d'une civilisation, ni plus aucune coutume ou tradition ne sont légitimes pour fonder le droit.
Cette nouvelle doctrine laisse en réalité réapparaître le conflit sous une forme encore plus virulente. La société civile, d'autant plus dans le contexte de la mondialisation et du multiculturalisme, est en proie non seulement à une guerre des ego mais aussi à des conflits religieux, ethniques, communautaires et idéologiques. Les conflits ne sont pas résorbés, ils irradient la société toute entière en prenant de nouvelles voies. On ne lutte plus sur le terrain de la guerre physique, mais les armes ont seulement changé de nature : lobbying, campagnes médiatiques, propagande publicitaire, criminalisation des opinions, intimidations, dénonciations… Le neutralité n'existe pas, Héraclite le disait déjà dans l'Antiquité : le conflit est père de toute chose. La société libérale se présente comme la seule alternative pragmatique, "l'empire du moindre mal" (Jean-Claude Michéa), mais en fait elle repose sur l'hypocrisie, elle est la société du conflit larvé permanent.

L'héritage des Lumières. Avec Antoine Lilti pour la Revue Esprit.


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04.2020

Les Lumières sont souvent invoquées dans l'espace public comme un combat contre l'obscurantisme, combat qu'il s’agirait seulement de réactualiser. Des lectures, totalisantes et souvent caricaturales, les associent au culte du Progrès, au libéralisme politique et à un universalisme désincarné.
Or, comme le montre Antoine Lilti, les Lumières n'ont pas proposé une doctrine philosophique cohérente ou un projet politique commun. En confrontant des auteurs emblématiques et d'autres moins connus, il propose de rendre aux Lumières leur complexité historique et de repenser ce que nous leur devons : un ensemble de questions et de problèmes, bien plus qu'un prêt-à-penser rassurant.
Les Lumières apparaissent dès lors comme une réponse collective au surgissement de la modernité, dont les ambivalences forment aujourd'hui encore notre horizon.

Histoire du Fascisme. Avec Frédéric le Moal sur Radio Athéna.


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27.06.2019

Qu'est-ce que le fascisme ? Fut-il un mouvement réactionnaire, conservateur ou révolutionnaire ? Se situait-il à gauche ou à droite ? Et bien entendu : quelle place occupa Mussolini dans les débats idéologiques et dans le fonctionnement du régime ?
Frédéric le Moal donne non seulement des réponses à ces questions cruciales, mais porte sur le fascisme un regard nouveau et inhabituel chez les historiens français. Réaffirmant avec force le caractère totalitaire du régime, il replace l'idéologie qui le fonde dans sa nature révolutionnaire tout en la rattachant à la Révolution française et au socialisme.
Si les fascistes cherchèrent à détruire par la violence la modernité libérale de leur temps, ce ne fut pas au nom d'un âge d'or révolu et dans une démarche passéiste, mais avec la volonté farouche de construire une société et un homme nouveaux. Cette ambition imprégnait aussi bien les pensées et les actes du Duce que ceux de ses disciples, y compris dans la radicalisation sanglante de la république de Salò.
Pour toutes ces raisons, l'histoire du fascisme, ici racontée de la prise de pouvoir de Mussolini jusqu'à sa mort, est celle d'une révolution avortée.

Émission des "Jeudis du Carrefour de l'Horloge", animée par Henry de Lesquen.

Les métamorphoses contemporaines de Dieu. Avec Jean-François Colosimo sur KTOTV.


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12.03.2020

Éditeur chevronné (il est l'actuel directeur de la maison d'édition le Cerf et ancien président du Centre national du livre), documentariste, essayiste de talent, catholique converti à l'orthodoxie, Jean-François Colosimo a développé une oeuvre d'historien et de philosophe des religions.
Il nous raconte ici comment son parcours l'a amené à s'intéresser particulièrement aux métamorphoses contemporaines de Dieu en revenant longuement sur son livre La Religion française (Le Cerf, 2020).

Émission "Conversations philosophiques", animée par François Huguenin.

La Gauche contre les Lumières. Avec Stéphanie Roza à la Librairie Tropiques.


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03.03.2020

Depuis plusieurs années déjà s'élèvent des critiques d'une radicalité inouïe contre le cœur même de l'héritage des Lumières : le rationalisme, le progressisme, l'universalisme. Ces critiques se revendiquent de l'émancipation des dominés, marqueur traditionnel des différents courants de gauche.
Mais s'inscrivent-elles dans le prolongement de celles qui, depuis l'émergence des mouvements socialiste, communiste ou anarchiste, avaient pour horizon un prolongement et un élargissement des combats des Lumières "bourgeoises" ? Il est malheureusement à craindre que non.
Une partie de la gauche est-elle dès lors en train de se renier elle-même ?