Cette conférence est une mise en perspective passionnante et riche en détails sur le basculement du monde féodal à l'aire moderne avec deux pivots principaux : la fameuse "Renaissance", période de guerre sanglante en Europe et de génocide en Amérique et la Révolution française, avènement du libéralisme économique et de la richesse au pouvoir.
Claire Colombi relève ainsi les principaux mensonges diffusés depuis deux siècles sur le Moyen Âge, et rétablit quelques vérités sur une période injustement diabolisée.
Le XXe siècle, avec ses guerres mondiales, ses totalitarismes et ses génocides, a été l'un des plus barbares de notre histoire. Le culte d'une raison calculatrice et froide au service de mauvais instincts est la cause majeure.
Notre monde moderne oublie l'existence douée de sens pour réduire la vie à sa seule dimension biologique et économique. Il détraque la personne humaine en combattant l'antique alliance du cœur et de la raison pour discipliner le chaos du dragon des instincts. Il méprise les institutions et traditions, ouvrant la porte à la violence révolutionnaire et à la montée du crime. Il méprise la spiritualité (qui se venge à travers l'islamisme extrémiste) en laissant la jeunesse dans un monde matérialiste et sans repères.
Ivan Blot examine quatre thèmes (l'existence humaine, la personne humaine, l'importance des traditions et des institutions pour l'homme, la spiritualité incarnée et les limites de la raison) et esquisse des voies de sortie de cette impasse à l'aide d'Aristote, Heidegger, Nietzsche, Kierkegaard, Platon, Dostoïevski, Gehlen, Hayek, Dumézil, Jean Climaque ou encore Grégoire Palamas.
Il constate que l'Occident s'enfonce dans un monde "im-monde" où l'Ego remplace Dieu, l'argent le sens de l'honneur, les masses la personnalité humaniste et le calcul économique et technique la famille et les racines qui donnent sens à notre vie. Par contraste, la nouvelle Russie retrouve l'humanisme de notre Civilisation, et c'est pourquoi elle est tant calomniée.
Jean Bricmont, professeur de physique à l'Université de Louvain, auteur de plusieurs livres et connu pour sa défense inconditionnelle de la liberté d'expression, débat avec David L'Epée, collaborateur des revues Eléments, Krisis et Rébellion.
Tous deux rationalistes et incroyants, ils évoquent la question du renouveau spirituel, notamment dans les mouvements d'opposition au système, et des difficultés de faire passer un message fondé sur la raison à une époque de retour du religieux.
La vie de Jean-Jacques Rousseau aura été marquée par des désaccords, des querelles et des incompréhensions. En effet, sa pensée marque à la fois un aboutissement et une rupture avec l’idéal des Lumières.
Si avec Voltaire un monde finit, avec Rousseau, un monde commence (Goethe). Commence l’irruption du peuple dans la politique, la recherche de la liberté et de l’égalité. Commence alors notre modernité.
Contre l'idée d'un Rousseau naturaliste, Dominique Pagani s'attache à présenter l’itinéraire et les idées d’un philosophe atypique du siècle des Lumières.
Voltaire chantre de la tolérance, incarnation des Lumières et de l'humanisme, préfigurateur de la Révolution française et de l'émancipation des peuples... Que n'avons-nous pas entendu ces qualificatifs concernant l'illustre philosophe de Ferney ?
Xavier Martin nous dresse le portrait de François-Marie Arouet, bien éloigné des mythes que son personnage historique continue à véhiculer. Une étude bienvenue qui révèle une imposture.
Émission "Les mardis de la mémoire", animée par Anne Collin et Dominique Paoli.
L’Histoire, telle qu’elle est enseignée dans nos écoles et relayée par nos médias, empêche de comprendre le monde actuel et de le saisir dans une critique globale. Une réécriture orientée dans le but de nous forcer à penser dans une seule direction : celle du progrès contre la tradition, de la raison contre l’esprit et de la liberté contre une supposée tyrannie. Combat contre la tyrannie qui nous amène, de façon bien plus certaine, à la "servitude volontaire".
Le travail de Marion Sigaut conduit à remettre en cause l’idée du progrès apporté par les Lumières, et particulièrement incarné dans la personne et l'oeuvre de Voltaire.
Elle montre au contraire que la secte des philosophes permit l’émergence du monde bourgeois et libéral opposé à une monarchie et un ordre chrétien qui, loin d’opprimer le peuple comme on veut aujourd’hui nous le faire accroire, étaient le rempart des faibles contre les puissants et la consolation des plus pauvres.
Il existe bien deux patries. L'une est la terre des pères, le pays de la naissance et de l'éducation. Celle-ci a toujours existé. L'autre est récente. Elle date des Lumières et de la Révolution. Elle représente l'idéologie révolutionnaire. Les paroles de la Marseillaise expriment son idéal. La première est la France. La seconde n'est pas la France, mais la France est son support et son instrument.
À chacune son patriotisme : celui de la première est fait de gratitude et de piété ; celui de la seconde est marqué par la passion et par la démesure. Le patriotisme traditionnel impose le devoir de reconnaissance. Le patriotisme révolutionnaire exige le sacrifice d'innombrables vies.