Il ne travaille pour aucun journal, pour aucune maison d'édition. Il n'est professeur dans aucune université, n'est le chroniqueur d'aucune émission télévisée.
Depuis 2004, Juan Asensio publie en toute indépendance des critiques littéraires sur le blogue qu'il a fondé : "Stalker". Des centaines de notes de lecture dans lesquelles ce tonitruant pamphlétaire étrille les fausses gloires littéraires d'aujourd’hui. Ce sont cependant l'admiration et l'enthousiasme qui prévalent chez ce lecteur infatigable, dont l'éclectisme nous fait côtoyer tour à tour les livres de Bernanos, Conrad et Léon Bloy, des contemporains comme Roberto Bolaño, Cormac McCarty et Sebald, en passant par les grands classiques de la science-fiction. Inlassablement, Juan Asensio mène également un travail salutaire et salubre de réhabilitation des chefs-d'œuvre méconnus ou carrément oubliés de la littérature.
Un exemple revigorant de ce que fut la critique littéraire et de ce qu'elle n'est plus que trop rarement.
L'écrivain François Bégaudeau s'attaque, au travers de son oeuvre et plus particulièrement dans Histoire de ta bêtise, à la classe bourgeoise et sa pensée jugée "bête et détestable" même sous des habits devenus plus "acceptables".
Cette bourgeoisie, dans laquelle il semble aussi se ranger par moments pour mieux la critiquer, autorise en contre-point une réflexion sur notre époque, ses tensions et ses aspirations.
Une approche proprement littéraire où les paroles, les attitudes, ne sont souvent que l'illustration de réflexes de classe...
Émission du "Libre Journal des littératures", animée par Hector Burnouf.
Tolkien trouvait que l'Angleterre manquait de légendes comparables à celles des Scandinaves, Grecs, Latins, ou encore Celtes. Il a plusieurs fois signalé son envie de donner à son pays une mythologie qui lui serait propre.
Pour cela, il a repris des mythes européens et a créé son univers, avec ses dieux, ses peuples, ses langues, ses paysages différents… Et pourtant si proches des nôtres.
Comme Homère, et comme Virgile ou Shakespeare, auxquels il s'était comparé, Tolkien a repris une matière ancienne pour la remodeler en une épopée intégrée à ce qu'il appelait "une longue ligne continue, indivisible", une tradition héroïque et littéraire.
Une présentation donnée dans le cadre des "Jeudis de l'Iliade".
Acteur de théâtre et de cinéma, Fabrice Luchini confie ses goûts pour le portrait, la réplique, l'aphorisme, goûts qu'il met en scène dans son spectacle Conversation autour des portraits et des autoportraits.
Ce sont notamment des portraits signés par Jean Cau et Philippe Lançon qui illustrent le rapport "organique" que Fabrice Luchini entretient avec la littérature.
Émission "Répliques", animée par Alain Finkielkraut.
Henri Guillemin dérange. Avec lui, l'histoire politique et littéraire prend, sous un éclairage nouveau et passionné, un visage jusque là inconnu.
Ces entretiens sont l'occasion de revenir sur ses premiers travaux consacrés à Lamartine, sur le duel entre Danton et Robespierre, sur le rapport de Tolstoï à la foi chrétienne, sur l'incompris Bernanos et enfin sur la trajectoire qui mena le Maréchal Pétain à la collaboration.
Henri Guillemin, où une oeuvre tout entière dévouée à rétablir la vérité.
Une émission menée par Geneviève Guicheney.
Qu'en est-il du mélange élevé au rang de procédé poétique ? William Burroughs découvre le cut-up, méthode mécanique qui "broie les textes dans une machine impitoyable", à travers le travail de l'artiste et poète Brion Gysin à la fin des années 50.
Les enjeux du cut-up : échapper au contrôle de l'intelligence, à l'illusion d'une possession des mots, discuter la position de l’auteur. "Depuis quand les mots appartiennent-ils à quelqu'un ?" demande Burroughs.
Avec cette machine déconnectante reconnectante, mélangeante donc, Burroughs entend que les poètes libèrent enfin les mots.
Émission "Pas la peine de crier", animée par Marie Richeux.
La littérature, la vraie, se doit d'engager une "lutte à mort" avec le mode d'exister savant et technicien qui domine notre monde. Il apparaît dès lors normal que ce mode d'exister implique différentes formes de censure envers cette forme d'expression qui revendique sa liberté.
Qu'en est-il alors de ces écrivains qui subissent les censures ou, plus simplement, les avanies d'un système calibré pour produire une littérature politiquement correcte ?
Émission du "Libre Journal des littératures", animée par Jérôme Besnard.
L'écrivain Georges Bernanos nous avait averti en 1946 dans La France contre les robots : "On ne comprend absolument rien à la civilisation moderne si l'on n'admet pas d'abord qu'elle est une conspiration universelle contre toute espèce de vie intérieure."
Car si la modernité est une période historique définie, elle désigne également un parti-pris philosophique dont les conséquences esthétiques et politiques structurent toujours le monde dans lequel nous vivons. Cette modernité suscite néanmoins des résistances chez ceux qui, penseurs et artistes, refusent le combat qu'elle mène contre toute forme de mystère, de sacré et d'intériorité.
C'est en compagnie de Matthieu Giroux que nous partons à la rencontre de ces rebelles qui, regroupés sous le nom d'antimodernes et loin de former une école de pensée homogène, de Maistre à Guénon et de Chateaubriand à Dostoïevski, contestent l'hégémonie d'un corpus philosophique que ni la critique, ni les contradictions ne semblent épuiser.
Émission "Tu m'en liras tant", animée par Eloi de Villeneuve.