La modernité s’est voulue consommatrice et, finalement, liquidatrice du passé. Elle tend toujours plus à ignorer ce qui en lui constitue une dimension fondatrice du présent. Sur le passé le plus lointain, elle se révèle même franchement amnésique.
L’héritage indo-européen fait pourtant partie de la mémoire la plus longue, et c’est pourquoi sa reconnaissance relève, elle aussi, du devoir de mémoire. Cet héritage, culturel au sens le plus large – la langue est toujours plus qu’un simple moyen de communication –, n’est évidemment pas exclusif d’apports ultérieurs, ni d’ailleurs non plus d’apports antérieurs. Tout héritage est composite, encore faut-il accepter d’en faire l’inventaire. Dans une époque de transition qui ressemble parfois à la fin d’un monde, il serait temps de connaître ce que fut le monde des débuts.
Ce philosophe longtemps interdit d'enseignement fut aussi journaliste, romancier, pamphlétaire, poète, critique littéraire, traducteur.
Entré adolescent à l'Action française, doté d'une vive intelligence et d'un courage sans faille, rapidement repéré par Maurras, il fut, jeune agrégé, au coeur d'une tentative de coup d'État à Alger en 1942, avant d'être épuré à la Libération puis de devenir, à la demande de Maurras, éditorialiste politique à Aspects de la France (1947-1954), qui avait pris la succession de L'Action française.
En 1955, avec Michel Vivier, il fonde La Nation française, qui renouvellera le ton de la presse politique. Son attitude à l égard du général de Gaulle durant la guerre d'Algérie, entre soutien prudent et hostilité ouverte, lui valut d'être le journaliste le plus condamné pour offenses au chef de l'État.
Toute sa vie, son espérance et son action politiques eurent pour objet le rétablissement de la royauté, incarnée par le comte de Paris.