Penser l'économie avec Ayn Rand. Avec Stéphane Legrand et Alain Laurent sur France Culture.


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04.01.2019

Figure intellectuelle de premier plan aux Etats-Unis alors qu'elle est peu connue en France, Ayn Rand se retrouve au carrefour du regain conservateur et libéral américain, de la contreculture libertaire, de l'esprit start-up et connait aujourd'hui un regain d'influence.
Théoricienne de l'égotisme rationnel, elle est l'auteure de deux immenses best-sellers aux Etats-Unis, La Grève et La Source vive. Philosophe et écrivaine, elle a inventé les héros de la mythologie capitaliste et plaidé toute sa vie pour un individualisme radical.
C'est en compagnie de Stéphane Legrand et Alain Laurent que nous partons à la découverte de sa vie et de sa pensée romanesques.

Émission "Entendez-vous l'éco ?", animée par Tiphaine de Rocquigny.

Lord Byron (1788-1824). Avec Joseph Barry, Michel Cazenave, Robert Escarpit, Olivier Caplain, Gabriel Matzneff et Thérèse Tessier sur France Culture.


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17.11.1988

Du ténébreux Childe Harold à Don Juan le voltairien, le portrait vécu et fantasmé d'un héros majeur du romantisme : Lord Byron, à travers ses passions, ses folies et ses défis à la société de son temps.
Au-delà des fractures d'une vie et les apparentes contradictions, il se dégage de Byron une unité qui se manifeste dans son attitude de perpétuelle révolte, cette révolte d'origine métaphysique qui est le cœur même du mouvement romantique.
Le plus étonnant, chez ce dandy sulfureux qui fit scandale dans la très bourgeoise Angleterre de la fin du XVIIIe siècle et du début du XIX, c'est sa conscience politique : son esprit révolutionnaire l'amènera à s'engager pour la cause de l'Indépendance des peuples.
Un homme qui, dans ses actes et ses écrits, n'aura jamais reconnu que la liberté pour seul maître, tout au long de sa vie.

Émission "Une vie, une oeuvre", produite par Françoise Estèbe et Isabelle Yhuel.

Pourquoi Camus nous parle. Avec Jean-François Mattéi, Jean-Pierre Jorris, Eric Werner et Pierre Le Vigan sur Radio Courtoisie.


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19.11.2013

Albert Camus fait l'objet de nombreux malentendus qu'il est temps de dissiper. C'est le travail que se proposent d'accomplir les invités ici réunis en revenant de façon novatrice et éclairante sur l'oeuvre de ce grand philosophe et écrivain.
La notion de "reconnaissance" est au coeur de l'oeuvre de Camus et c'est en abordant les trois cycles de son oeuvre (l'absurde, la révolte, l'amour) que l'on comprend mieux ses différentes prises de position : son refus radical de la peine de mort et de la bombe atomique, sa méfiance en la révolution ou sa position par rapport à l'Algérie.
Il est également important de prendre en compte un élément intime de la construction de la pensée d'Albert Camus : l'amour qu'il portait à sa mère.

Émission du "Libre Journal des enjeux actuels", animée par Arnaud Guyot-Jeannin.

Après l'Histoire. Avec Philippe Muray sur France Culture.


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18.05.1999

Choses vues dans les dernières années du XXe siècle, les chroniques de Philippe Muray rassemblées dans Après l'Histoire dressent un portrait aussi précis que possible de notre temps ; et, simultanément, elles ébauchent une théorie générale de ce moment de l'ère hyperfestive, car l'accumulation illimitée de fêtes en est devenue l'occupation la plus fervente et la consolation la plus quotidienne. L'individu inédit que cette civilisation est en train de façonner a donc lui aussi un nom qui n'était encore jamais apparu nulle part : Homo festivus.
Après l'Histoire est le récit, à la fois inquiétant et comique, des aventures de ce personnage qui ne ressemble plus à rien de connu jusque-là. On y trouvera des aperçus étonnants sur son idéologie, son langage, ses habitudes, son comportement intime, sa morale publique, ses nouvelles méthodes pour faire régner l'ordre et même, de plus en plus souvent, et de manière impunie, la terreur.
Pour espérer comprendre quelque chose à notre époque, il est indispensable de faire le pari que la métamorphose des hommes a déjà eu lieu et que leur mutation n'est envisageable qu'à partir de l'hypothèse d'une sortie définitive de la période historique, pour autant qu'Histoire et humanité étaient synonymes. Après l'Histoire veut donc dire aussi : après l'humain.

Émission "Agora", animée par François Angelier.

Psychopatologies de l'homme moderne. Avec Pierre Le Vigan, Olivier François, François Bousquet et Olivier Maulin sur Radio Courtoisie.


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08.11.2011

Les souffrances psychiques ne sont pas des maladies. Mais elles peuvent y mener. La condition de l'homme étant tragique, ouverte, risquée, la fragilité de l'homme est inhérente à son être-au-monde. Toutefois, si le malaise est dans l'homme depuis toujours, le monde moderne et hypermoderne lui donne des formes nouvelles. Les sociétés traditionnelles fonctionnaient sur la base d'un modèle d'intégration sociale, au demeurant inégalitaire, où chacun néanmoins avait sa place, y compris le fou. Les sociétés modernes ont fonctionné sur le mode du refoulement et de la névrose. La société du travail ne voulait pas connaître les états d'âme, ni même les âmes d'ailleurs.
La société hypermoderne combine les exigences du travail et celles de l'autonomie : il faut être productif, il faut être performant, mais aussi "positif". Il faut donner sa force de travail, mais aussi assumer un certain savoir-être, et non simplement apporter son savoir-faire. La mobilisation de l'homme dans l'hypercapitalisme est donc totale mais elle n'est plus une mobilisation sous une forme guerrière qui était celle du "soldat du travail". C'est une mobilisation pour plus de mobilité, plus de fluidité, plus de liquidité. L'hypercompétitivité et la lutte de tous contre tous tendent à devenir la règle. Le consumérisme et le narcissisme tout comme le désir mimétique en sont les conséquences. Tout ce qui relève des projets à long terme, individuels ou collectifs, en sort évidemment dévalorisé.
Cela ne va pas sans de nouvelles formes de malaises intimes, psychiques, qui atteignent l'homme et le reconfigurent. Ce livre, qui s'essaie à en dresser le portrait, est ainsi un court traité de psychopathologie de l'homme moderne pour mieux comprendre notre monde.

Émission du "Libre Journal de Claude Giraud", animée par Christian Brosio.

John Fante, une soif de revanche (1909-1983). Avec Brice Matthieussent, Philippe Garnier, Yvan Attal, Stanislas Merhar et Theo Hakola sur France Culture.


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23.02.2019

Avec autodérision, John Fante n'a jamais raconté qu'une seule histoire : la sienne. Fils de maçon, né dans le Colorado, il voulait devenir le plus grand auteur américain de sa génération. Sous sa plume, l'ordinaire devient extraordinaire. Pourtant, il ne connaîtra jamais la renommée de son vivant.
Si l'écriture a commencé très jeune pour John Fante, à l'âge de vingt ans, il n'a produit au cours de sa vie qu'une douzaine de romans accompagnés de nouvelles. Sa soif de réussite l'a mené progressivement à abandonner l'écriture au profit d'une activité plus rentable : l'écriture de scénarios. A l'approche de sa mort, Charles Bukowski s'est battu pour la découverte et la légitimation de cet auteur. Il a réussit à convaincre la maison d'édition relativement légitime Black Sparrow de publier ses œuvres. L'éditeur français Christian Bourgeois, qui œuvrait pour les "cinglés de la littérature" comme il le proférait lui-même, se lance alors, au cours des années 1980, dans les traductions et la publication des romans de John Fante.
Bandini, le double flamboyant de John Fante, renvoie à son enfance passée au sein d'une famille italo-américaine, la honte de ses origines italiennes, la place étouffante que prend la religion dans sa famille, et l'absence du père parti vivre avec sa maîtresse. Lui, le fils de maçon des Abruzzes qui veut devenir le plus grand auteur américain de sa génération, a souffert durant son enfance du rejet d'une partie de la communauté américaine anglo-saxonne du début du XXème. Dans La Route de Los Angeles, on retrouve Arturo Bandini à ses dix-huit ans, à l'époque où il vit encore chez sa mère et sa sœur zélée pour la religion, deux femmes qu'il méprise à grand renfort de citations de Nietzsche. Hautain, passionné, rêveur, il entretient des relations sexuelles avec des filles sur papiers glacés et règne sur les crabes timides qu'il massacre à loisir...
Une fois qu'il intègre la société bourgeoise et "people" d'Hollywood, John Fante ne cessera de chercher à se rapprocher de "son" Italie. Fante, le fils d'immigré italien nourri aux spaghettis "olio e aglio" vit à l'ouest de Rome entre une Italie fantasmée par les souvenirs familiaux et une Amérique qui le refuse. Décédé en 1983, John Fante n'est pas parvenu à obtenir une reconnaissance littéraire de son vivant.

Émission "Une vie, une oeuvre", produite par Lenora Krief.

Vassili Grossman, les manuscrits ne brûlent pas. Avec Luba Jurgenson, Alexis Berelowitch, François Bonnet, Pierre Daix et Tzvetan Todorov sur France Culture.


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16.09.2001

"Pour qu'existe le socialisme dans un seul pays, il fallait priver les paysans du droit de semer et de vendre librement, et Staline n'hésita pas : il liquida des millions de paysans. Notre Hitler s'aperçut que des ennemis entravaient la marche de notre mouvement national et socialiste, et il décida de liquider des millions de Juifs."
Ce passage du roman Vie et destin de Vassili Grossman stupéfie les censeurs soviétiques de 1960. Rapporter les propos d'un dignitaire nazi qui démontre à un responsable bolchévique la gémellité de leurs régimes respectifs, cela dépasse l'entendement... Ce roman, s'il doit être édité un jour, ne le sera que dans 300 ans - tel est le verdict des plus hautes autorités qui ordonnent la confiscation du manuscrit. Une affaire insensée dont s'est rendu coupable un auteur considéré, jusque-là, comme un écrivain responsable !
Quel rapport y a-t-il en effet entre le Vassili Grossman auteur de Vie et destin et le Vassili Grossamn né en 1905, ancien ingénieur dans une mine puis dans une usine de crayons, bon écrivain soviétique, béni par Gorki, capable depuis 1934 de réussites dans des genres aussi différents que les récits sur la guerre civile, les romans "industriels", l'épopée ouvriériste, le théâtre, les reportages de guerre et même la fresque historique sur la bataille de Stalingrad intitulée Pour une juste cause ?
Vassili Grossman est un "cas". Vingt ans après, Vie et destin, le roman maudit conçu comme la deuxième partie de Pour une juste cause, passe clandestinement en occident pour être publié en russe, en 1980, à Lausanne, à l'Age d'Homme. Très peu de temps après, il paraît en français, devient un best-seller international avant d'être édité en 1988, en URSS, en plein Pérestroïka. Belle revanche pour un auteur mort désespéré en 1964. Une fois de plus c'est Mikhaïl Boulgakov qui a raison : "les manuscrits ne brûlent pas". En Russie du moins.
La vie et l'oeuvre de cet "écrivain russe du destin juif", selon la belle expression de Simon Markish, permettront encore longtemps de comprendre le XXe siècle et ses horreurs. Mais sa "leçon des ténèbres" n'est pas qu'un chant funèbre comme en témoignent les carnets d'Ikonnikov de Vie et destin, le roman posthume Tout passe ou la nouvelle La Madonne sixtine... Autant que la beauté qui, selon Dostoïevski, devait sauver le monde, la bonté, nous dit Grossman, peut elle aussi accomplir ce miracle...

Émission "Une vie, une oeuvre", produite par Michel Parfenov.

Jean-Jacques Pauvert, un obsédé textuel (1926-2014). Avec Jean Castelli, Chantal Aubry, Corinne Pauvert, Frédéric Martin et Raphaël Lefeuvre sur France Culture.


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16.03.2019

"J'étais l'Arsène Lupin de l'édition. Je voulais échapper à toutes les étiquettes". De fait, Jean-Jacques Pauvert reste inclassable, tout comme son personnage fétiche, le gentleman cambrioleur qui se déguisait pour avoir une multitude de vies différentes. L'homme n'est jamais là où on l'attend : véritable cancre à l'école, il devient le plus jeune éditeur de France. Il passe pour fou et irresponsable en publiant tout Sade, un demi-siècle plus tard le divin marquis sera à la Pléiade. On tente de l'enfermer dans la littérature érotique, il publie intégralement le dictionnaire du Littré en 7 volumes. Car Jean-Jacques Pauvert est avant tout un amoureux de la grande littérature.
Son catalogue d'éditeur réunit aussi bien la poésie complète de Victor Hugo, L'Histoire de l'art d'Elie Faure en 3 volumes, les Surréalistes, Georges Bataille, Dominique Aury, que la comtesse de Ségur, Raymond Roussel, Siné ou Kenneth Anger. Insaisissable Pauvert… Qualifié à sa mort en 2014 de "grand fauve de l'édition", l'homme fonctionne à l'instinct. En 1942, il quitte l’école à l'âge de 15 ans. Son père, journaliste, le fait entrer chez Gallimard où il devient apprenti vendeur à la librairie. En parallèle, pendant le restant de la guerre, il fait du trafic de livres rares, avec un épisode de 3 mois en prison pour soupçon de résistance.
Tout en apprenant son métier, il dévore les livres qui lui passe sous la main ou qui se passent sous le manteau : "le choc, l'ébranlement majeur de ma jeune existence littéraire" c'est la lecture du Con d'Irène, puis Histoire de l'œil de Georges Bataille et Les 120 journées de Sodome de Sade. Curieux, ayant le contact facile, le jeune apprenti circule dans la maison ancestrale, frappe à tous les bureaux, celui de Raymond Queneau, d'Albert Camus, de Jean Paulhan, se lie d'amitié avec ces hommes. A 20 ans, il annonce qu'il va publier les œuvres intégrales de Sade. Ce qu'il fera dès 1947 sous son propre nom alors qu'à l'époque, le marquis figure au rang des auteurs indisponibles tout en étant le principal sujet de conversation du milieu littéraire. Paulhan le premier, le citant à tout bout de champ. "Son nom circulait dans les couloirs de la NRF comme un furet" dira Jean-Jacques Pauvert.
La suite on la connaît : pendant 11 ans, une longue suite de convocations à la brigade mondaine, de perquisitions, de procès à répétition, maître Garçon de l'Académie française pour le défendre, la destitution de ses droits civiques, jusqu'à ce qu'il obtienne gain de cause en 1958 : "Sade est un écrivain digne de ce nom" déclare le tribunal. Mais Pauvert c'est aussi un fait d'arme retentissant dans le monde littéraire : la parution d'Histoire d'O, livre érotique que Jean Paulhan lui confie en 1954, suivie de procès retentissants pour atteinte aux bonnes mœurs. Cinq ans plus tard, il sera déclaré non-coupable. Ce n'est pas pour autant que la censure cessera. Pauvert bataillera toute sa vie contre elle, devenant l'incarnation de l'éditeur indépendant, un enragé anticonformiste de la littérature. Une aventure personnelle qui s'arrêtera en 1979, année où sa maison d'édition fut rachetée par Hachette mais qui ne l'empêchera pas pour autant de continuer à publier ailleurs et à écrire.

Émission "Une vie, une oeuvre", produite par Céline du Chéné et Laurent Paulré.