Nous sommes à l'aube d'une nouvelle révolution et les peuples européens cherchent les incarnations politiques que de nouvelles formes pourraient prendre.
D'un bio-conservatisme aux néessités localistes en passant par les luttes contre tous les déracinements face aux vastes équilibres politiques des migrations à redessiner, les sujets que nous devons aborder pour ce XXIe siècle sont vitaux pour les Européens et notre persistance historique.
Ces prochaines formes politiques du XXIe siècle en sont à leurs balbutiements. De nouveaux cycles vont s'ouvrir.
Sommes-nous une civilisation politique ? Pour cela, est invité Robert Steuckers, historien et glopolitologue, qui a publié aux éditions BIOS un guide de survie culturelle pour l'Europe. Robert Steuckers nous parle de la civilisation européenne, de ses origines (souvent méconnues du grand public ou des "experts") et développera sa pensée sur les formes nécessaires du renouveau pan-européen.
Pierre-Antoine Plaquevent expose la situation d'un pays qui est le pivot stratégique des relations entre l'ouest et l'est de l'Europe : la Moldavie, véritable virgule géostratégique. Toute virgule oubliée change le sens d'une phrase. Toute nation oubliée peut changer le sens de l'Europe. La Moldavie sera le point de départ d'une Europe en ré-écriture ou son point d'arrêt.
Tomislav Sunic décode les ressorts d'une réorganisation des institutions de l'UE et de ses "fake news" en proposant une grille d'analyse et de lecture des forces en présence, de leurs ambitions et des possibles axes de rupture entre lobbies et institutions.
Enfin, Alessandro Sansoni analyse les résultats des législatives italiennes du 4 mars 2018, prémisses possibles au renouveau dit démocratique en Europe lors des futures échéances européennes de 2019.
Un colloque organisé par les éditions BIOS.
Créature emblématique du cinéma d’horreur depuis les années 1970, le zombie n’a conservé de l’être humain que l’enveloppe, et encore dans un état de dégradation avancée. Il erre sans but sinon celui de consommer la chair de ceux qui n’ont pas encore été contaminé. On notera que le zombie haïtien, duquel celui de George Romero et consorts s’inspire très librement, est la victime d’un prêtre vaudou marionnettiste usant de diverses techniques pour diriger ses mouvements.
Toute ressemblance avec l’habitant moyen des grandes villes modernes est-elle fortuite ? Car le capitalisme mondialisé zombifie les populations qu’il touche, c’est-à-dire qu’il généralise un profil psychologique de type "zombie", fondé sur l’incapacité à dire "non" et à se rebeller.
Quelles sont les ressources de la culture et de l’identité françaises qui permettent de se prémunir contre cette épidémie de zombies ?
Lucien Cerise, spécialiste de l’ingénierie sociale, nous parle de cette sorcellerie d’un nouveau genre et de ses effets sur nos contemporains.
L'ambition de Paul-François Paoli, dans son dernier ouvrage L'imposture du vivre ensemble est de présenter un panorama de la vie intellectuelle française et de ses enjeux idéologiques à travers un certain nombre d'éléments de langage et de noms propres couramment utilisés par les hommes politiques, les journalistes et les citoyens.
Il s'agit notamment de démontrer que moult personnalités de renom (écrivains, philosophes, personnages historiques...) auxquels nous faisons spontanément référence, loin d'exprimer ce que l'on veut leur faire dire, témoigneraient plutôt de l'inconsistance de l'idéologie à la fois lénifiante et contraignante du "vivre ensemble" à laquelle on nous exhorte.
Au-delà de ce constat, comment une société où l'idée de Vérité a disparu du champ philosophique et politique pourrait-elle absolutiser des valeurs, fussent-elles républicaines ? Et comment donner du sens à ce fameux "vivre ensemble" si ces "valeurs" fonctionnent sur un mode qui exclut du champ de la normalité ceux qui n'y adhèrent pas ? Tel est le paradoxe général que fait apparaître le travail de Paul-François Paoli.
Émission du "Libre Journal des débats", animé par Charles de Meyer.
La Rame à l'épaule est une expression que le devin Tirésias utilise pour signifier à Ulysse que ce dernier devra repartir, une fois de plus, après l'épisode du massacre des prétendants. Tout comme l'exil crée la nécessité du retour, le retour appelle inéluctablement un nouvel exil, de telle sorte que le pas de deux de l'éternel retour caractéristique la vision authentiquement grecque du monde.
Par cet emprunt à la mythologie, Baptiste Rappin qualifie l'Odyssée philosophique du penseur Jean-François Mattéi (1941-2014) qui, grand spécialiste de Platon dont il renouvela profondément l'interprétation, fut l'héritier d'un hellénisme qu'il porta, par sa maîtrise et son génie, à sa pleine incandescence.
Baptiste Rappin pointe vers le centre de la pensée de Mattéi pour surprendre le surgissement de la mythologie au sein même de la philosophie, et détecter la secrète présente du symbole au coeur de la raison. S'ouvre alors un renouvellement de la compréhension de l'histoire de la philosophie dont la trame s'entrelace infatigablement, par le jeu du retour et de la répétition, dans la chaîne de l'Être pour tisser les motifs du monde.
Émission du "Libre journal des auditeurs", animée par Didier Rochard.
Plutôt qu'une reconstitution linéaire de l'histoire de la philosophie, les interventions de Dominique Pagani portent surtout sur ce qui, à la faveur de la crise en cours, fait surgir la spécificité de l'interrogation philosophique en général, via ses concepts les plus récurrents.
La référence aux auteurs sert à illustrer les problématiques ainsi dégagées, autant que leurs effets transversaux dans les champs concernés : du poétique au politique, en passant par le religieux ou le scientifique.
Et alors que le séminaire en est à sa 3e année d'existence, l'intitulé de l'atelier, censé fixer le cap auquel il faut revenir par-delà chaque détour, subit une évolution. Celle-ci affecte moins son contenu que sa formulation : au lieu de la résonance historique du titre précédent ("Entre crise et guerre : philosopher ?"), il sera essayé d'affronter les mêmes périls selon une connotation plus mythologique...
Commençons par rappeler une évidence, déjà notée par Ludwig Wittgenstein : "C’est un coup du sort étrange : tous les hommes dont on a ouvert le crâne avaient un cerveau". Ce constat peu contestable pose la question de savoir si l’on peut savoir quel rôle joue le cerveau dans notre rapport au monde et dans la fabrication de ce que nous appelons une "conscience".
Par quels mécanismes nous permet-il de percevoir ce que nous percevons ? Par quels stratagèmes certaines informations parviennent-elles à accéder à notre conscience tandis que d’autres demeurent dans les limbes de notre attention ? Par quels processus nos connaissances sur le monde se construisent-elles ?
L’objet que je veux connaître, ce n’est pas moi, il semble être autonome par rapport à moi, il a sa réalité propre et j’ai la mienne, alors comment puis-je le connaître ? Pour le dire avec les mots de Hegel, comment ce qui est en soi peut-il devenir pour moi ? Telle est en somme la formulation philosophique du problème de la connaissance. Mais les sciences ont-elles des choses à nous dire sur ces sujets ? Les neurosciences et les sciences cognitives, par exemple, qui sont en pleine ébullition, peuvent-elles apporter des éléments de réponses plus justes que les hypothèses des philosophes ?
Émission "La Conversation scientifique", animée par Etienne Klein.
Cette conférence part d'une réflexion sur les origines de l'hominisation pour tenter d'inscrire les derniers travaux de Michel Clouscard sur la phylogenèse et l'ontogenèse dans une perspective classique de la "philosophie de l’esprit" et de la "philosophie de l'histoire".
Elle permet de comprendre les revendications de Clouscard pour une contribution à la fois "kantienne" et "hégélienne" au problème de la connaissance.
En effet, dans l'introduction de L'Être et le Code, la critique de l'épistémologie bourgeoise conduit Clouscard au concept de "corps-sujet signifieur" pour exposer la généalogie anthropologique et philosophique de l'idéologie de classe (dominante). La mise en place du modèle théorique d' "ensemble logico-historique" permet alors de suivre les moments historiques et dialectiques du "code".
Car si, dès L'Être et le Code, le "corps-sujet signifieur" renvoie au vécu de classe pour expliquer l'idéologie, le savoir de classe et les catégories existentielles de la connaissance, dans L'Être, la Praxis, le Sujet, c'est la phylogenèse et l'ontogenèse qui sont mis en relation pour expliquer le "montage synthétique du corps-sujet".
Chez Clouscard, c’est donc à partir de l'épistémologie d'une relation émergente entre phylogenèse et ontogenèse qu'on peut se confronter à la critique du modèle du "sujet transcendantal" chez Kant.
Le réel est rationnel, comme le rationnel est réel. Mais la "phénoménologie de l'esprit" du genre humain suit l'histoire de la praxis et de la subjectivité...