Habité depuis l’enfance par une folle passion des langues, Claude Hagège est logiquement devenu un linguiste professionnel. Mais un autre questionnement l'habite depuis longtemps : d’où vient donc le besoin qu'ont les humains de croire en un dieu ?
Pourquoi l’histoire des religions est-elle hérissée de tant de violences, alors que, suscitées par les interrogations et les angoisses humaines face à un monde encore largement inexpliqué, elles auraient dû avoir pour vocation de réunir toute l’humanité ? En effet, elles proposent quelques explications, certes différentes, mais qui ont pour point commun de rassurer.
Telles sont les considérations qui le conduisent à proposer ses réflexions sur les problèmes universels que soulève l'étude des religions.
Une conférence qui s'inscrit dans la saison IX de la "Semaine de la Pop Philosophie" organisée au théâtre national La Criée.
Pour quelles raisons les discours que tiennent les diverses religions, au lieu d'unir les humains, sont-ils loin d'être des facteurs de paix ? Et pourquoi l'humain a-t-il besoin de religion ? D'où vient ce besoin ? Que cherche-t-il ? A guérir ? De quoi ?
Claude Hagège, libre penseur et linguiste de renommée internationale, polyglotte maniant plus d'une cinquantaine de langues, s'est posé ces questions et bien d'autres.
Questions certes qui ne sont pas nouvelles mais auxquelles il s'est efforcé de trouver des réponses dans un livre sobrement intitulé Les religions, la parole, la violence et récemment paru aux Editions Odile Jacob. Il y analyse la procession des conflits et affrontements qui ont exacerbé l'histoire des religions, en y donnant une place centrale aux paroles par lesquelles elles s'expriment puis par les textes et leurs multiples interprétations depuis leur création.
Émission "L'Heure bleue", animée par Laure Adler.
La caste journalistique prétend nous imposer sa manière de voir le monde, notamment en utilisant certains mots plutôt que d'autres visant à pré-orienter le jugement que nous porterons sur tel fait ou telle situation.
Dans une optique de combat métapolique, l'essayiste David l'Epée nous invite à réfléchir au langage que nous utilisons lorsque nous voulons faire connaître des opinions qui sortent de la doxa. Garder l'initiative dans le débat est impératif et nous devons imposer nos propres mots afin de pouvoir assumer des idées qui sortent de l'ordinaire médiatique.
Un travail qui prendra du temps, mais absolument nécessaire.
Comment définir l’écriture aujourd’hui ? C’est à cette question que tente de répondre Clarisse Herrenschmidt en apportant des exemples explicites de la transformation majeure de l’écriture et des signes dans les 20 dernières années avec l’émergence des nouvelles technologies et l’usage de plus en plus diffus de l’ordinateur.
Cette révolution graphique se traduit par la transformation de l’écriture en information : à un caractère ou une police correspond un nombre traduit par la machine. Contrairement au langage humain, le langage informatique n’est pas ambigu; il est le produit de la logique informatisée et permet par un ensemble écrit de caractères, de mots, de donner des instructions à l’ordinateur.
Cette transformation sémiologique en écriture informatique change notre mode de pensée et nos habitudes de travail. Nous traitons aujourd’hui la langue, les nombres et la monnaie (via la carte de crédit) avec le même outil : l’ordinateur.
Dès le départ, la machine a été pensé comme un cerveau informatique ; l’organe de pensée humain a été externalisé et projeté dans un artéfact qui est une machine à signes. Mais pour Clarisse Herrenschmidt les interrogations sont ailleurs : que vaut la parole humaine ? Les usages de la parole se sont affadis, aplatis, au détriment des variations infinies que propose une langue. Comment allons-nous parler ? toujours de façon plate et dé-symbolisée ou assisterons-nous à un redéploiement des possibilités ?
Parce que la science se comprend comme le fruit d'un débat public et d'expériences controlées, et parce qu'elle se veut également méthodique - elle tient tout entière dans la démarche qu'elle met en œuvre pour forger son questionnement -, elle est aussi en constant renouvellement.
Etienne Klein, physicien, professeur à l'Ecole centrale à Paris et directeur du laboratoire de recherche sur les sciences de la matière au Commissariat d'Energie Atomique, docteur en philosophie des sciences, est tout indiqué pour nous exposer les conquêtes récentes et les problématiques de la physique contemporaine.
C'est une démarche de vulgarisation qui fait entrer en résonance physique et philosophie à vocation populaire parce que l'exercice de la raison qui nous est demandé s'adresse à tous.
Ces "cours méthodiques et populaires" doivent donc permettre à un large public de se familiariser avec la physique, ses grands noms et ses thématiques incontournables.
Un agent est libre s'il peut être tenu pour cause de certains événements qui, par-là même, ne sont plus des événements mais des actions, les siennes. Corrélativement ces actions sont libres si, au contraire des événements qui sont causés par d'autres événements, elles n'ont d'autre cause que le sujet lui-même.
Francis Wollf nous montre que, pour qu'une action soit libre, il faut qu'elle ne soit pas seulement l'effet d'un désir conscient, mais d'un désir de second ordre, autrement dit d'une volition. Un désir est un événement de conscience, qui, en tant que tel, est causé par d'autres événements mentaux ; mais une volition est un acte de conscience d'un sujet qui n'a d'autre cause que le sujet lui-même.
Une telle structure "plissée" de la conscience est rendue possible par la structure prédicative (S est P, S n'est pas P) et indicative (je te dis que) du langage humain.
C'est avec une telle définition de l'action libre que l'on peut rendre raison des caractéristiques classiquement prêtées à la volonté et à la liberté. La volonté est opposée aux désirs occurrents ; elle suppose la négation. La liberté se connaît sans preuve puisque nous la sentons en nous ; elle est la source de la responsabilité morale et de la responsabilité juridique dans les systèmes rationnels de Droit : c'est pourquoi elle comporte des degrés.
Un exposé dans le cadre des "Lundis de la Philosophie".
La multiplication des images produit-elle des problèmes dans l'accès à la symbolisation ?
Nous vivons en effet dans un monde de plus en plus saturé d'écrans et d'images : ceux du cinéma, de la télévision, du téléphone portable, de l'ordinateur, des jeux vidéos... Ces modifications sont de deux ordres. Bien utilisées, ces techniques peuvent multiplier les possiblités d'expression, d'information et de création. Utilisées sans discernement, elles sont susceptibles d'altérer gravement l'accès à la symbolisation. Ce qui n'est pas sans conséquences tant au plan du développement personnel qu'au plan du lien social car cet accès permet en principe à l'individu de se soustraire au fonctionnement pulsionnel et aux rapports de force et d'entrer dans des rapports de sens.
Or, le déveoppement de ces techniques obéit beaucoup moins à des considérations philanthropiques qu'à des impératifs marchands, ce qui occasionne des pathologies nouvelles qui vont des psychonévroses narcissiques à différentes formes de désymbolisation, voire même d'addications, qui sont ici examinées.
Le monde change : personne n’en doute plus, même si tout le monde est loin de partager l’idée d’une mutation anthropologique.
C’est l’articulation du singulier et du commun qui s’en trouve ébranlée. C’est, sous la houlette des avancées de la science – et des techniques qu’elle rend possibles -, la nouvelle donne du lien social, d’une "société des individus" qu’il s’agit de penser.
Il est possible d’éclairer ce trajet de mille et une façons mais pour "penser", ce sera toujours une position de recul qu’il faudra prendre et celle-ci risque aujourd’hui d’être aussitôt interprétée comme se voulant de surplomb, et donc réintroduisant une verticalité dont le nouveau monde ne veut plus !
Que peut alors la psychanalyse ? Pourquoi encore se référer à cette discipline née il y a maintenant plus d’un siècle ? Peut-être simplement, parce qu’elle a depuis sa naissance, et d’une manière inédite, tenté d’éclairer ce qui faisait l’humanité de l’humain, y compris de l’inhumain qui l’habite. Et qu’à ce titre, elle reste un appui incontournable pour penser le monde.
Un conférence qui s'inscrit dans le colloque "Le singulier, le commun : quel lien social ?" de l'association "Médecine et Psychanalyse dans la Cité".