Le bon plaisir. Avec Francis Ponge sur France Culture.


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06.07.1985

C'est chez lui, au Bar-sur-Loup, que Francis Ponge se raconte : sa passion pour les mots, sa vie entre les Cévennes et Paris, ses amis et ses admirations.
Ici, Ponge lit Le Lézard, Le Cageot, L'Huître et aussi Le Papillon. Il avoue ses "blocages" à l'oral et reconnaît au moins une vertu à la poésie en tant qu' "exercice de rééducation verbale." Il dit ses origines cévenoles et huguenotes, sa découverte de François de Malherbe et de La Fontaine. Est aussi évoquée son amitié pour Braque, Picasso, et on peut y entendre la description qu'il fait de La Dame qui pleure.
Ponge le poète et l'origine de la musicalité de son écriture, Ponge le Résistant, qui nous rappelle que si la littérature ne peut être que transgression, il lui faut tout de même des règles à transgresser.
"J'ai passé ma vie à refuser le mot de 'poète' parce que je ne voulais pas être confondu avec tous les gens qui pleurent, qui se mouchent et montrent leur mouchoir et disent 'Voilà une page de poésie’. Et puis, à la longue, la barbe ! Puisqu'on veut que je sois poète, eh bien laissons faire !"

Un entretien mené par Jean Daive.

La french theory, what else ? Avec François Cusset sur France Culture.


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07.09.2016

Foucault, Deleuze, Derrida, et compagnie : comment les États-Unis ont-ils lu ces auteurs français ? Et comment expliquer leur succès si différent outre-Atlantique ?
François Cusset, auteur de French Theory, éclaire aujourd'hui ces déplacements inattendus de la pensée française en terre américaine.

Émission "Les Chemins de la philosophie", animée par Adèle Van Reeth.

Michel Foucault, de la "pensée du dehors" au "capital humain". Avec Gilles Labelle pour le Collectif Société.


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04.02.2023

Une fréquentation même sommaire et partielle de l'immense littérature qui a été consacrée à Michel Foucault révèle qu'elle repose en grande partie sur une décontextualisation de l'oeuvre. Dans un souci de contextualiser celle-ci, Gille Labelle défend trois arguments :
 1) le rejet de la "pensée dialectique", dont la phénoménologie est le cas le plus récent suivant Foucault, doit être considéré comme structurant tout son travail, de l'Histoire de la folie à l'âge classique à l'Histoire de la sexualité et au cours de 1979 consacré au libéralisme et au néolibéralisme.
 2) Cette posture constitue une prise de position à l'égard des principes qui structurent ce qu'on peut désigner comme le monde moderne ou la modernité. À la pensée dialectique, Foucault oppose d'abord ce qu'il désigne comme "pensée du dehors", qui correspond à ce que Hegel désignait comme "pensée de l'entendement" en ce qu'elle pose l'existence d'oppositions irréductibles et indépassables. L'exemple paradigmatique de cette pensée désignée par Hegel comme pensée du "ou bien… ou bien…" est donné dès le départ de l'oeuvre de Foucault : ou bien la déraison (dont la folie est un cas), ou bien la raison. Ce qui est dès lors rejeté est l'idée de synthèse ou de réconciliation entre les éléments contradictoires dont hérite la modernité (par exemple entre l’idée de totalité et celle de liberté), qui caractérise selon Foucault la pensée dialectique dans ses diverses déclinaisons, hégélienne, marxienne et phénoménologique.
 3) Cette prise de position à propos de la pensée dialectique et de la modernité permet de situer Foucault dans l'actualité immédiate où s'est déployée son oeuvre – la critique de la colonisation d'abord, le gauchisme post-soixante-huitard ensuite, ce qu'on peut désigner comme le "post-gauchisme" enfin – et éclaire en partie au moins la réception dont elle a fait l’objet.

Qu'est-ce que la déconstruction ? Avec Pierre-André Taguieff pour la Fondation Res Publica.


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08.03.2022

La "déconstruction" recouvre une littérature politico-philosophique aussi foisonnante qu'inconsistante qui, à travers les Gender studies et la "théorie queer", les études postcoloniales et la pensée décoloniale, l'antiracisme identitaire ou racialiste, la "théorie critique de la race" et l'intersectionnalité, a donné lieu à un mouvement intellectuel international dont l'objectif, parfois déclaré, est de criminaliser la civilisation occidentale en la réduisant à une expression du racisme, de l'esclavagisme, de l' "hétéropatriarcat" et de l'impérialisme colonial.
Tous ces courants idéologiques se proposent de "déconstruire" le discours hégémonique de l'Occident en dénonçant son universalisme supposé trompeur et sa "violence épistémique" dont les victimes seraient les peuples dits dominés, racisés et opprimés, ainsi que leurs cultures respectives, et les "minorités" essentialisées en tant que victimes "systémiques". Tel est le fait inquiétant qui appelle à une réflexion sur ses causes : la civilisation occidentale est convoquée devant un nouveau grand Tribunal de l'Histoire pour répondre de ses crimes, imaginaires ou réels, et, surtout, elle est la seule civilisation à être mise au banc des accusés.
La culture "woke" en dérive, cette culture néo-puritaine et punitive de l'annulation ("cancel culture") qui permet à des activistes de faire taire les contradicteurs en les diabolisant et de supprimer les auteurs ou les oeuvres qui ne leur plaisent pas, au regard de leurs dogmes idéologiques. Leur programme commun est de supprimer, dans le langage comme dans les pratiques sociales, les institutions et la culture, toute trace de stigmatisation, d'exclusion et de discrimination, ou plus simplement tout élément susceptible d'être "offensant" ou "blessant". Ces guerriers de la "justice sociale", qui se posent en défenseurs des victimes, veulent donc créer une société parfaite, dotée d'une culture éthiquement "pure", selon leurs valeurs et leurs normes. Ils prétendent lutter contre toutes les discriminations, qu'ils supposent "systémiques" au sein des sociétés occidentales "blanches".
Cette vision racialiste et "discriminationniste" de l'ordre social fonde leur combat idéologique, qui puise dans un imaginaire victimaire.

Une intervention dans le cadre du colloque "La République face à la déconstruction".

La déconstruction et le neutre. Avec Baptiste Rappin pour l'Université Sorbonne-Nouvelle.


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2022

Maître de Conférences à l'Université de Lorraine, Baptiste Rappin mène une réflexion sur les fondements philosophiques et anthropologiques de la société industrielle et managériale. Récemment, c'est au mouvement de la déconstruction qu'il s'est intéressé, mouvement qui porte une attention particulière au au genre neutre, dans lequel il voit un défi à l'assignation à l'identité opérée par le concept.
Alors qu'aujourd'hui certains militent pour l'adoption de l' "écriture inclusive" ou encore des pronoms personnels "neutres", il est intéressant de se demander si nous n'avons pas affaire à des héritiers de la déconstruction dans ce retour assumé à une forme d'indifférenciation.

Une intervention dans le cadre des "leçons de la Sphère", dispensées par Carlos Pereira.

De la gratitude. Avec Pierre Magnard sur Radio Courtoisie.


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16.11.2020

"Retrouver le pays natal, pouvoir se prévaloir d'un authentique retour aux origines, c'est ainsi que l'on devient philosophe, pour reprendre pied quand le sol vient à se dérober."
C’est à emprunter un chemin d'écolier que nous invite le dernier livre de Pierre Magnard. Un chemin qui part d'une rencontre, celle de la pensée de Heidegger, dans la khâgne de Jean Beaufret en 1946, où se joue l'intime d'une vocation philosophique.
Un chemin jalonné d'anecdotes savoureuses, où l'on croise toutes les grandes figures de la pensée française de la seconde moitié du XXe siècle, de Gandillac à Boutang, de Derrida (particulièrement) à Michel Henry, dialoguant avec Platon, Montaigne ou Bergson.
Un chemin où l'âme d'un vieux maître d'école se recueille pour mieux se livrer, et "conjuguer une fois encore la poussière et l'étoile".

Émission "Le monde de la philosophie", animée par Rémi Soulié.

Horizontalité sans horizon, la crise du sens à l'époque contemporaine. Avec Pierre Magnard sur Radio Courtoisie.


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09.07.2012

Nous vivons dans un monde dont la caractéristique principale est son absence de sens. Nous avons reçu un héritage, mais sans testament, et nous retrouvons dans la position des héritiers sans mandat, incapables dès lors de recevoir, de conserver et de transmettre.
Mais comment en sommes-nous arrivés là ? Et qui en est responsable ? Ce sont les questions auxquelles répond le philosophie Pierre Magnard, en revenant sur le travail de sape que les déconstructeurs ont opéré dans le champ de la pensée réflexive.

Émission "Le monde de la philosophie", animée par Philippe Nemo.

Expliquez-moi Derrida. Avec Benoît Peeters, François Cusset, Jérôme Lèbre et Charles Ramond sur France Culture.


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11.2017

C'est en compagnie de Benoît Peeters, François Cusset, Jérôme Lèbre et Charles Ramond que nous partons sur les traces de Jacques Derrida, ce philosophe socratique qui creuse toujours plus la question, ce dandy de l'écriture qui a le goût de l'incertitude.
D'El Biar, faubourg d'Alger où Jackie est né et où il vécut jusqu'à ses dix-neuf ans jusqu'à l'aventure américaine en passant par l'École normale supérieure, nous suivons la trajectoire d'un philosophe appelé à devenir l'une des figures majeures de la "théorie française" aux Etats-Unis à partir des années 1970, notamment avec son concept de la déconstruction, appelé à devenir un paradigme applicable à tous les objets possibles.
Mais Derrida se distingue aussi par son engagement, loin d'un certain "angélisme" qu'on a voulu lui reprocher : arrêté lors de son voyage en Tchécoslovaquie à cause de son soutien aux intellectuels de l'Est, engagé pour les "sans-papiers" et une hospitalité inconditionnelle, ses positions passent à la fois par la rue et par les textes.
Enfin, c'est notre rapport à l'écriture que Derrida questionne. Car l'écriture est la mal aimée des philosophes -Platon lui attribuant le pouvoir de faire oublier aux hommes ce qu'il savent et Rousseau l'accusant de faire disparaître l'intonation de la voix dans son Essai sur l'origine des langues- : qu'ont-ils tous à accuser l'écriture ? De la Grammatologie (1967) à La Dissémination (1972), en passant par le Monolinguisme de l'autre (1996), Derrida s'attaque à cette préférence de la philosophie pour la voix, à la difficulté de s'approprier sa propre langue maternelle, et d'y laisser une trace.
Retour, donc, sur l'une des très grandes figures de la pensée du XXe siècle qui suscite encore bien des appropriations et des polémiques...