"La différence topologique originelle entre l'intérieur et l'extérieur s'impose dans un premier temps sans jalons matériels massifs ; sur elle repose l'univers magique des identités qui, dans la plénitude démesurée de ses réalisations isolées, répète constamment la loi de la production d'espace dominée par l'endosphère."
Dans cette constatation, le philosophe Peter Sloterdijk trouve matière à une réflexion sur la manière dont un groupe humain parvient à créer, sans même avoir recours aux murs, la "serre relationnelle" qui mènera les individus du groupe à leur optimum relatif. Il s'interroge sur la notion "d'intérieur", et sur le rôle de l'étrangeté dans la création des cultures au sein de "sphères" d'où l'on a exclu le mal.
Une réflexion hors du commun sur la genèse de la sphère sociale et sur le rôle du "bien" et du "mal". Pour tenter de répondre à ces questions, l'exposé prendra appui sur le repérage des ruptures qui ont caractérisé, entre l'Antiquité et le XXe siècle, la longue histoire du livre, de l'édition et de la lecture.
On peut regarder l’histoire politique du XXe siècle comme l’histoire du combat de la démocratie contre ses ennemis extérieurs : le fascisme et le communisme.
Ce combat s’est achevé avec la chute du mur de Berlin. D’après certains, il se prolonge contre de nouveaux ennemis – islamisme, terrorisme…
Pour Tzvetan Todorov, ces dangers, certes réels, ne sont pas des candidats crédibles à cette succession. Le principal ennemi de la démocratie, c’est devenu elle-même, ou plutôt certains aspects plus ou moins visibles de son développement, qui en menacent jusqu’à l’existence même.
Olivier Roy mène une réflexion sur les rapports entre le politique et le religieux (principalement dans le monde musulman), en s'interrogeant notamment sur les effets politiques d'une référence religieuse qui se déterritorialise de plus en plus.
Le mouvement du "printemps arabe" est l'occasion de reconsidérer les discours sur l'islam en général, et sur l'évolution politique du monde musulman en particulier.
Notre société souffre à la fois d’un individualisme exacerbé et d’une hypertrophie de l’appareil administratif et étatique. L’Homme est aujourd’hui pris au piège entre une dialectique manichéenne "libéralisme-communisme" ; autrement dit l’avenir de la société ne pourrait s’envisager qu’entre individualisme et étatisme, sans égards pour les hommes réels.
Loin de s’opposer, nous remarquons que les deux termes de cette fausse alternative se renforcent l’un l’autre, au détriment des corps naturels de la société (famille, corps de métier, Eglise) amenés à laisser la place à l’individu-égoïste et au monstre-froid qu'est l'Etat jacobin.
Mais pourrions-nous envisager une troisième voie ?
Conférence organisée par le Cercle Frédéric Mistral et l’Action Française.
Le sociologue Jean-Pierre Le Goff se propose de nous éclairer sur ce qu'il reste de l'engagement dans nos sociétés, et sur quels fondements cet engagement peut s'appuyer dans un monde aux références complexes, mondialisées où la tentation de la fuite en avant bouleverse les repères traditionnels sur lesquels les individus appuyaient leur volonté d'action, de construction ou de révolte.
Réflexe de repli sur soi, dépassement du cadre national d'expression collective, mobilisations post-modernes d'une jeune génération qui a vécu son rapport à la société et à l'avenir dans un monde dit de la fin des idéologies : qu'en est-il véritablement ? Assiste-t-on à la fin programmée de l'engagement démocratique tel que l'ont vécu les constructions européennes ? Peut-on dans cet apparent chaos de l'après-idéologies, trouver des formes inédites et donc peu perceptibles d'engagements ? Les grands partis de la droite comme de la gauche sont-ils préparés à répondre à ces nouveaux enjeux ?
Une intervention dans le cadre du cycle de conférences "L'Engagement : libre contrat ou aliénation volontaire ?"