Jung et la gnose. Avec Françoise Bonardel sur Radio Courtoisie.


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09.04.2018

Médecin de l'âme et homme de culture, Carl Gustav Jung (1875-1961) s'est intéressé à la gnose dès les années 1910 alors qu'il effectuait des recherches sur les mythologies, mystères et croyances populaires. Son intuition lui disait que cette littérature étrange et difficile détenait un trésor d'images symboliques dont il lui fallait comprendre la signification.
Peu après confronté à une crise intérieure (1913) dont il fit le récit dans Le Livre Rouge, Jung en vint à considérer les gnostiques comme les premiers explorateurs de l'inconscient, découvrant le monde des archétypes qui leur inspira leurs visions et leurs mythes. Comme les alchimistes plus tard, ces visionnaires l'ont souvent guidé dans l'élaboration de la psychologie analytique, "gnostique" en ce qu'elle restitue une plénitude de sens à la vie désorientée de l'homme contemporain.
Jugées hérétiques par les premiers auteurs chrétiens, les gnoses dont l'origine est incertaine laissaient libre cours à l'imagination créatrice et avaient du salut une vision aussi proche des initiations antiques que du christianisme. Valorisant la découverte de soi à travers l'expérience personnelle du divin, leur enseignement ne pouvait laisser Jung indifférent.
Fut-il lui-même "gnostique" comme l'en accusèrent Martin Buber et certains théologiens chrétiens ? S'il le fut, c'est à sa manière : afin de répondre aux exigences spirituelles de son temps désireux de "savoir" plutôt que de croire.

Émission "Le monde de la philosophie", animée par Rémi Soulié.

Ce qu'exige le vivre-ensemble des hommes et des femmes. Avec Jean-Pierre Lebrun à Clermont-Ferrand.


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20.10.2017

Le monde change : personne n’en doute plus, même si tout le monde est loin de partager l’idée d’une mutation anthropologique.
C’est l’articulation du singulier et du commun qui s’en trouve ébranlée. C’est, sous la houlette des avancées de la science – et des techniques qu’elle rend possibles -, la nouvelle donne du lien social, d’une "société des individus" qu’il s’agit de penser.
Il est possible d’éclairer ce trajet de mille et une façons mais pour "penser", ce sera toujours une position de recul qu’il faudra prendre et celle-ci risque aujourd’hui d’être aussitôt interprétée comme se voulant de surplomb, et donc réintroduisant une verticalité dont le nouveau monde ne veut plus !
Que peut alors la psychanalyse ? Pourquoi encore se référer à cette discipline née il y a maintenant plus d’un siècle ? Peut-être simplement, parce qu’elle a depuis sa naissance, et d’une manière inédite, tenté d’éclairer ce qui faisait l’humanité de l’humain, y compris de l’inhumain qui l’habite. Et qu’à ce titre, elle reste un appui incontournable pour penser le monde.

Un conférence qui s'inscrit dans le colloque "Le singulier, le commun : quel lien social ?" de l'association "Médecine et Psychanalyse dans la Cité".

Jung et la Gnose. Avec Françoise Bonardel au Cercle Aristote.


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29.01.2018

Médecin de l'âme et homme de culture, Carl Gustav Jung (1875-1961) s'est intéressé à la gnose dès les années 1910 alors qu'il effectuait des recherches sur les mythologies, mystères et croyances populaires. Son intuition lui disait que cette littérature étrange et difficile détenait un trésor d'images symboliques dont il lui fallait comprendre la signification. Peu après confronté à une crise intérieure (1913) dont il fit le récit dans Le Livre Rouge, Jung en vint à considérer les gnostiques comme les premiers explorateurs de l'inconscient, découvrant le monde des archétypes qui leur inspira leurs visions et leurs mythes.
Comme les alchimistes plus tard, ces visionnaires l'ont souvent guidé dans l'élaboration de la psychologie analytique, "gnostique" en ce qu'elle restitue une plénitude de sens à la vie désorientée de l'homme contemporain. Jugées hérétiques par les premiers auteurs chrétiens, les gnoses dont l'origine est incertaine (Syrie, Iran, Judée ?) laissaient libre cours à l'imagination créatrice et avaient du salut une vision aussi proche des initiations antiques que du christianisme. Valorisant la découverte de soi à travers l'expérience personnelle du divin, leur enseignement ne pouvait laisser Jung indifférent.
Fut-il lui-même "gnostique" comme l'en accusèrent Martin Buber et certains théologiens chrétiens ? S'il le fut, c'est à sa manière : afin de répondre
aux exigences spirituelles de son temps désireux de "savoir" plutôt que de croire.

Freud au quotidien. Avec René Pommier sur Radio Courtoisie.


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04.01.2016

A des degrés divers, tous les livres de Freud prouvent qu'il est fou.
Mais la Psychopathologie de la vie quotidienne prouve qu'il ne l'est pas seulement dans son cabinet de consultation et lorsqu'il prétend soigner des névroses quitte à les inventer de toutes pièces comme pour le petit Hans. Elle prouve qu'il l'est du matin au soir et dans toutes les circonstances les plus ordinaires de la vie de tous les jours.
Elle prouve également que celui que l'on considère volontiers comme un esprit moderne et éclairé, celui que beaucoup célèbrent comme un digne continuateur de l'esprit des Lumières, est, en réalité, profondément superstitieux.
Comme tous les esprits crédules, il se refuse à admettre le rôle pourtant considérable que joue le hasard dans tous les événements de la vie.
Bref, selon René Pommier, la lecture de la Psychopathologie de la vie quotidienne conduit à se demander si Freud n'était pas seulement un maboul accompli, mais aussi, mais d'abord un sombre crétin.

Émission "Psychologie et littérature", animée par le Pr. Quentin Debray.

La conscience est-elle devenue une affaire de science ? Avec Stanislas Dehaene chez Etienne Klein sur France Culture.


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20.02.2016

Commençons par rappeler une évidence, déjà notée par Ludwig Wittgenstein : "C’est un coup du sort étrange : tous les hommes dont on a ouvert le crâne avaient un cerveau". Ce constat peu contestable pose la question de savoir si l’on peut savoir quel rôle joue le cerveau dans notre rapport au monde et dans la fabrication de ce que nous appelons une "conscience".
Par quels mécanismes nous permet-il de percevoir ce que nous percevons ? Par quels stratagèmes certaines informations parviennent-elles à accéder à notre conscience tandis que d’autres demeurent dans les limbes de notre attention ? Par quels processus nos connaissances sur le monde se construisent-elles ?
L’objet que je veux connaître, ce n’est pas moi, il semble être autonome par rapport à moi, il a sa réalité propre et j’ai la mienne, alors comment puis-je le connaître ? Pour le dire avec les mots de Hegel, comment ce qui est en soi peut-il devenir pour moi ? Telle est en somme la formulation philosophique du problème de la connaissance. Mais les sciences ont-elles des choses à nous dire sur ces sujets ? Les neurosciences et les sciences cognitives, par exemple, qui sont en pleine ébullition, peuvent-elles apporter des éléments de réponses plus justes que les hypothèses des philosophes ?

Émission "La Conversation scientifique", animée par Etienne Klein.

Entre crise et guerre : philosopher ? Avec Dominique Pagani à la Commune libre d'Aligre à Paris.


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2015

Plutôt qu’une reconstitution linéaire de l’histoire de la philosophie, l’intervention portera surtout sur ce qui, à la faveur de la crise en cours, fait surgir la spécificité de l’interrogation philosophique en général, via ses concepts les plus récurrents.
La référence aux auteurs servira à illustrer les problématiques ainsi dégagées, autant que leurs effets transversaux dans les champs concernés : du poétique au politique, en passant par le religieux ou le scientifique.

Les sources de Sigmund Freud. Avec Paul Ricoeur sur France Culture.


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12.1969

Freud, par les concepts et la pratique de la psychanalyse qu'il a développés, a changé la compréhension que les hommes ont d’eux-mêmes et de leur vie.
Mais quelles sont les sources de sa pensée ? Et peut-on en comprendre le sens et les limites ?
Comme le montre Paul Ricœur, seule une méditation sur le langage peut accueillir l’exégèse freudienne de nos rêves, de nos mythes et de nos symboles. En retour, cette exégèse fait éclater la philosophie du sujet.
La méditation de la pensée du premier des psychanalystes devient alors l’instrument d’une ascèse du "je", d'un sujet délogé des illusions de la conscience immédiate.

Une émission animée par Anne Clancier.

Le sujet contemporain entre fétichisme de la marchandise et pulsion de mort. Séminaire d'Anselm Jappe au Collège international de philosophie.


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2015

La société contemporaine apparaît dominée par ce que Marx a appelé le "fétichisme de la marchandise". Mais on y observe aussi une montée du narcissisme au sens de Freud : les individus ne connaissent qu’eux-mêmes et nient la réalité extérieure. Y a-t-il un lien entre ces deux phénomènes ?
En quoi l’inconscient explique-t-il l’omniprésence de formes fétichistes de socialisation tout au long de l’histoire ? Peut-on imaginer un dépassement du "malaise dans la civilisation" en rompant avec le travail, la famille patriarcale et les structures autoritaires, comme le proposait Herbert Marcuse, ou risquet-on de cette manière de remplacer les formes œdipiennes-autoritaires par des formes narcissiques et "liquides" qui ne nous rapprochent pas davantage de l’émancipation ? Vaut-il alors mieux se référer à Christopher Lasch et juger les différentes cultures sur leur capacité d’apporter des solutions "évolutives" – plutôt que "régressives" – à l’angoisse originaire de la séparation et à d’autres données inconscientes ? En quoi cette approche permet-elle de critiquer efficacement de nombreux traits de la société contemporaine "liquide" ? Le sujet narcissique contemporain constitue-t-il une rupture avec le sujet "classique", "fort", "œdipien", ou en est-il plutôt la continuation ? Et quel est le lien entre néo-libéralisme économique et diffusion de comportements narcissiques, en tant qu’exaspération de la mentalité de concurrence ? Faut-il revenir au sujet "autonome", "kantien", et à l’État régulateur ? Est-ce souhaitable ?
Dans ce séminaire, qui fait suite aux cours déjà proférés à l'École des Hautes Études en Sciences Sociales, Anselm Jappe approfondira le lien entre la théorie freudienne et la critique du fétichisme de la marchandise. L’arrière-plan théorique est constitué par la "critique de la valeur", un courant international de critique sociale basé sur une relecture original de l’œuvre de Marx. Elle fut élaborée notamment par Robert Kurz en Allemagne et Moishe Postone aux États-Unis.