Crise de la société américaine, crise de la globalisation. Avec Emmanuel Todd à l'association Isegoria à Nantes.


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08.11.2016

Au cours d’une interview en 2002, le réalisateur franco-grec Costa-Gavras a déclaré que la société américaine, à l’image de ses films d’action, avait besoin d’ "un ennemi désigné". A l’occasion du débat du 26 septembre dernier, les deux candidats à la présidentielle américaine se sont accordés communément pour qualifier leur ennemi comme étant la globalisation.
La globalisation, dernière forme prise par la mondialisation, marquée par l’instantanéité des échanges et le néolibéralisme. Or, si la société américaine a su jouir des avantages de ce système, elle a dû faire face à des revers aux conséquences dramatiques et se voit aujourd’hui confrontée à la concurrence venue d’Asie. Ce n’est donc pas un hasard si aujourd’hui la globalisation concentre les critiques de bon nombre de citoyens américains. Beaucoup d’entre eux font de moins en moins confiance au multiculturalisme et se laissent tentés par le populisme.
L’historien, anthropologue et démographe Emmanuel Todd, après avoir publié en 2002 Après l’empire – Essai sur la décomposition du système américain, travaille actuellement sur les tensions au sein de la société américaine, et leurs liens avec la globalisation.

INTRODUCTION
00:00:00 : Discours introductif

PROPOS DE L'INTERVENANT
00:08:37 : Le traitement médiatique de ces campagnes est encore plus fou que ces campagnes elles-mêmes. La presse a lourdement fustigé Trump, son électorat.
00:10:47 : Cette élection n'est pas la confirmation du déclin, mais le début du renouveau. Cette élection sonnera la reprise en mais de l'Amérique par elle-même.
00:13:52 : Trump a rompu les tabous. Remise en cause par le candidat Républicain de la globalisation, et en priorité de la liberté des échanges et de circulation des hommes.
00:18:59 : La campagne Américaine a avant tout mis sur la table des sujets de première importance. La caricature faite de cette campagne occulte l'importance des débats sociaux, économiques.
00:21:03 : Les USA n'ont pas toujours été libre échangistes. Mise en relief de l'histoire politique extérieure des Etats-Unis.
00:27:21 : Les USA face aux premiers défis majeurs de leur histoire. L'histoire (courte) des USA n'est faite que de succès. La baisse des revenue est un bouleversement.
00:31:38 : Le levier éducatif comme moyen de développement de patriotisme. La diffusion d'une éducation universelle et homogène a développé un sentiment national, avant de devenir plus disparate et créer un creux entre les classes.
00:42:37 : Le monde anglo-saxons assume-t-il ses créations idéologiques ? Après un siècle de domination, le monde aglo-saxon lui-même semble renier ses convictions.

QUESTIONS/REPONSES
00:53:09 : La vie politique Américaine s'européanise-t-elle ?
00:57:48 : L'exécutif fait-il face à une crise de sa légitimité ?
01:05:33 : Quel bilan pour l'administration Obama ?
01:11:50 : Quelles forces pour la campagnes de Clinton ?
01:28:18 : Trump, à l'épreuve de cette campagne, ne lance-t-il pas un réel défi démocratique à son pays ?
01:38:50 : Emmanuel Trump ?
01:39:19 : Quelles solutions avec la présidence Trump ? Comment peut-il gouverner sans son parti ?
01:46:18 : Le vote des classes inférieures discrédite-il un choix démocratique ?

La crise de l'égalité. Avec Alain Ehrenberg à Sciences-Po Bordeaux.


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10.12.2015

En 2010, le sociologue Alain Ehrenberg, directeur de recherche au CNRS, publie La Société du malaise (Odile Jacob, 2010). Il n’en faut pas plus pour faire d’Alain Ehrenberg l’un des penseurs de la société française confrontée à une crise profonde, celle de l’égalité.
Cette "crise de l’égalité" serait, selon lui, à rechercher dans l’incapacité de "la société à répondre au renouvellement des inégalités". La réponse d’Ehrenberg se trouve dans l’individualisme devant permettre de retrouver des capacités d’action et d’assumer pleinement les choix personnels.
Ce que dit Alain Ehrenberg des inégalités illustre l’essentiel de sa démarche intellectuelle : mise en perspective historique, compréhension des facteurs psychologiques, relations entre les individus et la société. "Les inégalités, écrit-il, concernent toujours les mêmes populations qu'auparavant mais avec une différence notable : alors qu'elles étaient vécues auparavant comme un destin collectif, elles sont désormais endossées comme un échec personnel".
Penseur complexe, auteur d’une œuvre âprement discutée et débattue, Alain Ehrenberg répond aux questions d’un jury étudiant pour son grand oral dans le cadre de la série "Demain les savoirs".

Anthropocène ou Capitalocène ? Avec Anselm Jappe, Armel Campagne et Christophe Bonneuil à Paris.


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07.01.2016

Nous sommes entrés dans "l’Anthropocène", nous serions collectivement, en tant qu’espèce humaine, responsables du dérèglement climatique, d’une extinction massive des espèces, d’une déforestation tropicale et d’une destruction des environnements sans précédents, d’une pollution et d’une érosion historiquement inédites.
Peut-on vraiment incriminer un Anthropos indifférencié, une espèce complète, et en appeler à un "bon Anthropocène" techno-scientifique et à un capitalisme "vert" ?
Et s’il s’agissait plutôt, comme l’affirment Andreas Malm, Jason Moore, John Bellamy Foster et des auteurs issus du courant dit de "critique de la valeur", d’un Capitalocène, d’une dynamique socio-historiquement spécifique aux conséquences écologiques également spécifiques, celle du capitalisme, et appelant donc à une sortie conjointe de "l’Anthropocène" et du capitalisme ?
C’est cette hypothèse que développeront Christophe Bonneuil, Anselm Jappe et Armel Campagne.

De quoi l'effondrement est-il le nom ? Les inégalités au coeur de la catastrophe. Avec Renaud Duterme et Lucile Schmid aux Conférences Utopia.


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15.03.2016

Et si notre civilisation était au bord de l’effondrement ? Au regard de notre monde toujours plus inconséquent et complexe, cette interrogation n’est plus réservée aux scénaristes de science-fiction : elle est de plus en plus présente chez de nombreux chercheurs de tous horizons.
Les "crises" financière, économique, écologique, climatique, sociale, démocratique, identitaire, politique. ne sont-elles que des "crises", ou le mal est-il bien plus profond ? Assiste-t-on à la fin d’un modèle de société qui s’est étendu à l’ensemble du monde en quelques siècles seulement ? Face à cela, aucune politique prônée par les partis de gouvernement n’est capable d’enrayer ce processus.
Pour autant, que peut signifier ce concept d’effondrement ? Suivons-nous la trajectoire de l’empire romain ou de la civilisation maya ? Devons-nous voir l’explosion des inégalités et des tensions sociales comme des signes avant-coureurs de cet effondrement ? Ne dissimule-t-il pas un nouvel avatar destiné à masquer les rapports d’exploitation et de domination entre les classes, sous prétexte que l’ensemble de la société serait "dans le même bateau" ?

La justice sociale. Avec Denis Collin à l'Université Populaire d'Évreux.


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11.03.2016

Fondateur de la société du Mont Pélerin et grand prêtre du "néo-libéralisme", Friedrich Hayek a réussi à imposer ses vues dans le domaine de la philosophie morale : il répétait que "le concept de justice sociale est nécessairement vide et dénué de sens" (dans Droit, Législation et Liberté, 1973).
Et c'est ainsi que la "justice sociale" a déserté le champ du discours politique. C'est tout un pan de la pensée philosophique, d'Aristote à John Rawls et passant par Thomas d'Aquin, Rousseau, Kant et Hegel qui a été mis hors-circuit.
Au moment où les inégalités explosent, où les protections arrachées par les travailleurs au cours de luttes séculaires sont balayées par les "réformes" d'un capitalisme devenu absolu, il est impératif de revisiter la pensée de la justice sociale, car il n'y a aucune liberté là où les droits et la dignité des plus pauvres sont bafouées.

Le déni des cultures. Avec Hugues Lagrange à l'Institut Diderot.


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17.03.2011

Sachant qu’un suspect est présumé innocent antérieurement à toute décision de justice, Hugues Lagrange constate qu’il y a une surreprésentation de jeunes issus du Sahel africain parmi les "mis en cause" dans les PV de police.
Outre l’origine sociale, l’auteur estime que des différences culturelles (mais non pas ethniques) expliquent cette situation.
Selon lui, le fait que les familles de ces jeunes soient en grande difficulté financière, sans formation et avec une appréhension très limitée de la culture du pays d’accueil, affecte les jeunes à travers leur socialisation familiale.
Pour faire face au problème, Hugues Lagrange préconise un accroissement des politiques d’intégration, en favorisant l’éducation et stoppant la ghettoïsation.

L'école aujourd'hui, quelles perspectives pour inventer le monde de demain ? Avec Jean-Pierre Chevènement et Marcel Gauchet au Cercle Hébé.


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11.06.2015

Les études indiquant une baisse du niveau scolaire des français ne cessent de paraître.
Comment penser la faillite de l'école ? Le déclin de l'éducation nationale est-il inéluctable ? La démocratisation/massification de l'enseignement est-elle obligatoirement synonyme de médiocrité ? Enfin, comment penser un élitisme républicain ?
Ces questions, au coeur de l'actualité avec les enjeux de la réforme des collèges, sont abordées par l'ancien ministre de l'éducation nationale Jean-Pierre Chevènement et Marcel Gauchet, philosophe de l'éducation.
Le débat est animé par Martin Gunther, Benjamin Vendrand-Maillet et Christopher Quagliozzi.

La France périphérique. Avec Christophe Guilluy sur Radio Notre-Dame.


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12.11.2014

Désormais, deux France s'ignorent et se font face : la France des métropoles, brillante vitrine de la mondialisation heureuse, où cohabitent cadres et immigrés, et la France périphérique des petites et moyennes villes, des zones rurales éloignées des bassins d'emplois les plus dynamiques.
De cette dernière, qui concentre 60 % de la population française, personne ne parle jamais. Laissée pour compte, volontiers méprisée, cette France-là est désormais associée à la précarité sociale et au vote Front National.
Comment en sommes-nous arrivés là ? Pourquoi a-t-on sacrifié les classes populaires sur l'autel d'une mondialisation volontiers communautariste et inégalitaire, aux antipodes des valeurs dont se réclame la classe politique ? Comment cette France populaire peut-elle changer la donne, et regagner la place qui est la sienne, la première ?
Christophe Guilluy dresse un diagnostic sans complaisance de notre pays, et esquisse les contours d'une contre-société à venir...