Au-delà des polémiques, que sait-on vraiment de l'assimilation et de son histoire ? La pratique qui consiste à exiger de l'étranger qu'il devienne un semblable remonte à l'Antiquité, et n'est le privilège ni d'un pays, ni d'une époque.
Personne n'avait jusqu'ici proposé une histoire globale de l'assimilation. L'ambition des travaux de Raphaël Doan est de donner un panorama des pratiques d'assimilation à travers l'histoire, de l'Antiquité à nos jours, de l'Europe à l'Amérique, du Japon à l'Arabie, des grands empires aux pays d'immigration.
Un fait se dégage : même si elle se révèle parfois contraignante, l'assimilation est toujours associée à l'universalisme, tandis que le refus de l'assimilation a souvent partie liée avec le racisme ou la xénophobie. Loin d'être synonyme de repli sur soi, l'assimilation se révèle historiquement le propre des sociétés ouvertes.
En creux, ce sont les problématiques de notre époque, marquée par les crises migratoires et la mondialisation, que Raphaël Doan cherche à éclairer, en abordant les problématiques de l'étranger et de l'immigration sous un nouveau jour. Faut-il chercher à rendre nos sociétés diverses plus homogènes ? Quel type de culture, quel rapport à nous-mêmes et à autrui voulons-nous ? Bref : à Rome, doit-on encore demander de faire comme les Romains ?
Émission du "Libre Journal des débats", animée par Charles de Meyer.
L'Union européenne compte aujourd'hui 510 millions d'habitants vieillissants ; l’Afrique 1,25 milliard, dont quarante pour cent ont moins de quinze ans. En 2050, 450 millions d'Européens feront face à 2,5 milliards d'Africains. En sortant de la pauvreté absolue, l'Afrique "émerge" et se met en marche. Une pression migratoire de cette ampleur va soumettre l'Europe à une épreuve sans précédent, au risque de consommer la déchirure entre ses élites cosmopolites et ses populistes nativistes.
L'égoïsme nationaliste et l'angélisme humaniste sont uniment dangereux. Guidé par la rationalité des faits, les propositions de géographie humaine de Stephen Smith assument la nécessité d'arbitrer entre intérêts et idéaux.
Renaud Camus, qu'on n'entend plus et ne voit plus nulle part a forgé une expression qu'on entend tout le temps et partout : le grand remplacement. Certaines personnalités qui ont pignon sur rue la reprennent à leur compte, d'autres en contestent la pertinence. D'autres encore en font un drapeau. Bref Renaud Camus n'a plus de voix au chapitre et il est sur toutes les lèves.
C'est donc en lui donnant la parole que l'anomalie de cette absence omniprésente doit prendre fin. Lui est opposé le démographe Hervé Le Bras dont les deux derniers livres sont des réponses cinglantes et argumentées aux thèses du premier.
Le temps de l'explication est donc venu : qu'est ce que le grand remplacement ?
Émission "Répliques", animée par Alain Finkielkraut.
La brûlante question migratoire a mis au cœur de l'actualité la parabole du Bon Samaritain tirée de l'Évangile selon Saint Luc. Dans sa dernière encyclique Fratelli Tutti, le pape François s'appuie sur ce texte pour réclamer aux pays européens arc boutés sur leurs frontières une politique d'ouverture et même d'hospitalité inconditionnelle.
Le souverain pontife a-t-il raison ? Est-il dans son rôle ? Peut-on ou doit-on, pour être fidèle à l'enseignement du Christ, politiser sans autre forme de procès la parabole du bon Samaritain ?
Émission "Répliques", animée par Alain Finkielkraut.
Il faut être "modérément moderne", et non "absolument", comme le préconisait Rimbaud. Et prendre ses distances d'avec cette maladie, la "modernite". De ces fameux "Temps Modernes", que peut dire un philosophe qui a décidé de ne pas avancer masqué ? Complaisante modernité, qui se clame en "rupture" avec tout !
Pourtant, qu'a-t-elle inventé ? Les idées modernes ne sont que des idées prémodernes, maquillées comme une marchandise volée. Avec le recul et la capacité d'analyse que lui permet sa formidable culture, Rémi Braque nous offre une série de réflexions incisives sur les notions de Modernité, de Culture, d'Histoire, de Sécularisation, de Progrès...
Chemin faisant, il met en avant des penseurs qui sortent des sentiers battus, des idées qu'on avait oubliées, et des rapprochements qui font avancer.
Émission du "Libre Journal de Lumière de l'espérance", animée par Isabelle Prêtre.
S'il y a une seule conclusion à tirer de l'œuvre de Galula, c'est que toute communauté humaine, mise devant un problème politique, peut, sous certaines conditions, se fracturer en trois groupes : une minorité active très déterminée à renverser la table, une autre minorité attachée au maintien du statu quo mais incapable d'agir et enfin une majorité silencieuse qui rêve de ne rien faire mais dont la vocation est d'appuyer le camp qui a le plus de chances de l'emporter.
Hier face au FLN algérien et aujourd'hui face à l'Etat Islamique, la pensée de Galula permet à une démocratie comme la nôtre de se défendre sans se renier. La mise en œuvre de ses idées est encore d'actualité pour tous ceux qui, parmi nous, assument la responsabilité de lutter contre les insurrections de notre temps.
Un entretien mené par Pierre-Yves Rougeyron.
C'est au travers des destins croisés de Bouzid Benlaala, immigré Algérien devenu maçon, et de l'ouvrier du bâtiment Martin Nadaud qu'est évoquée la condition ouvrière dans Paris au XIXe et au XXe siècles.
- 00'00 : Présentation des invités
- 03'00 : Les accidents du travail, enjeu récurrent pour les ouvriers du bâtiment hier et aujourd'hui
- 04'00 : Pour Omar Benlaala, d'abord un livre sur son père, fier d’avoir été maçon malgré la fatigue puis la maladie
- 07'20 : Le travail de chantier, un travail d'équipe
- 08'00 : Un père électricien pour François Jarrige
- 09'30 : Les ouvriers et leur famille, entre honte et fierté
- 11'20 : Les conditions de travail des ouvriers du bâtiment au XIXe siècle, avec des risques qui s'accentuent au milieu du XIXe siècle
- 13'00 : Un secteur resté peu mécanisé
- 14'20 : L'expérience de la migration, qui traverse les époques
- 15'30 : Les tensions au sein même des travailleurs algériens au XXe siècle
- 18'00 : La question de la xénophobie au XIXe siècle
- 24'00 : Les engagements (syndicaux, révolutionnaires…) des ouvriers
- 25'00 : Se loger pour un ouvrier algérien à Paris au XXe siècle
- 26'00 : L'acquisition de la langue, nécessaire pour encadrer la famille, passant aussi par le syndicalisme
- 28'00 : Le flou du terme "ouvrier" pour le XIXe siècle, modelé par la pluri-activité
- 30'45 : La ville, lieu clef pour la politisation des ouvriers au XIXe siècle
- 33'00 : Expériences socialistes et révolutionnaires de Martin Nadaud
- 35'00 : Quelles traces pour aborder ces expériences ouvrières ?
- 37'00 : Des ateliers d'écriture, à la rencontre d'ouvriers retraités
- 38'00 : La mémoire ouvrière des femmes
- 40'00 : Les sources et témoignages du monde ouvrier au XIXe siècle
- 41'00 : L'expérience des migrations, et son lien avec l'activisme révolutionnaire
- 44'00 : Vivre mai 68 en tant qu'ouvrier immigré
Une séance de l'Université populaire "Les mercredis des révolutions" organisée par la Société d'histoire de 1848 et animée par Philippe Darriulat.
Big Brother, pass sanitaire, guerre civile, insécurité... aucun sujet n'est oublié dans cet entretien dense avec le journaliste et essayiste Laurent Obertone.
- 0'00'00 : Intro
- 0'04'10 : France orange mécanique et faillite judiciaire
- 0'11'08 : Les statistiques ethniques
- 0'15'05 : Occulter le réel de la violence
- 0'17'40 : Communication et inaction politique
- 0'19'45 : Les failles de la justice
- 0'21'45 : Une justice idéologique ?
- 0'23'35 : Domestication française ou révolte imminente ?
- 0'29'00 : L'éloge de la force
- 0'32'40 : Deux conseils pour résister
- 0'37'53 : Intellectuels et penseurs inspirants
- 0'38'38 : Pseudonyme et vie privée
- 0'40'08 : Le point de bascule de l'exclusion médiatique
- 0'43'25 : Boloré, un contre poids idéologique ?
- 0'44'42 : Indépendance politique
- 0'46'10 : Enfance, insouciance et études
- 0'51'05 : Plaisir de l'écriture
- 0'52'45 : Le rapport à la nature
- 0'57'28 : Mondialisation, autonomie et décentralisation
- 0'59'50 : La France et l'État glouton
- 1'09'25 : Le pire souvenir médiatique
- 1'12'00 : Vers une fin de règne ?
- 1'15'10 : Rencontres marquantes et déceptions
- 1'17'48 : Une lueur d'espoir ?
- 1'19'40 : Quel combat choisir ?
- 1'22'33 : Conclusion