Ce philosophe longtemps interdit d'enseignement fut aussi journaliste, romancier, pamphlétaire, poète, critique littéraire, traducteur.
Entré adolescent à l'Action française, doté d'une vive intelligence et d'un courage sans faille, rapidement repéré par Maurras, il fut, jeune agrégé, au coeur d'une tentative de coup d'État à Alger en 1942, avant d'être épuré à la Libération puis de devenir, à la demande de Maurras, éditorialiste politique à Aspects de la France (1947-1954), qui avait pris la succession de L'Action française.
En 1955, avec Michel Vivier, il fonde La Nation française, qui renouvellera le ton de la presse politique. Son attitude à l égard du général de Gaulle durant la guerre d'Algérie, entre soutien prudent et hostilité ouverte, lui valut d'être le journaliste le plus condamné pour offenses au chef de l'État.
Toute sa vie, son espérance et son action politiques eurent pour objet le rétablissement de la royauté, incarnée par le comte de Paris.
Servi par des concours de circonstances, le séminariste Staline passé au vagabondage révolutionnariste sut conquérir les hautes fonctions par un mélange de ruse, de violence verbale, de séduction, d'exaltation de la conviction de sa supériorité, d'une méfiance maladive qui n'excluait pas la conscience des qualités d'autrui.
Lecteur avide, réaliste et concepteur d'une société idéale inhumaine, ni les guerres extérieures ni les complots internes ne le renversèrent. Son régime lui a survécu près de quatre décennies.
Par son "socialisme dans un seul pays", et sans renier le marxisme, Staline s'est délibérément identifié aux tsars.
Après plus d'un demi-siècle, son ambivalence se perçoit mieux, toute dissimulée qu'elle était derrière les monceaux de cadavres de ses victimes non communistes, méprisées par les historiens de renom du XXe siècle.
Présent à Bordeaux, siège provisoire du gouvernement français, lors de la débâcle de mai 1940 face à l'armée allemande, Henri Guillemin est témoin de plusieurs scènes qui le confortent dans sa thèse : une partie des élites françaises et du haut-commandement militaire souhaite la défaite et préfère la domination nazie plutôt que le spectre du Front populaire.