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Si de Gaulle et Clemenceau – les deux plus grandes gloires de la République – ont été des calamités pour la France, il y avait lieu de suspecter qu'il en aille de même pour la médaille de bronze, Léon Gambetta.
Après avoir usurpé ses fonctions, Gambetta – trop occupé, du haut son inespérée dictature, à faire triompher ses passions politiques et à épurer les institutions – plonge la France dans la défaite qu'il avait promis de conjurer suite à la débâcle de Sedan.
Si Carnot fut qualifié – à tort ou à raison – d' "organisateur de la victoire", Freycinet, le délégué de Gambetta au ministère de la Guerre, est incontestablement l' "organisateur de la défaite" lors de la guerre de 1870. Par ses décrets inapplicables, son hostilité absurde aux généraux, ses aveuglements coupables et ses décisions "stratégiques" aberrantes, car inexécutables ou contre-productives, il a porté des coups fatals à l'armée française.
Adrien Abauzit, en s'appuyant sur les travaux de Henri Dutrait-Crozon, démontre qu'avant l'armée prussienne, en 1870, les grands tombeurs de la France sont Léon Gambetta et Charles de Freycinet. Nous sont révélés, par là, la face cachée du désastre de la guerre franco-prusienne.


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À la Libération, Céline laissait dans sa fuite des milliers de pages. Les derniers qui les cherchaient avaient perdu espoir. Mais en 2020, 76 ans après, le trésor disparu du plus controversé des écrivains français a ressurgi du passé.
Une série documentaire de Romain Weber, réalisée par Yvon Croizier.


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Persuadés qu'aucune révolution victorieuse ne pourrait enfanter un monde meilleur sans évolution préalable des mentalités, les anarchistes individualistes des premières années du XXe siècle ont accordé une importance extrême à l’éducation, pour eux principal levier du changement social.
Nous présenterons dans cette intervention la presse anarchiste individualiste, les brochures et les causeries qu'ils ont su développer au service de l'auto-éducation des adultes ainsi que leurs réflexions sur ce qu'aurait pu être une école véritablement émancipatrice, loin des modèles congréganistes et laïcs, qu'ils renvoyaient dos à dos.


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Y a-t-il eu une politique anti-colonialiste et anti-esclavagiste à l'époque de la Révolution française ? La Déclaration des droits de l'Homme et du citoyen a-t-elle joué un rôle dans la grande révolte des esclaves de Saint-Domingue qui mena à l'indépendance d'Haïti de 1791 à 1804 ?
Historienne spécialiste de la Révolution française et de la Révolution haïtienne, Florence Gauthier vient de faire paraître Aux origines du racisme moderne 1789-1791 dans lequel elle nous offre de nouvelles perspectives, à la lumière d'archives inédites, concernant les grands débats qui virent s'affronter adversaires et partisans du préjugé de couleur.
A l'heure où, en France, le racisme est "décomplexé", il est bon de se pencher sur cette période chaude de notre histoire afin de mieux comprendre les origines du clivage entre "différencialistes" et "universalistes".


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Sous la République de Weimar, des centaines d'auteurs, de théoriciens et de personnalités politiques ont fait partie de ce qu'on a appelé après 1945 la Révolution conservatrice, ce vaste mouvement de pensée et d'action, divisé en multiples courants et tendances, qui rassemblait ceux des adversaires du traité de Versailles qui se refusaient à rejoindre le nazisme naissant. Après 1933, sous le IIIe Reich, ils furent pour la plupart marginalisés, voués à l' "exil intérieur", parfois persécutés ou contraints à l'exil.
Alain de Benoist revient ici sur quatre figures emblématiques de cette mouvance : l'économiste Werner Sombart, grand spécialiste de l'histoire du mouvement social, Arthur Moeller van den Bruck, chef de file des jeunes-conservateurs berlinois, qui fut un critique implacable de l'idéologie libérale, Ernst Niekisch, théoricien du national-bolchevisme, à l'itinéraire stupéfiant (il fut à la fois emprisonné sous la République de Weimar et sous le national-socialisme), et enfin Oswald Spengler, le célèbre auteur du Déclin de l'Occident, dont les dures prophéties ont marqué le siècle. Restés longtemps méconnus, ils méritent d’être redécouverts aujourd’hui.
Émission du "Libre journal des historiens", animée par Philippe Conrad.


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Dès la fin du XIXe siècle, un révolutionnaire polonais, Jan Maclav Makhaïski, analysant les œuvres de Marx et les projets des partis qui s'en réclament, aboutit à une conclusion extrême : pour lui, l'idéologie socialiste dissimule en fait les intérêts d'une nouvelle classe ascendante formée par la "couche cultivée", les travailleurs intellectuels.
En effet, ses partisans considèrent que cette couche, qui bénéficie pourtant de la redistribution de la plus-value extraite du travail productif, n'est pas une couche exploiteuse. Makhaïski affirme donc que les "capitalistes du savoir" cherchent à séduire les prolétaires et à les entraîner à l'assaut de cette petite minorité que constituent les "capitalistes de l'avoir", financiers, industriels et grands propriétaires, non pour détruire le capitalisme mais pour l'aménager au mieux de leurs intérêts.
Exilé, comme nombre de révolutionnaires russes, il rentre en Russie en 1917. Mais, dès 1918, il déclare que si les bolcheviks se sont révélés plus radicaux qu'il ne l’envisageait en rompant avec le parlementarisme, l'hostilité de la "couche cultivée" envers la révolution ouvrière a vite calmé leur ardeur : "Ils ne luttent pas pour l'émancipation de la classe ouvrière mais ne font avant tout que défendre les intérêts des couches inférieures de la société bourgeoise et de l'intelligentsia."


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Le terme d' "humanisme" est aujourd'hui un mot dont on aurait du mal à préciser le sens. La main sur le cœur, bien des apôtres du système humanitaire aiment par exemple se faire acclamer comme humanistes par l'opinion médiatique.
En revenant sur l'oeuvre de Cicéron en son contexte romain, le philosophe Philippe Forget nous révèle un tout autre humanisme qui propose un progrès indéfini vers l'homme total par l'exercice harmonieux de la puissance technique, de l'intelligence politique et des vertus civiques.


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Jusqu'au XXe siècle, on appréhendait l'islam uniquement sous son propre prisme, c'est-à-dire selon le récit que la tradition musulmane en proposait. Mais le développement de l'étude historico-critique fait désormais apparaître de nouvelles hypothèses historiques et bouleverse l'approche traditionnelle.
En effet, la recherche historico-critique permet aujourd'hui de remettre en cause les fondements de l'islam et de faire apparaître que le récit coranique et la tradition islamique orale ne tiennent pas d'un point de vue rationnel.
Odon Lafontaine expose ici cette approche érudite et critique de la réalité historique des origines de l'islam, du processus de constitution du Coran, de la place de Jésus dans le proto-islam ou encore de la manière dont La Mecque a été progressivement considérée comme ville sainte par la tradition musulmane.
Il est urgent de comprendre et resituer la perspective historique et culturelle qui a vu naître l'islam afin de révéler l'une des plus grandes supercheries historiques dont les annales aient gardés le souvenir...