Autrefois collaborateur des Temps Modernes, co-fondateur avec Cornélius Castoriadis de la revue "Socialisme ou Barbarie" et avec Pierre Clastres de la revue "Libre", Claude Lefort a fortement contribué à la réévaluation en France de la philosophie politique.
Cet entretien, après un retour sur son engagement politique personnel, lui permet de revenir sur les thèmes qui ont jalloné son oeuvre :
- le problème de la définition théorique de la démocratie et les régimes totalitaires
- Machiavel, la République et le projet politique
- la pensée de Merleau-Ponty, en particulier sa réflexion sur la perception
Un échange profond et captivant, mené par Antoine Spire.
Depuis le XVIe siècle, la question hante tous les Français. D’abord parce qu’elle les contraint à s’interroger sur leur origine même - Germains ou Gaulois ? Et quelle royauté en découle, ce qui suppose de s’interroger sur la légitimité et la nature de ses pouvoirs.
A l’enjeu juridique se mêlent des préoccupations sociales et politiques : l’origine des distinctions et des privilèges de la noblesse, controverse derrière laquelle se profile l’affrontement séculaire entre prétentions de la papauté, du Saint Empire romain germanique et de la monarchie. Faut-il insister sur la continuité romaine ou la rupture germanique et, dans ce cas, admettre la suprématie d’une autre "race" avec les conséquences nationalistes que l’on imagine au XIXe et XXe siècles ? Il ne manque même pas les enjeux culturels avec la place accordée (ou non) au Moyen-Age et cet art "gothique" présenté comme barbare.
Claude Nicolet propose ici non seulement un réexamen de notre histoire, via notamment un autre découpage historique depuis l’Antiquité, mais en osant, comme Renan, poser la question de ce qu’est une nation, il permet enfin de comprendre ce qu’est l’exception française.
Emission "Un jour dans l'histoire", animée par Christophe Dickès.
Une crise financière d’une grande ampleur secoue actuellement notre monde, accompagnée par un risque de récession. Cette crise qui terrasse certains géants financiers fait voler en éclat bien des illusions. Les annonces les plus folles se succèdent : un plan de soutien aux banques de 360 milliards d’euros, création d’un fonds d’investissement souverain à la française, et le discours dominant semble changer.
Il nous paraît bon de nous poser et, loin du brouhaha médiatique, de nous efforcer de mieux décrypter les discours et de comprendre comment on a pu en arriver là.
Serge Halimi revient sur les origines de cette illusion du "marché auto-régulé", illusion qui a contaminé tout le champ politique et médiatique.
La guerre de 1914 fut l'événement fondateur du XXe siècle. Après avoir tué neuf millions d'hommes, cette guerre liquida les trois empires et les aristocraties qui charpentaient l'Europe.
De ce séisme, tout le reste a procédé : de terribles colères et d'immenses espoirs, la montée des utopies révolutionnaires et l'avènement de régimes nouveaux, puis une Seconde Guerre mondiale plus destructrice encore que la Première.
Elle engendra le déclin de l'Europe, la décolonisation, la destruction de la sociabilité européenne, l'américanisation des mœurs, l'immigration et le terrorisme.
Après 1918, sur les décombres de l'ancienne Europe, quatre figures, le président américain Wilson, Lénine, Mussolini et Hitler ont incarné les grandes utopies du XXe siècle. Ils sont à l'origine de la lutte sans merci de quatre systèmes rivaux. De celle-ci, qui occupa une large partie du siècle, est issu le monde dans lequel nous vivons.
L’expansion du judaïsme dans le monde résulte-t-elle de l’exil d’un peuple ou bien de conversions religieuses massives ?
Quand le peuple juif fut-il créé ? Comment, à partir du XIXe siècle, le temps biblique a commencé à être considéré par les premiers sionistes comme le temps historique, celui de la naissance d’une nation ?
Comment la terre d’Israël fut inventée ? Quel lien existe-t-il, depuis les origines du judaïsme, entre les juifs et la "terre d’Israël" ?
La nation peut-elle simplement être composée de membres qui auraient une origine unique ? Le "peuple d’Israël" constitue t-il un peuple ou bien une importante communauté religieuse ?
Les adeptes de la religion de Moïse ont-ils de tout temps aspiré à émigrer au Moyen-Orient ?
Qu’en est-il des habitants non juifs de cette terre : ont-ils -ou non- le droit d’y vivre ? Sont-ils des Israéliens comme les autres, dotés des mêmes droits, ou simplement tolérés ?
Comment tous les habitants de l’état d’Israël et de la Palestine peuvent-ils espérer sortir de cette situation ?
Telles sont les questions auxquelles Shlomo Sand essaie de donner des réponses argumentées, en se basant sur son travail historique.
La conférence était organisée par les Amis du Monde Diplomatique, et filmée par l'Agence Info Libre.
Les travaux de Jacques Heers nous ont fait voyager à travers le monde : des Caraïbes de Christophe Colomb à Constantinople prise par les Turcs, du Paris de Louis XI à la cour des Borgia.
Au terme d'une brillante carrière de professeur universitaire, ce médiéviste hors pair revient sur son parcours et nous propose une réflexion sur l'historiographie du XXe siècle.
Un homme d'intelligence pour une réflexion sans concession sur l'Université et les clichés de notre histoire.
Emission "Un jour dans l'histoire", animée par Christophe Dickès.
Une étude du lent déclin du comique français, passant d'un usage subversif de son art à une position d'animateur du spectacle général et de l'évolution des mœurs.
La conférence se déroule en deux parties :
1) Historique et analyse des films français des années 60 aux années 90. Replacés dans leur contexte historique et sociologique, ces films révèlent l'évolution de l'idéologie du pouvoir.
2) Regard sur le cinéma dans son ensemble. Plusieurs problématiques sont alors abordées : l'idéologie libertaire, la pensée unique, le rôle et la fonction de l'artiste dans la société et la propagande.