Le management serait-il malade ? On pourrait en douter tant les indicateurs de la discipline des sciences de gestion sont au vert pour une discipline dont le développement prend des allures fulgurantes. Nous risquerions-nous à y voir le mécanisme d'une bulle spéculative ?
Si donc la philosophie se porte au chevet du management, ce n'est point pour lui proposer une panacée : ce serait là soigner le management par le management, et finalement conforter ce dernier dans sa positivité sans fin qui consiste à envisager chaque problème sous l'angle de la solution, optimale ou satisfaisante, à lui apporter.
Socrate se disait "atopique", en décalage avec le lieu présent, marquant sa différence avec ses interlocuteurs par son pouvoir de questionner, c'est-à-dire de remettre en cause les évidences sensibles ; Nietzsche le reformulera à la fin du XIXe siècle en usant de la catégorie d' "intempestivité" : car être intempestif, ou inactuel, c’est précisément se détacher des lieux communs qui caractérisent le Zeitgeist. Soigner le management revient ainsi à le sortir de ses réflexes qui le poussent à promouvoir la nouveauté là où de nouveaux "concepts" cachent d'anciennes réalités.
Émission du "Libre Journal de la chrétienté", animée par l'abbé Guillaume de Tanoüarn.
En 2003, dans la foulée de la deuxième intifada sortait une bizarrerie politico-littéraire : "le sionisme expliqué à nos potes". L'ouvrage collectif était signé par des sionistes notoires qui se fixaient comme but de "réhabiliter le sionisme pour faire comprendre à "[leurs] potes qu'il n'est pas contradictoire d'être sioniste et citoyen français, sioniste et pro palestinien". Parmi eux les truculents Alexandre Adler, Elie Barnavi, Patrick Klugman, Bernard-Henri Levy et Jacques Tarnero.
Face à cette entreprise de sauvetage d'une idéologie foncièrement coloniale et raciste et à l'inquiétante instrumentalisation corrélative de l'antisionisme, il apparaît urgent d'opposer à ce discours falsificateur une approche politique et historique du sionisme, d'en expliquer la genèse comme produit de l'impérialisme occidental et de le comprendre comme un rouage de celui-ci et non comme une agression tentaculaire dont les pauvres démocraties libérales seraient les victimes.
Cette dérive actuelle risque de porter un coup sévère à l'anticolonialisme en général et à la Palestine en particulier.
En mai-juin 1936, une vague de grèves spontanées éclate en France, juste après la victoire électorale du Front populaire. Elle atteint son apogée le 11 juin avec près de deux millions de grévistes dans la plupart des secteurs de l’industrie, mais aussi dans les bureaux et les grands magasins.
La revue syndicaliste La Révolution prolétarienne publie alors, sous pseudonyme, un article devenu célèbre de Simone Weil qui donne tout à la fois une description accablante de la condition ouvrière dans la métallurgie – le secteur le plus en pointe dans le conflit – et un éclairage inégalé sur la nature et le climat de ces grèves en soulignant leur caractère inédit : les occupations d’usines.
Retour croisé sur ces événements et le parcours de Simone Weil avec Charles Jaquier, préfacier du recueil d'articles de Simone Weil Grève et joie pure, datant précisément de cette période.
Émission "Offensive Sonore", animée par Patrick Marcolini.
Spécialiste d'histoire de la Chine contemporaine, particulièrement sous l'angle de l'étude du soft power chinois, Emmanuel Lincot brosse un portait complet de l' "empire du Milieu" qui nous permet de comprendre les enjeux auxquels sont confrontés ce pays.
- 0'00'00 : Introduction
- 0'01'04 : Remise en contexte : la Chine post 1945
- 0'10'43 : La Chine et l'URSS, une relation ambigue
- 0'23'03 : Le développement de la Chine sous un regime totalitaire
- 0'38'53 : Les effets politico-économiques du covid-19 en Chine et dans le monde
- 0'53'01 : Le Soft Power et le Sharp Power chinois
- 1'11'55 : Le rapport de la Chine à son histoire
- 1'16'16 : Les difficultés d'être sinologue dans ce contexte
- 1'21'35 : Le rapport de la Chine aux objets
- 1'30'25 : Le renfermement de la Chine, par rapport à qui ?
- 1'31'39 : La diaspora chinoise et leur vision de la Chine
- 1'35'11 : Connaître l'Histoire, est-ce vain ?
- 1'39'05 : Le Maoïsme vu par les chinois d'aujourd'hui
- 1'42'56 : Un néo-colonialisme chinois ?
- 1'49'09 : La situation actuelle au Tibet
- 1'52'32 : La natalité contrôlée en Chine
- 1'55'49 : Une préoccupation écologique en Chine ?
- 2'04'22 : Le futur de la Chine selon Emmanuel Lincot
- 2'05'30 : Conclusion
Essayiste, dramaturge, journaliste, Thierry Maulnier (1909-1988) fut au cœur de l'aventure intellectuelle du XXe siècle. Le jeune normalien s'enthousiasme pour Charles Maurras, l'Action française et le nationalisme révolutionnaire.
Activiste politique, il n'en demeure pas moins un grand lecteur, passionné de théâtre, de poésie française, notamment, du XVIe siècle, et de Racine, auquel il consacrera un bel essai. Anticommuniste, il rejoint les rangs du Figaro dès avant la fin de la Seconde guerre mondiale et poursuit une œuvre subtile, marquée par une profonde inquiétude spirituelle et métaphysique.
Émission "Les idées à l'endroit", animée par Rémi Soulié.
Professeur émérite de l'Université, Jean-Clément Martin a consacré ses recherches à la Révolution française, à la Contre-Révolution, et plus particulièrement aux guerres de Vendée. Il s'est notamment intéressé à la question de la violence politique, et à celle des conditions de la vérité historique.
- 00'00 : Quelle définition du peuple ?
- 03'47 : Les acteurs de la révolution donnent-ils une définition du peuple ?
- 08'47 : Le peuple n'est-il qu'une fiction ou y a-t-il des peuples ?
- 15'47 : Ennemi du peuple
- 17'40 : Le peuple n'est-il qu'une machine à exclure ou le moyen de faire nation ?
- 25'30 : Le peuple peut-il être impopulaire ?
- 33'40 : Sont-ce les élites qui font la révolution plutôt que le peuple ?
- 36'45 : Les femmes font-elles partie du peuple en révolution ?
- 38'10 : Le peuple est-il finalement introuvable ?
- 45'00 : Les acquéreurs des biens nationaux sont-ils du peuple ?
- 50'00 : Si on ne change pas le peuple peut-on changer les règles de la société ?
- 58'00 : Où situer les aristocrates ?
Responsable de brutalités atroces pendant l'histoire récente, l'impérialisme turc continue de poser un réel problème à la Grèce et à l'Arménie. Spécialiste français de la Grèce et des Balkans, Olivier Delorme est tout indiqué pour évoquer ce sujet brûlant d'actualité.
Et alors que les relations entre Athènes et Ankara se sont à nouveau détériorées, il est important de comprendre l'évolution des tensions dans cette région du monde, région où l'Union européenne se comporte de façon déplorable face un Erdogan conquérant et où l'Allemagne joue un jeu plus que trouble.