A l'heure où les rapports entre la religion et la société civile semblent de moins en moins aller de soi, il n'est pas vain de méditer les liens historiques entretenus, sur la longue durée, entre les phénomènes politiques et religieux et de revenir, notamment, sur la grande aventure moderne de la sécularisation.
C'est ce que propose le philosophe Alain de Benoist dans son ouvrage La Puissance et la foi (Pierre-Guillaume de Roux, 2021), dont il nous propose ici une forme d'introduction.
Émission "Le monde de la philosophie", animée par Rémi Soulié.
Explorateur célèbre, génie méconnu, Alexandre de Humbolt fut un savant universel que l'on réduit souvent au voyageur, à l'homme qui a arpenté pendant plus de cinq ans les colonies espagnoles d'Amérique, à la découverte du Nouveau Monde.
D'origine franco-prussienne, il partagea sa vie entre la France et l'Allemagne, et fréquenta les plus grands scientifiques de son époque. En érudit boulimique et encyclopédique, il fut un savant intuituf-romantique-visionnaire, qui voulut tout englober dans son approche de la physique du monde ; un précurseur de nombreuses sciences, telles l'écologie, la climatologie, la géographie moderne, l'océanograghie, l'ethnologie, l'anthropologie et l'archéologie américanistes, tout en faisant avancer d'autres disciplines comme la cartographie, la physique, le magnétisme ou encore la volcanologie. Il ambitionna d'inventorier la nature tout en cherchant à en comprendre le sens !
La paléoichtyologue Mireille Gayet l'historienne de l'environnement Valérie Chansigaud nous font revivre ce personnage hors-norme.
Émission "La Marche des sciences", animée par Aurélie Luneau.
Le concept de "judéo-christianisme", mis en avant par le concile Vatican II, est si souvent évoqué pour qualifier notre civilisation – en particulier dans la perspective d'un choc contre celle de l'Islam –, devenu si banal, qu'on oublie souvent de s'y arrêter. Que veut-il dire ? Quelle est sa réalité ? En a-t-il même une ?
Alors qu'avec Constantin Ier le christianisme s'imposait au monde gréco-romain, le talmudisme, qui prétend éclairer la Torah par une compilation de Lois orales d'origine rabbinique, devenait la "nouvelle acception d'un judaïsme définitivement dégagé du culte sacerdotal judéen". Judaïsme post-chrétien traitant de règles et de prescriptions, dans lequel le mot "foi" – "mot creux" selon Daniel Horowitz – est singulièrement absent. Dès lors, que peut-on dire de cette prétendue filiation qui lierait le christianisme au judaïsme ?
Pour répondre à cette question, Claude Timmerman est retourné aux temps de l'écriture des textes bibliques. Il a puisé au cœur de l'archéologie, relevant les différents anachronismes, les acrobaties logiques, historiques et linguistiques "au service du mythe politique de la terre d'Israël occupée continûment depuis plus de trois mille ans par le peuple d'Abraham à qui Yahvé l'a dévolue". Temple de Salomon, royaume d’Israël, royaume de Juda, Exode, exil à Babylone sont ainsi remis dans leur réalité historique, loin de la propagande messianique sur laquelle s'appuie la création de l'État sioniste. Rédigée en hébreu, langue propice aux interprétations multiples, la Torah s'est inspirée des mythes et traditions de cultures bien plus anciennes dans lesquelles le peuple juif baignait, et contre lesquelles, pour affirmer sa spécificité, il a conçu Yahvé, dieu personnifiant les aspirations juives : vengeur, ethnocentrique et jaloux. Ainsi, "ce sera tout le sens de la venue du Christ et de sa lutte dans l'émergence du monde des pharisiens, que d'essayer de prévenir le peuple juif de l’approche biaisée qui lui est donnée de l'idée de Dieu".
La France traverse une zone de fortes turbulences historiques, signe d'une crise profonde revêtant des apparences politique, économique et sociale, mais dont la cause première est religieuse.
L'étude de Youssef Hindi nous permet d'observer l'histoire de France de ces deux derniers siècles sous un angle inédit : il retrace en effet sur la longue durée, l'histoire politico-religieuse de la France pour en venir à celle de la Révolution de 1789 qui, loin des idées reçues, ne fut pas seulement animée par les idéaux de Liberté, d'Égalité et de Fraternité, mais par un virulent anticléricalisme de nature religieuse.
Car le projet révolutionnaire et républicain est mystique avant d'être politique. À ce titre, Youssef Hindi, pour nous aider à saisir le fond de la crise actuelle, prend le parti d'analyser, en historien des religions, la formation et l'évolution de la République, son combat avec la catholicisme et la question actuelle posée par l'islam.
Savoissien de naissance (sujet de la monarchie sarde), français de langue et de culture, russe de passeport, Joseph de Maistre est l'un des derniers grands européens. Soucieux de la plus vaste intelligibilité du monde et de l'histoire, il s'attache à déchiffrer les événements qu'il traverse comme autant d'énigmes providentielles. La Révolution française, qui envahit la Savoie, puis le Piémont, a fait de lui un exilé, puis un ambassadeur de son roi auprès du tsar dont il deviendra le conseiller officieux. À travers ses livres (Les Considérations sur la France, Les Soirées de Saint-Pétersbourg, Du Pape) il propose une vision métahistorique des soubresauts de son temps, qui est encore le nôtre.
Catholique romain épris de liturgie byzantine, parfait connaisseur de la philosophie grecque et des antiquités hébraïques comme des auteurs des Lumières qui l'ont formé, ouvrier du renouveau spéculatif de la franc-maçonnerie et, par dessus tout, grand écrivain, salué comme tel par ses pairs, de Balzac à Baudelaire, et de Bloy à Valéry, Joseph de Maistre déjoue toutes les caricatures auxquelles on a prétendu le réduire.
Il est temps, alors qu'un patient travail de critique scientifique dégage son œuvre des préjugés qui l'entourent encore, de ne plus se priver de ce classique méconnu.
Émission "Une vie, une oeuvre", produite par Philippe Barthelet et Jean-Claude Loiseau.
Une émission destinée à évoquer la mémoire de celui qui est aujourd'hui considéré comme ayant fait le pont entre le nationalisme français de l'entre-deux-guerres et celui de l'après-Seconde Guerre mondiale, fondateur du mouvement Jeune Nation et de l'Oeuvre française, dont l'idéal aura été une certaine forme de néofascisme et de catholicisme social : Pierre Sidos.
Une vie de combat, d'honneur et de fidélité.
Émission "La Méridienne", animée par Krampon et Wilsdorf.
La volonté d'effacer la figure de Colbert le confirme : juger le passé à l'aune de la morale d'aujourd’hui, c'est s'interdire de le comprendre et se donner bonne conscience à peu de frais.
C'est donc en compagnie de l'historien et écrivain Jean-Christian Petitfils que nous revenons sur deux épisodes du règne de Louis XIV que nous trouvons aujourd'hui choquants afin de tenter de les comprendre : le Code noir et la révocation de l'édit de Nantes.
Émission des "mardis de la mémoire", animée par Anne Collin et Dominique Paoli.