Introduction au récentisme. Par Pierre Dortiguier à Marseille.


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05.2012

Le récentisme est un mouvement d'historiens, majoritairement allemands et russes, qui affirme que l'histoire de l'occident a été manipulé et réécrite par la chrétienté lors de la Renaissance.
L'école russe menée par Anatoli Fomenko,professeur de mathématiques à l'Université de Moscou, affirme que la chronologie universellement admise des faits historiques - due à Joseph Juste Scaliger - est incorrecte. Cette théorie se fonde sur les idées de Nikolai Alexandrovich Morozov. Depuis le début des années 1980, ces chercheurs proposent en effet une révision radicale des dates de l'Histoire mondiale, considérées comme douteuses au moins jusqu'au XVe siècle (c'est-à-dire jusqu'aux règnes de François 1er et d'Henri IV).
Le point de départ des recherches de Fomenko fut la détermination d'un paramètre de l'accélération lunaire, dont le calcul s'appuie sur les renseignements fournis dans l'Almageste, traité d'astronomie rédigé par Claude Ptolémée, prétendument du IIe siècle après J.-c. Le professeur Fomenko avait découvert qu'une anomalie astronomique pouvait être éliminée si l'on redatait ce catalogue astral de 600 à 1300 ans après J.-c.
Cela concernait également les éclipses de soleil, et la correspondance de certaines dates dans les chroniques anciennes. Par la suite, Fomenko s'intéressa aux méthodes employées par les historiens pour dater les textes. Il remonta ainsi à Joseph Scaliger (Opus novum de emendatione temporum, 1583) et à Dionysios Petavius (De doctrina temporum, 1627), qu'il désigna comme les fondateurs du système chronologique à partir duquel on date habituellement les trouvailles archéologiques et les événements historiques.
En fait, Scaliger et Petavius avaient fondé leur démarche sur une lecture peu critique des textes ecclésiastiques traditionnels. Et les historiens laïcs du XIXe siècle, comme Jules Michelet, leur ont tout naturellement emboîté le pas... D'où notre vision actuelle "tronquée" de l'Histoire!
L'école russe initiée par Anatolij Fomenko, Gleb Nossovski et Nikolaï Morozov a inspiré d'autres auteurs dans les années 1990, et notamment le champion d'échecs Garri Kasparov, qui signe la préface du "Book of Civilization" d'Igor Davindenco et Jaroslav Kesler, ou "Livre de Civilisation", publié à Moscou en 2001. La critique -constructive- de la chronologie traditionnelle s'enracine dans les domaines les plus divers (art, histoire, architecture, métallurgie), et aussi dans la linguistique.
L'école dite allemande est composée de "fomenkistes", comme Eugen Gabowitsch, Alexander Beiebach, parfois critiques envers Fomenko, comme Uwe Topper ou le bâlois Christoph Marx, ou bien de "vélikoskistes", comme Heribert Illig (théorie des "siècles fantômes"), Gunnar Heinsohn ou Horst Friedrich. On peut citer également ici le physicien Christian BI6ss, le mathématicien italien Emilio Spedicato, ou encore le géologue Hans-Joachim Zillmer, partisan d'un raccourcissement conséquent des périodes géologiques.
Tous ces chercheurs venus d'horizons très divers ont publié des études, des manuels, voire des livres à fort tirage sur la nouvelle chronologie, en Allemagne notamment.

L'engagement depuis la fin des idéologies. Avec Jean-Pierre Le Goff à PROPEDIA, le laboratoire de recherche du Groupe IGS.


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30.05.2012

Le sociologue Jean-Pierre Le Goff se propose de nous éclairer sur ce qu'il reste de l'engagement dans nos sociétés, et sur quels fondements cet engagement peut s'appuyer dans un monde aux références complexes, mondialisées où la tentation de la fuite en avant bouleverse les repères traditionnels sur lesquels les individus appuyaient leur volonté d'action, de construction ou de révolte.
Réflexe de repli sur soi, dépassement du cadre national d'expression collective, mobilisations post-modernes d'une jeune génération qui a vécu son rapport à la société et à l'avenir dans un monde dit de la fin des idéologies : qu'en est-il véritablement ? Assiste-t-on à la fin programmée de l'engagement démocratique tel que l'ont vécu les constructions européennes ? Peut-on dans cet apparent chaos de l'après-idéologies, trouver des formes inédites et donc peu perceptibles d'engagements ? Les grands partis de la droite comme de la gauche sont-ils préparés à répondre à ces nouveaux enjeux ?

Une intervention dans le cadre du cycle de conférences "L'Engagement : libre contrat ou aliénation volontaire ?"

Le processus de paix israélo-palestinien : un marché de dupes ? Avec Bruno Guigue à La Réunion.


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28.11.2013

Conférence passionnante du politologue Bruno Guigue, qui remet en perspective le processus de "paix" israélo-palestinien depuis les accords d’Oslo, et démontre par quels procédés ces pseudo-négociations consistent plutôt en un marché de dupes proposé par l’occupant israélien.

La conférence est organisée par l’ "Association Réunionnaise Palestine Solidarité".

L'oligarchie : la comprendre et la combattre. Avec Laurent Ozon au séminaire Maison Commune à Lille.


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2014

Que faire face à la démission des élites ? Quel regard faut-il porter sur notre société, afin d'évaluer les opportunités du combat politique ?
Laurent Ozon nous invite à regarder le réel tel qu'il est et à comprendre les logiques de sélection des classes dirigeantes mondialisées.
Une leçon d'intelligence pragmatique et de virilité intellectuelle.

La crise en Ukraine : un affrontement néfaste entre l'Europe et la Russie. Avec John Laughland à Saint-Gely-du-Fesc.


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04.06.2014

Le chaos apparent qui règne en Ukraine est-il animé par une logique quelconque ? Peut-on comprendre la dynamique de ce conflit ?
En mêlant une approche interne (problème historique de l'identité ukrainienne) et externe (affrontement des blocs Occidental/Russie), John Laughland nous permet d'y voir plus clair.
Malheureusement, le grand perdant semble être -pour l'instant- l'Europe, impuissante et veule face aux tentatives de manipulation de l'Empire américain.

La conférence est organisée par l’association "France-Russie Convergences", et introduite par Jean-Claude Manifacier.

Démocratie : l'origine politique d'un mot. Avec Francis Dupuis-Déri à l'Université du Québec à Trois-Rivières.


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19.03.2014

Une conférence sur l'histoire mal connue du mot et du concept de "démocratie".
Selon Francis Dupuis-Deri, il n'y a aucune continuité entre la démocratie athénienne et nos régimes politiques actuels. 
Il affirme également que ce n'est pas Athènes qui a inventé la démocratie, puisque certains Indiens d'Amérique, mais aussi des tribus africaines, avaient un mode d'organisation basé sur la discussion collective.
Enfin, la nature de nos régimes politiques actuels, le gouvernement représentatif, est exposé pour ce qu'il est : une organisation du pouvoir clairement anti-démocratique, et qui se voulait comme telle à son origine.

Péguy. Par Henri Guillemin sur la RTS.


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08.1978

L'historien éclaire le parcours intellectuel de cet homme brillant qu'était Charles Péguy, qui passa de la défense de Dreyfus à un nationalisme sacré. Ensuite, Henri Guillemin s'intéresse à l'ambition démesurée de l'écrivain qui se heurte pourtant, avant-guerre, à l'hostilité des milieux intellectuels parisiens.

Aspects et figures de la Révolution conservatrice allemande (1918-1923). Avec Robert Steuckers chez Pascal Lassalle sur Radio Courtoisie.


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03.05.2014

Si la vulgate considère la Révolution conservatrice allemande comme un "laboratoire d’idées", il n’en demeure pas moins que cette dernière représente une extraordinaire aventure métapolitique qui inspire encore beaucoup d’idéologues, de philosophes et d’artistes aujourd’hui à travers le monde.
L’une de ses grandes figures, Arthur Moeller van den Bruck, proposa en son temps de penser un système politique qui succéderait au IIe Reich bismarko-wilhelminien au-delà des clivages gauche/droite, où les oppositions entre socialisme et nationalisme seraient sublimées en une synthèse nouvelle.
Robert Steuckers, avec l'aide de Pascal Lassalle, nous propose ici de redécouvrir cet épisode intéressant de l'histoire intellectuelle dissidente de l'entre-deux-guerres.