Fruit du progrès triomphant et de la croissance sans limites, le socialisme s’est laissé prendre au piège de l’indétermination.
Il proclame l’avènement du corps sans âge et sans souffrance. Il salue la production d’un monde nouveau par la mobilisation infinie des capacités et des ressources. Il annonce le dépassement de l’histoire et de la géographie par la négation des origines et la réduction de l’autre au même.
Au terme de l’aventure, ce socialisme rejoint la haute finance et se satellise par rapport à une société qui demeure d’ici et des mêmes.
Un large accord existe désormais sur la nécessaire préservation de la biodiversité.
Mais qu'en est-il de la diversité humaine ? Et de la diversité des cultures ?
Hervé Juvin nous invite, en grand voyageur, à sauver les différentes manières d'être homme, aujourd'hui laminées par une mondialisation se résumant à un développement économique aveugle et à l'indifférenciation juridique.
L'Europe a été tout au long de son histoire une terre de départ, vers les croisades, les colonies ou le Nouveau monde. Ce n'est plus le cas. Un renversement a eu lieu.
L'Europe des trois "M" ; militaires, missionnaires, marchands, est devenue depuis les années 80 du 20ème siècle l'une des premières terres d'immigration du monde.
Il y a aux alentours de 3 millions d'entrées par an dans une Europe qui compte plus de 30 millions d'immigrés dont une majorité de non communautaires sur son territoire.
Une question dés lors nous brûle les lèvres : l'immigration massive et continue est-elle un problème ou une solution pour l'Europe confrontée au double défit du vieillissement de sa population et des pénuries sectorielles de mains-d'œuvre ?
Hervé Juvin, défenseur de la diversité des cultures du monde, porte un projet d' "écologie des civilisations" voulant prévenir la disparition de l'Autre.
Cet Autre, en effet, a la fâcheuse tendance à se transformer en Même sous les coups de boutoir de la mondialisation économique et culturelle.
C'est parce que le déracinement et le nomadisme généralisés sont en train de détruire la diversité du monde que nous nous devons de réagir !
Emission "Les matins", animée par Marc Voinchet et Brice Couturier.
Le mode de vie occidental s’exporte, jusque dans son besoin de consommation frénétique auquel la culture n’échappe pas. Cette culture devient culture-monde, abondante, éphémère, monnayable. La gloire éternelle n’est plus de mise mais la reconnaissance immédiate qui passe par la valeur marchande.
Pour la première fois donc, culture et globalisation coexistent, de façon déstabilisante, inquiétante peut-être.
Dans un univers hypermoderne dominé par la logique de l’excès, qu’en est-il du capitalisme culturel ? Doit-on parler d’uniformisation à l’occidentale ou de réinvention de la différence ? La culture-monde signe-t-elle la fin de l’originalité ?
Un échange de points de vue sur la mondialisation et son évolution future.
"Les pires ennemis de nos peuples, ce sont ceux qui nous vendent la soupe planétaire, la soupe sans-frontiériste (…) J’espère que ceux qui ont naufragés le débat sur l’identité nationale se rendent compte d’avec quoi ils jouent. Je crains pour ma part que quand on refuse d’affirmer une identité nationale, on soit très proche d’affirmer les identités ethniques et religieuses qui sont la réalité de la France qui vient." Hervé Juvin