Contrairement à ce qui est souvent affirmé, l'époque contemporaine ne marque pas un progrès décisif dans la soumission des gouvernements, en général, et de la guerre, en particulier, à certains principes supérieurs.
La création d'un e juridiction pénale internationale peut donner à croire qu'une institution humaine est capable de rendre la justice, sans que cette institution fasse elle-même partie d'un ordre politique quelconque, c'est à dire en dehors de toute responsabilité politique. C'est pourtant une dangereuse illusion d'imaginer que les Etats puissent être gouvernés par des gardiens qui, eux, ne rendent de comptes à personne.
Il serait grave que l'humanité oublie cette leçon fondamentale de toute politique - à savoir que la justice consiste dans l'équilibre - et qu'elle s'achemine ainsi, au nom de principes universels et abstraits, vers un nouveau système de pouvoir mondial, détaché de tout contre-pouvoir réel. Depuis l'Antiquité, nous savons que toutes les tentatives pour créer une "République idéale" trébuchent inévitablement sur l'éternelle et insoluble question : Qui gardera les gardiens eux-mêmes ?
Dans une riche synthèse, l'ancien officier Michel Goya analyse la "petite guerre mondiale" menée par la France ces soixante dernières années. Une histoire assez largement méconnue qui n'avait jamais été traitée sous cette forme.
- 0'04'30 : L'angle et la nécessité de l'ouvrage
- 0'06'00 : La facilité d'emploi des forces armées sous la Ve République
- 0'13'30 : Les engagements en Afrique depuis la présidence du général de Gaulle
- 0'24'30 : Les années 1980, les "soldats de la paix" au Liban et au Tchad
- 0'41'30 : L'engagement au Rwanda et les ferments du désastre
- 0'49'00 : La guerre du Koweït et la place de la France dans l'après-guerre froide
- 0'55'05 : Le livre blanc de 1994, la réorganisation des armées et les problèmes budgétaires
- 1'03'30 : Les années casques bleus
- 1'22'00 : Réussites et échecs des OPEX françaises
- 1'34'00 : Dimensionnements et investissements pour les armées françaises de demain
Émission "Le Collimateur", animée par Alexandre Jubelin.
Après une période où les conflits moléculaires et asymétriques semblaient être devenus la norme, la guerre d'Ukraine ressuscite les guerres traditionnelles interétatiques.
Mais quelles transformations pouvons-nous observer dans la conduite de l'art de la guerre ? Quelles seront les nouvelles normes des conflits futurs ?
Autant de questions que Bernard Wicht développe en prenant appuit sur les enseignements que nous pouvons tirer de la guerre en Ukraine.
Que peuvent nous apprendre les Aborigènes australiens sur ce qui motive la guerre dans des sociétés sans richesses ? Telle est la question qu'explore Christophe Darmangeat à partir d'un examen minutieux de vastes sources ethnographiques révélant l'ampleur et la violence des conflits collectifs aborigènes.
Dépourvus de tout but économique ou politique, ces affrontements s'inscrivaient dans un fascinant système judiciaire dont, pour la première fois, on découvre les ressorts. L'organisation de la violence sur ce continent représente un point d'entrée privilégié pour étudier le phénomène guerrier chez les autres chasseurs-cueilleurs, et questionne le supposé pacifisme de notre propre préhistoire.
Résumant quinze ans de réflexion et d'enseignement, de voyages au cœur des armées de la planète et dans une tradition humaniste de haute culture, Henri Hude nous propose rien moins qu'une philosophie de la guerre, dans la lignée de Sun Tsu et de Clausewitz
Car dans le tragique de l'Histoire, ceux qui décident ont impérativement besoin de s'élever à l'universel pour apprécier objectivement les situations et les maîtriser efficacement.
Coup d'éclat dans le conflit ukrainien, alors que le groupe de mercenariat Wagner a -apparemment- tenté un coup d'état en Russie ! Mais comment la situation est-elle perçue de l'intérieur?
C'est en tant que professeur en études russes contemporaines, spécialiste de politique intérieure et extérieure russe, que Jean-Robert Raviot nous invite à comprendre cet événement.
- 0'00'00 : Qui sont le groupe Wagner et son chef Evgueni Prigojine ?
- 0'18'48 : Chronologie des événements
- 0'39'21 : Spéculations
- 1'27'57 : Questions du public
C'est en 509 avant notre ère que les historiens romains situent la fin de la période monarchique et l'établissement d'un régime républicain libre (libera res publica), garant des libertés publiques et du respect des droits de tous ses citoyens. Mises en place dans un contexte de fortes tensions internes et externes, les institutions républicaines ne se stabilisèrent que vers le milieu du IVe siècle et ne subirent aucune modification avant la crise finale du Ier siècle avant notre ère et l'avènement d'Octave Auguste.
Impossible ici de retracer l'intégralité de cette histoire longue et complexe. Aussi est évoqué dans un premier temps, en compagnie de la spécialiste de l'Histoire sociale et économique romaine Catherine Virlouvet, le duel de près d'un siècle entre Rome et Carthage, lequel marque les débuts de l'impérialisme romain ; est retracé ensuite l'épisode crucial des frères Gracques, prémices d'un long temps de crise pour la République qui atteindra son apogée avec la première guerre civile et la confrontation entre Marius et Sylla.
Alors que la guerre en Ukraine fait rage, Jean-François Colosimo nous propose de revenir sur mille ans d'histoire chaotique de notre continent et invite à une réflexion sur la permanence des guerres de religions. Car jusqu'à ce qu'elle survienne, ce conflit nous paraissait impensable.
Nous devons pourtant prendre la mesure des oublis ou des dénis qui nous ont tant aveuglés. Et ils sont nombreux, relevant de l'histoire méconnue de la grande Europe dont les lignes de fracture enfouies mais toujours actives convergent autour de Kiev.
Une histoire de plus de mille ans, déterminée avant tout par les cultures religieuses : les trois monothéismes et les trois confessions du christianisme n'ont cessé de se rencontrer et de se confronter en Ukraine, cette terre frontalière tour à tour écartelée entre le choc des empires, la déflagration des totalitarismes et le réveil des nations.
Jean-François Colosimo décrypte cette longue série de controverses, de conflits et de croisades mêlant les ambitions politiques des princes, les disputes théologiques des papes et des patriarches et les soulèvements spirituels des prophètes. Il interroge pourquoi et comment, pour le plus grand malheur des peuples, le temps des guerres de religions ne semble pas révolu.