Il est entendu : ce sont toujours les hommes qui font la guerre de Dieu. Mais au-delà de ce constat, quel est lien entre le christianisme et la guerre ? Car la cruauté des guerres de religions, c'est de poser un ennemi déshumanisé, pêcheur, qu'il faut détruire à défaut de pouvoir sauver son âme...
Jean-François Colosimo, en compagnie de Régis Debray, nous entraine dans une réflexion sur le sens de la mort et du religieux dans notre monde globalisé, au prisme de notre histoire.
Emission "Les Discussions du soir", animée par Régis Debray.
De cette vie ouvertement romanesque, faite de bruit et de fureur, subsiste comme une odeur étrange, de soufre, de fer incendié et de putréfaction. Infatigable travailleur et prosateur épique par excellence, Malaparte aura été l’écrivain de la violence dans l’histoire. Sa grande affaire, la guerre, livrée sous la forme d’un triptyque fameux : Technique du coup d’état, Kaputt, La Peau, où il décortique à la pointe sèche, la barbarie sous toutes les coutures.
Grand séducteur et grand solitaire, Malaparte fit de sa vie, une œuvre à part entière. Il conçut une maison à la mesure de sa démesure, minimaliste et sublime, la "Casa come me", sur les hauteurs de Capri séjour des dieux où Jean-Luc Godard décida un beau jour de donner rendez-vous à Brigitte Bardot !
Si Malaparte reste aujourd’hui un incompris, voire un infréquentable, il le doit sans doute à quelques sauts périlleux incontrôlés, entre fascisme et communisme. Engagé très dégagé, Malaparte laisse une œuvre qui ne cesse de proliférer. Hydre inclassable remuant les inédits, les cahiers retrouvés et les nouvelles traductions. Un auteur à suivre !
Emission "Une vie, une oeuvre", animée par Matthieu Garrigou-Lagrange.
Sans doute l'effondrement de la civilisation romaine n'eut-il ni l'uniformité, ni la fulgurance dont se plut à le parer l'imagerie romantique. La disparition de l'empire d'Occident n'en fut pas moins le résultat d'une submersion violente du territoire romain par des populations qui désiraient jouir de ses richesses sans adopter ses disciplines. Elle se traduisit, pour ses contemporains, par un désastre comme l'histoire en offre peu d'exemples.
Au fil d'un récit plein de drames, de fureurs, de retournements, d'où émergent de grandes figures, Michel De Jaeghere fait revivre le siècle décisif qui sépare l'irruption des Goths, en 376, de la déposition, cent ans plus tard, de Romulus Augustule. Brossant le portrait de la société et des institutions de l'antiquité tardive, comme celui des peuples barbares qui se pressaient alors aux porte de l'empire, il analyse sur la longue durée le processus qui vit la montée en puissance des populations germaniques à l'intérieur du monde romain, en ne négligeant ni l'histoire militaire, ni les circonstances politiques, économiques et sociales qui réduisirent les autorités romaines à l'impuissance.
Il inscrit, surtout, l'ensemble de son analyse dans une double réflexion sur la grandeur et les limites de la civilisation antique et sur les causes de la mort des empires.
Dire que la chute de l’Union soviétique a redistribué les cartes du jeu international est une banale évidence. Mais l’on ignore souvent jusqu’à quel point ce basculement de l’équilibre mondial a pu affecter des régions a priori éloignées des enjeux de la Guerre froide.
Celle des Grands Lacs, en Afrique, est de ces régions-là. À cheval sur le Rwanda, le Burundi, la République démocratique du Congo, l’Ouganda et la Tanzanie, ce territoire riche en mines d’or et de diamant possède également une immense réserve de minerais rares, essentiels aux nouvelles technologies : le coltan et la cassitérite. Les anciens alliés, autrefois unis contre l’influence soviétique, vont dès le début des années 1990 s’y livrer un combat sans merci.
Ainsi, la guerre au Rwanda fut aussi une guerre, par forces d’interventions humanitaires et ONG interposées, entre la France d’une part, les États-Unis et le Canada d’autre part. Sans oublier le rôle trouble de la Belgique.
Une guerre de terrain d’abord, par le déploiement d’unités militaires et de renseignement, une guerre d’influence ensuite, au sein des instances internationales, mais aussi et surtout une guerre médiatique qui fut perdue par la France.
Cette guerre-là a perduré longtemps après la fin du conflit armé et a vu l’entrée en jeu d’Israël, maître incontesté de la mémoire des génocides. Car génocide il y a eu, même partiel, si la définition de ce mot implique la volonté de faire disparaître des personnes en raison de leur ethnie. Mais s’agit-il vraiment du "génocide des Tutsis" ?
À cette question, Patrick Mbeko répond lors du 14e numéro de L’Heure la plus sombre, et en compagnie des journalistes Vincent et Xavier, en renversant le mythe imposé par les vainqueurs, selon lequel "un génocide aurait été commis contre la minorité tutsie du Rwanda par les Hutus, avec l’assistance de la France".
En compagnie de l'ancien haut fonctionnaire au ministère de la Défense et spécialiste des questions stratégiques internationales Pierre Conesa, Régis Debray aborde la délicate problématique de la désignation de l'ennemi, point central du politique.
Mais justement : qui est l'ennemi ? Et comment et pourquoi se fabrique-t-on des ennemis ? Plus généralement, quels sont les mécanismes du chaos ? Et quel est le rapport entre affrontement militaire et stratégie politique ?
Dans une deuxième partie, les questions internationales sont abordées, en s'attardant sur la signification du conflit syrien et le rôle que joue la diplomatie religieuse saoudienne dans les relations internationales.
Emission "Les Discussions du soir", animée par Régis Debray.
Ce colloque a pour objectif d'étudier le rapport qu'Henri Guillemin a entretenu avec l'épisode historique de la Commune de Paris.
De l'étude de la figure de Vallès dans ses écrits à la défaite plus que problèmatique de l'armée française devant la Prusse en passant par son admiration pour la "révolution de la fraternité" que ce moment avait symbolisée, les intervenants se penchent sur le travail et l'apport du passionné qu'était Guillemin sur cette période.
Degrelle a été un vrai héros de roman à la Alexandre Dumas, un personnage fascinant, digne des plus grandes épopées, avec sa part de faconde, de farce, de grandiloquence, d'autojustifications, d'aveuglement, d'échecs, mais aussi d'héroïsme, de grandeur, de tragédie.
Écrivain précoce, curieux de tout, Léon Degrelle a effectué son premier reportage au Mexique à 23 ans. Puis, ce militant catholique, ami d'Hergé, polémiste dans l'âme, s'est lancé bruyamment dans la politique en faisant de Rex, journal et maison d'édition de l'Action catholique belge, un parti qui obtiendra vingt et un députés et onze sénateurs en mai 1936. Député de Bruxelles en avril 1939, son immunité parlementaire est bafouée par une arrestation arbitraire en mai 1940. Méprisé par les autorités allemandes d'occupation de la Belgique, il prendra sa revanche sur le front de l'Est : engagé comme simple soldat sous uniforme allemand, en août 1941, il terminera la guerre, à 38 ans, avec le titre de commandeur de la division SS Wallonie. Par sa force de conviction, sa lecture de l'Histoire et son talent d'écrivain (La Campagne de Russie 1941-1945), il s'efforcera de nous convaincre que la croisade antibolchevique était une guerre juste, faite d'esprit de sacrifice et de don de soi.
Cette émission retrace la vie tumultueuse de cet ancien militant de la jeunesse catholique belge, personnage à multiples facettes et au destin exceptionnel, qui, après 1945, de son exil en Espagne, se fera le metteur en scène de sa propre gloire.
C'est en compagnie du grand reporter international au Figaro Renaud Girard que Régis Debray se pose la question du métier de correspondant de guerre : quel est-il ? et pourquoi choisir le terrain ?
Viennent ensuite les réflexions sur la part d'influence médiatique qu'ont les journalistes sur les décideurs politiques, un passage en revue des derniers conflits internationaux importants et tentative de restitution de la place de la France sur l'échiquier mondial.
Emission "Les Discussions du soir", animée par Régis Debray.