C'est en revenant sur la publication récente des Carnets de guerre d'un hussard noir de la République de Marc Delfaud que le général André Bach et l'historien Dominique Venner reviennent en détails sur le déroulement de la Première Guerre mondiale, notamment du point de vue des soldats eux-mêmes.
L'occasion également de revenir sur certaines idées reçuse concernant le premier conflit mondial, en particulier la question de la justice militaire et des "fusillés pour l'exemple".
Émission du "Libre Journal des historiens", animée par Philippe Conrad.
Le 1er novembre 1700 s'éteint le roi Charles II d'Espagne, souverain d'un empire sur lequel le soleil ne se couche jamais. A la surprise générale, il désigne comme héritier le jeune Philippe, duc d'Anjou, petit-fils du Roi-Soleil. Cette décision arrime le royaume d'Espagne, immense mais à bout de souffle, à celui de France, première puissance du continent. Pour les autres Etats d'Europe, cette alliance est inacceptable. Le conflit qui s'ensuit représente la plus longue et la plus difficile épreuve du règne de Louis XIV.
La guerre de Succession d'Espagne oppose, de 1701 à 1714, les deux rois de la Maison de Bourbon à une vaste coalition dirigée par l'Angleterre, la Hollande et l'Empereur. La France dispose alors de la plus forte armée d'Europe, invaincue depuis plus d'un demi-siècle, et d'une direction stratégique unifiée. Elle va pourtant subir une série de désastres sans précédent face aux troupes alliées commandées par le duc de Marlborough et le prince Eugène de Savoie. La ceinture de fer érigée par Vauban est entamée, les frontières du royaume occupées.
C'est à l'étude de cette catastrophe que se consacre Clément Oury. Dans la lignée d'une histoire militaire renouvelée, il étudie la conduite des opérations depuis Versailles ou La Haye, dans les cabinets des ministres ou sur le champ de bataille. Il s'intéresse au quotidien du soldat comme à son expérience du combat ; aux souffrances des populations dans les zones de conflit ; aux réactions des opinions publiques qui, sidérées ou enthousiastes, voient s'effondrer l'image d'un Roi-Soleil invincible et menaçant. Il analyse enfin les ressorts de la résilience du royaume.
Alors que le désastre parait consommé, les dissensions entre Alliés permettent d'obtenir une paix de compromis. Celle-ci bouleverse l'agencement des pouvoirs en Europe, avec l'affirmation de la Grande-Bretagne et de la Maison d'Autriche. On ne craint plus que le royaume de Louis XIV ne prétende à l'hégémonie. Des décombres du conflit s'impose un principe diplomatique nouveau : l'équilibre des puissances.
Émission du "Libre Journal des débats", animée par Charles de Meyer.
Les études que Benoist Bihan, historien militaire et chercheur en études stratégiques, a rassemblées dans un ouvrage récemment publié (La guerre, la penser & la faire, Editions Jean-Cyrille Godefroy, 2020) permettent de comprendre des concepts et des opérations qui sont aujourd'hui noyées dans le discours officiel.
À l'aide de nombreuses références historiques et par la critique des récentes expéditions militaires en Irak, en Libye…, Benoist Bihan montre comment penser à nouveau le processus stratégique qui est, ou qui devrait être, toujours lié au projet politique de la nation.
L'intervention porte sur la pensée de Julien Freund, théoricien de la science politique, disciple de Carl Schmitt, et plus précisément sur ce qu'il appelle "l'essence du politique". Nous nous demandons plus particulièrement ce que signifie le troisième grand présupposé du politique, à savoir la distinction Ami/Ennemi.
En effet, qu'est-ce qu'une communauté politique, sinon l'affirmation d'un "nous" face à des "autres" ? Cette distinction, si elle est essentielle au politique, constitue-t-elle une dialectique inébranlable, nous condamnant à envisager la politique comme le lieu d'un conflit sempiternel entre les communautés ? Et que vaut cette distinction aujourd'hui dans un contexte international qui prétend unir les hommes au profit d'une paix universelle ?
15 août 1945 : l'empire colonial japonais s'effondre. Rapatriement dans des conditions épouvantables de milions de civils et de militaires, effondrement de l'idéologie impériale nationaliste, début de la décolonisation.
S'ouvre une nouvelle page de l'histoire du XXe siècle que nous raconte l'historien Pierre-François Souyri.
En 1940, l'historien Marc Bloch analysait à chaud la bataille de France comme une "étrange défaite". Comment en effet, après des mois de "drôle de guerre", brutalement interrompue par l'offensive allemande du 10 mai 1940, la France avait-elle subi une si rapide, si totale débâcle en un mois seulement face aux armées de Hitler ?
Philippe Conrad retrace la débacle politique et militaire de l'année 1940 et décrypte les causes d'un désastre annoncé, de l'impréparation et des erreurs du commandement à la supériorité militaire allemande, en passant par le rôle ambigu joué par les alliés de la France.
Une intervention nécessaire pour tout comprendre d'un événement central du XXe siècle.
Émission du "Libre Journal des historiens", animée par Philippe Conrad.
De nos jours, quand on évoque l'eurasisme, on a tendance à y voir une sorte d'ersatz d'idéologies russes défuntes. Ce noyau théorique, bien qu'intéressant, doit être élargi pour en faire la pratique naturelle des puissances du BRICS et donner corps à une géopolitique pragmatique conforme aux aspirations de l'Europe, du sous-continent indien, de la Chine et d'autres puissances d'Asie centrale ou d'Asie orientale.
Pour nous permettre de comprendre ce dessein, Robert Steuckers nous fait un survol rapide des mutations en cours sur la grande masse continentale eurasiatique en revenant sur les conflits au Haut-Karabakh, en Syrie, dans le Donbass et au Yémen.
L'avenir de ces régions aurait bien sûr tout à gagner à un apaisement des tensions récentes et à une réactivation des projets d'une grande "sphère de coprospérité est-asiatique".
Une émission animée par Kris Roman.
Plus qu'aucun autre pays européen, la France fait usage de ses forces armées, engagées sans relâche dans des "opérations extérieures" au long cours dont il est parfois difficile de discerner la cohérence d'ensemble. En tête des institutions préférées des Français, qui voient en elles une valeur refuge dans une société désorientée, les Armées ont vu disparaître le climat d'antimilitarisme des années 1970. Mais l'opprobre n'a pas été remplacé par une meilleure compréhension de ce qui guide l'action de guerre.
Or la remise en cause, violente, du cadre des relations entre les États, et désormais des structures mêmes de nos sociétés, nous impose de comprendre. Elle commande de penser la stratégie, et d'approcher ce que signifie être et agir en homme de guerre : pas seulement en militaire, mais bien en citoyen face aux périls menaçant sa Nation, en être humain face à l'inéluctable tragédie de la Politique.
Un monde nouveau émerge, dans les fracas du terrorisme et de la guerre économique, au rythme de "crises" protéiformes. Pour nous, Français, ce monde neuf nous projette paradoxalement vers des horizons anciens, où se pose la question de la survie, et où la victoire est parfois le seul chemin vers la paix. Mais pour y parvenir, il nous faudra toutefois nous montrer capables à nouveau de penser, et de faire la guerre.