Lié de nombreuses années avec le grand écrivain allemand Ernst Jünger (1895-1998), Alain de Benoist passe ici au crible près d'un siècle de création littéraire (journaux, souvenirs, essais, romans) habitée par un cheminement de poète tout à la fois libre et fidèle à une double aspiration vers la nature et l'âme, le réel et le sacré.
Anti-individualiste, théoricien de la révolution conservatrice revenu de sa mystique de la guerre et de sa foi en une industrie prométhéenne, la pensée de Jünger transparaît dans toute son acuité et actualité d'écosystème affranchi de la loi de l'argent et du désenchantement matérialiste.
Tout cela à travers le remarquable décryptage systématique effectué par Alain de Benoist des figures du Soldat du front, du Travailleur, du Rebelle, et de l'Anarque, invitation à un voyage à travers l'univers symbolique et enraciné de celui dont François Mitterrand dit qu'il fut "l'un des plus grands Européens du XXe siècle".
Émission du "Libre Journal des amitiés françaises", animée par Thierry Delcourt.
Depuis la guerre d'Espagne même (1936/1939), le thème de la trahison de la "Révolution" espagnole par l'URSS et les Brigades internationales fait florès.
L'antimarxisme ambiant, ravivé par la chute de l'URSS, l'a mis à l'ordre du jour permanent, entre cinéma (Ken Loach, Land and freedom, 1995, encensé par les médias occidentaux et l'establishment du Festival de Cannes) et rééditions intensives de George Orwell, idole des néo-conservateurs américains, des grands médias occidentaux et de l'extrême gauche dite "antistalinienne".
Les archives diplomatiques, militaires et policières dressent un tout autre tableau de ce qui fut, ainsi que l'avaient proclamé les défenseurs jusqu'au bout de la République espagnole assaillie par le Reich hitlérien et le fascisme italien avec le soutien de fait des "démocraties", le terrain d'essai décisif de la Deuxième Guerre mondiale.
Comment parler d'une décennie que nous avons connue ? Cela n'est pas simple, car nous y mettons de nos engagements, de nos souvenirs, de nos humeurs, de nos peines et de nos amours. D'ailleurs, qu’est-ce qu'une décennie ? Une période de dix ans bien sûr, mais quand la faire débuter ? Les spécialistes du calendrier diront : le 1er janvier 1991. Les historiens, eux, parlerons sans doute du 9 novembre 1989, quand tombe le mur de Berlin. Quand finit-elle ? Sans doute avec l'effondrement de deux tours, le 11 septembre 2001.
Entre ces deux dates, comment saisir l'impalpable, l'air du temps ? Un temps à la fois proche et lointain : rendons-nous en 1990, de la fin de tout au commencement de quelque chose.
S'il y a une seule conclusion à tirer de l'œuvre de Galula, c'est que toute communauté humaine, mise devant un problème politique, peut, sous certaines conditions, se fracturer en trois groupes : une minorité active très déterminée à renverser la table, une autre minorité attachée au maintien du statu quo mais incapable d'agir et enfin une majorité silencieuse qui rêve de ne rien faire mais dont la vocation est d'appuyer le camp qui a le plus de chances de l'emporter.
Hier face au FLN algérien et aujourd'hui face à l'Etat Islamique, la pensée de Galula permet à une démocratie comme la nôtre de se défendre sans se renier. La mise en œuvre de ses idées est encore d'actualité pour tous ceux qui, parmi nous, assument la responsabilité de lutter contre les insurrections de notre temps.
Un entretien mené par Pierre-Yves Rougeyron.
Plus qu'aucun autre pays européen, la France fait usage de ses forces armées, engagées sans relâche dans des "opérations extérieures" au long cours dont il est parfois difficile de discerner la cohérence d'ensemble. En tête des institutions préférées des Français, qui voient en elles une valeur refuge dans une société désorientée, les Armées ont vu disparaître le climat d'antimilitarisme des années 1970. Mais l'opprobre n'a pas été remplacé par une meilleure compréhension de ce qui guide l'action de guerre.
Or la remise en cause, violente, du cadre des relations entre les États, et désormais des structures mêmes de nos sociétés, nous impose de comprendre. Elle commande de penser la stratégie, et d'approcher ce que signifie être et agir en homme de guerre : pas seulement en militaire, mais bien en citoyen face aux périls menaçant sa Nation, en être humain face à l'inéluctable tragédie de la Politique.
Un monde nouveau émerge, dans les fracas du terrorisme et de la guerre économique, au rythme de "crises" protéiformes. Pour nous, Français, ce monde neuf nous projette paradoxalement vers des horizons anciens, où se pose la question de la survie, et où la victoire est parfois le seul chemin vers la paix. Mais pour y parvenir, il nous faudra toutefois nous montrer capables à nouveau de penser, et de faire la guerre.
Émission du "Libre Journal de la crise", animée par Laurent Artur du Plessis.
L'Occident et l'Islam, l'épée et le cimeterre, ont été en conflit depuis le milieu du VIIe siècle. Puisant aux sources originales arabes, grecques et chez les historiens tant arabes qu'européens, le grand historien Raymond Ibrahim fait revivre avec force les batailles décisives qu'a menées le Jihad depuis ces temps anciens, la conquête des rive de la méditerranée, la bataille de Tours, la prise de Constantinople et le siège de Vienne. Il montre comment ces conflits éternels reflètent le fossé culturel entre l'Islam et l'Occident.
Le XXe siècle a vu tous les visages de la stratégie se mettre en place, et c'est une nouvelle approche du fait stratégique que dévoile l'économiste non-orthodoxe Jacques Sapir dans ses derniers travaux.
En effet, les questions militaires et stratégiques ne s'opposent pas à l'économie, bien au contraire car cette dernière est bien un espace de rapports de force. Et quand on parle des unes, on évoque l'autre; et inversement.
Émission "Vendredi c'est PYR !", animée par Pierre-Yves Rougeyron.
La seconde guerre d’indépendance américaine a vu la prise de Wasinghton par les Anglais et le contrôle des Grands Lacs. Pourtant, ce sont les Américains qui sont sortis vainqueurs et qui ont pu ainsi affirmer leur puissance sur le continent nord américain. La guerre de 1812-1815 est pourtant aujourd'hui méconnue alors qu'elle a contribué à renforcer l'autonomie des États-Unis.
Sylvain Roussillon, auteur de L'autre guerre d'indépendance américaine. 1812, le conflit méconnu nous parle de cette guerre. Elle intervient durant les campagnes de Napoléon, ce qui a contraint les Anglais a créer un second front. Elle a obligé les États-Unis à se positionner par rapport aux Indiens, qui tentaient de créer un État confédéré, enfin elle a contribué à façonner un sentiment national américain. Les deux partis politiques en présence, les Fédéralistes et les démocrates-républicains ont ainsi été conduit à approfondir leur vision géopolitique, notamment par rapport à leurs relations avec l'Europe et les puissances extérieures.
Si cette guerre est aujourd'hui passée au second plan par rapport à la première guerre d'indépendance et à la guerre civile américaine, elle est néanmoins un jalon essentiel de la naissance de cette puissance.
Un entretien mené par Jean-Baptiste Noé.