Le monde n’est pas le même selon l'endroit d'où on le regarde ni selon la manière de chausser ses lunettes. Emmanuel Todd, au cours de bientôt cinquante années de recherche et d'écriture, nous a livré des analyses qui se sont distinguées des modèles économiques et sociologiques dominants tendant à tout placer sous le prisme d'un développement mesuré par un PIB à prétention universelle.
Ainsi, en publiant en 1976 La chute finale, des signaux comme le taux de mortalité infantile, les taux de suicide ou d'alcoolisme l'ont conduit à prévoir l'effondrement de l'URSS à contre-courant de l'opinion générale. Son travail intègre aussi les types familiaux, les religions et ses substituts ainsi que la problèmatique de l'accès massif à l'éducation supérieure dans la structuration des classes sociales. Grâce à une cartographie des divers phénomènes sociétaux, économiques et anthropologiques, par "empilement", Emmanuel Todd parvient à établir des relations scientifiques, des corrélations entre des événements.
Aujourd'hui, en ayant détecté en d'autres lieux l'état "zéro" du protestantisme, l'élévation de la mortalité infantile et des taux de suicide, conforté par la désindustrialisation persistante, l'utilisation du reste du monde pour les productions essentielles et quelques dérives sociétales, il pense qu'un basculement se produit sous nos pieds. Vers un nihilisme, sans relève.
La question du déclin de l'Occident appartient au débat de type scientifique et, à ce titre, mérite d'être interrogée avec rigueur et méthode.
En 1940, l'historien Marc Bloch analysait à chaud la bataille de France comme une "étrange défaite". Comment en effet, après des mois de "drôle de guerre", brutalement interrompue par l'offensive allemande du 10 mai 1940, la France avait-elle subi une si rapide, si totale débâcle en un mois seulement face aux armées de Hitler ?
Laurent Schang, Max Schiavon, Jacques Bernot et Gilles Ragache retracent la débacle politique et militaire de l'année 1940 et décryptent les causes d'un désastre annoncé, de l'impréparation et des erreurs du commandement à la supériorité militaire allemande, en passant par le rôle ambigu joué par les alliés de la France.
Émission du "Libre Journal des Chevau-légers", animée par Luc Le Garsmeur.
Aujourd'hui, chaque moyen supplémentaire que nous donnons à l'Etat au prétexte de nous protéger des effets de sa politique (migratoire, économique, etc.) se retourne contre nous : l'Etat n'est plus la solution, mais fait désormais partie du problème.
Il s'agit alors de comprendre la généalogie et les fonctions objectives de l'Etat, afin de saisir le contexte politique général et les enjeux vitaux à venir
Émission du "Libre journal de géopolitique profonde", animée par Nicolas Stoquer.
La guerre entre l'Ukraine et la Russie nous offre la possibilité de réfléchir aux questions et aux principes qui nous animent à partir d'un cas concret et incarné. En effet, avant de comprendre la nature et les racines de ce conflit, il est important de se référer à la longue mémoire des peuples Ukrainien et Russe, de connaître leur histoire et leurs rapports avec la civilisation européenne.
Sont donc abordés, tour à tour, l'histoire de l'Ukraine et de la Russie depuis la Rus’ de Kiev ainsi que la genèse de leurs traditions politiques respective, la place de la Russie elle-même dans l'Europe et les enjeux idéologiques et conséquences politiques à tirer de cette guerre.
Monument inachevé et donc infidèle à la pensée de son auteur, Vom Kriege (en français De la guerre) continue, deux siècles après sa rédaction, de plonger ses lecteurs dans des abîmes de réflexion, de l'amateur éclairé à l'expert en stratégie.
L'historien Laurent Schang, spécialiste d'histoire militaire, nous présente ce chef-d'œuvre de Carl von Clausewitz (1780-1831) qui, deux siècles après sa rédaction, n'en finit pas de fasciner.
Ancien colonel de l'armée de terre et désormais historien, écrivain et essayiste, régulièrement invité sur les plateaux des médias, Michel Goya est l'auteur de plusieurs livres traitant de l'histoire militaire et l'analyse des conflits.
L'occasion de revenir sur son parcours, la rôle de l'armée, la question de l'engagement mais aussi de la guerre dans la société civile.
Si l'on veut comprendre le conflit russo-ukrainien et la guerre criminelle livrée par Vladimir Poutine, il nous faut remonter le cours du temps. Une histoire de plus de 1'000 ans, déterminée par les cultures religieuses. Les trois monothéismes et les trois confessions chrétiennes n'ont cessé en effet de se rencontrer et de se confronter en Ukraine. Une terre frontalière écartelée entre le choc des Empires, la déflagration des totalitarismes et le réveil des nations.
Cette histoire est une longue série de conflits, de croisades mêlant des ambitions des princes, les disputes théologiques des papes et des patriarches et les soulèvements spirituels des prophètes.
Émission "Les Racines du présent", animée par Frédéric Mounier.
Les techniques issues de la tradition militaire de contre-insurrection et d'action psychologique sont aujourd'hui largement banalisées, y compris dans le management d'entreprise, dans nombre de polices du monde, voire dans des groupes mafieux. Mais on ignore souvent ce qu'elles doivent à la doctrine française de la guerre révolutionnaire (DGR). D'où l'intérêt du travail entrepris par Jérémy Rubenstein où il entreprend de retracer son histoire méconnue.
Sa genèse remonte aux armées coloniales du XIXe siècle - principalement française et britannique - qui ont constitué un savoir-faire répressif permettant l'émergence de la DGR au lendemain de la Seconde Guerre mondiale. Elle a été formalisée par des officiers français engagés dans la guerre d'Indochine, devenant hégémonique dans l'état-major durant celle d'Algérie.
Elle se veut une réponse au mouvement de décolonisation, conçue comme une guerre totale impliquant l'ensemble de la société, et vise son contrôle intégral par la propagande et la manipulation, la conquête des coeurs et des esprits. Mais aussi par la terreur, associée à la séduction propagandiste : torture, exécutions extrajudiciaires, disparitions forcées, déplacements de populations...
Malgré ses nombreux fiascos, la DGR a essaimé depuis les colonies françaises vers bien d'autres terrains, de la guerre du Vietnam à celles d'Irak et d'Afghanistan, de l'Argentine des années 1970 à l'Afrique des années 1980 ou l'Algérie des années 1990. Et comment ses principes se retrouvent aujourd'hui au coeur des techniques violentes de maintien de l'ordre comme des outils de manipulation de l'information.