Cet entretien consiste tout d’abord en une présentation de l’ouvrage Le Miroir des peuples, paru aux éditions Perspectives libres en 2015. Cet essai a trait à la manière dont sont détournés aujourd’hui les termes "démocratie" et "république". Il y est aussi question en contrepoint des mesures à prendre et des réflexes à acquérir, tant individuellement que collectivement, pour redonner du sens à ces termes.
Son auteur, le philosophe et éditeur Eric Guéguen, a consacré la majeure partie de ses études à la philosophie politique et morale d’Aristote, ainsi qu’à certaines récupérations contemporaines qui en ont été faites ces 50 dernières années. Il propose ici une vue d’ensemble de son travail : ses motivations, sa démarche, ce qu’il a voulu montrer, ce que l’on trouve d’inédit dans son ouvrage et en quoi il a tenté d’en faire un outil pérenne.
Dans un deuxième temps, il s’agit de faire un état des lieux des différentes pistes de réflexion qu'Eric Guéguen envisage dans la droite lignée du travail préparatoire que représente son premier ouvrage. Sont ainsi évoqués l’avenir de la gauche et de la droite, les nouvelles radicalités du progrès ainsi que la métapolitique appuyée sur les big data.
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Qui étions-nous ? Qui sommes-nous ? Qui serons-nous ? Pour répondre à ces questions, l'anthropologue et économiste Paul Jorion dresse l’inventaire de ce que nous, êtres humains, avons pu comprendre jusqu’ici de notre destin.
Cette évaluation est réalisée en vue d’assurer notre salut, lequel est sérieusement compromis aujourd’hui, dans un contexte de destruction accélérée de nos conditions de vie à la surface de la Terre. Le scénario le plus optimiste parmi les plus plausibles a cessé d’être celui de machines de plus en plus intelligentes à notre service, pour être celui de notre remplacement pur et simple par celles-ci.
Si nous voulons survivre en tant qu’espèce, il nous faut sans plus tarder passer la vitesse supérieure. Il faut pour cela réunir l’équipe de ceux qui ne se résolvent pas à notre disparition, des femmes et des hommes qui soient précisément résolus, bâtissant sur les principaux acquis de l’humain, de la réciprocité au génie technologique. C’est l’appel lancé par Paul Jorion.
Éric Guéguen, philosophe, fait le point sur la légitimité et le fonctionnement de notre modèle démocratique, alors même que ce dernier semble être, d'une part, de plus en plus contesté à l'intérieur de nos sociétés par la montée des populismes et, d'autre part, concurrencé à l'extérieur par l'émergence de ce qu'il est convenu d'appeler "démocraties illibérales".
Essayiste, historien et politologue, le patron de la Chaîne Histoire brosse ici la fresque de plus de deux siècles de régime républicain.
En partant des guerres de Vendée -qu'il qualifie de premier génocide idéologique de l'Histoire- Patrick Buisson tente de dégager l'essence de la République française et relie cet épisode dramatique à une réflexion très actuelle sur la légitimité du pouvoir.
Sans faire montre d'un optimisme excessif, il termine sa conférence en nous donnant quelques raisons d'espérer.
Essayiste, historien et politologue, le patron de la Chaîne Histoire brosse ici la fresque de plus de deux siècles de régime républicain.
En partant des guerres de Vendée -qu'il qualifie de premier génocide idéologique de l'Histoire- Patrick Buisson tente de dégager l'essence de la République française et relie cet épisode dramatique à une réflexion très actuelle sur la légitimité du pouvoir.
En cette période d'élections et d'appels au "devoir citoyen", on veut nous faire croire que le régime représentatif en place, garant de la continuité de l'État-nation, est le modèle indépassable de la démocratie.
Pourtant, aussi bien dans des périodes historiques révolutionnaires que dans les mouvements sociaux actuels, des propositions de contrôle et de révocabilité des mandatés ressurgissent régulièrement.
Pierre-Henri Zaidman, auteur du livre Le mandat impératif – De la révolution française à la Commune de Paris, nous montre la richesse historique de cette tradition de contrôle des représentants politiques.
La "démocratie représentative", c’est-à-dire l’État capitaliste parlementaire bourgeois, n’a plus de légitimité chez une part grandissante des gens, d’où un engouement toujours plus fort des déçus pour un mot d’ordre, celui de "démocratie directe".
Si la "démocratie directe" peut être effectivement une étape vers une critique émancipatrice des hiérarchies et de l’État, et témoigne assez souvent d’une authentique volonté d’égalité réelle, on peut cependant se demander si elle est réellement anti-étatiste, libertaire et anti-capitaliste.
Est-elle vraiment l’unique moyen d’organisation d’une lutte ? Est-elle seulement un bon moyen de lutte ? Est-elle un horizon souhaitable ?
Émission "Sortir du capitalisme", animée par Armel Campagne.
Claude Lefort se propose d’éclairer la nature de la démocratie moderne à travers la distinction entre la politique (essentiellement tournée vers la considération du régime) et le politique, qui veut en penser les conditions sociales.
La science politique méconnaît la nature profonde de la démocratie parce qu’elle laisse dans l’ombre la société dans laquelle elle s’est formée.
La démocratie n’est pas localisable dans la société : elle est une forme de société. Dans l’Ancien Régime, le pouvoir monarchique était incorporé dans la personne du prince. La démocratie introduit dans cette perspective un bouleversement : le pouvoir n’est plus incorporé, c’est un lieu vide.
Le conflit est alors institutionnalisé, le pouvoir dans une démocratie ne peut exister qu’en quête de sa légitimité. La démocratie n’est pas réductible à un certain nombre d’institutions.
La conférence est suivie d'une session de questions posées par Pierre Rosanvallon auxquelles Claude Lefort répond.