Repenser la politique, ses notions, ses institutions, fut un des grands chantiers de l'homme moderne, et ce dès le début du XVIe siècle.
Il fallait surmonter le désordre entraîné par la multiplicité des autorités, païennes et chrétiennes. Il fallait aussi répondre à l'horreur de ces véritables guerres civiles que furent les guerres de religion. Il fallait établir enfin un nouvel ordre politique, construit selon la raison, et fruit de la volonté des hommes...
Les grands artisans de ce chantier ? Machiavel, Hobbes, mais aussi Rousseau.
Yvan Blot et Etienne Chouard débattent de la réalité du gouvernement représentatif, des mécanismes institutionnels en place, de leur évolution souhaitable pour l'institution d'un système politique démocratique et des expériences historiques de démocratie directe. L'échange est intéressant dans le sens où Yvan Blot se déclare volontiers libéral, de droite, alors qu'Etienne Chouard se reconnait davantage comme l'héritier d'une tradition classiquement étiquettée aujourd'hui à "gauche".
La démocratie, au terme des "trente piteuses", apparaît à la fois comme la réalité politique la plus partagée et la plus discutée. À l'heure des crises économiques et des tensions géopolitiques qui mettent à mal son modèle, les questions qu'on croyait oubliées reviennent à la surface.
La démocratie représentative est-elle encore capable de représenter dans des sociétés écartelées entre une marge sans cesse grandissante d'exclus et des niches toujours plus exceptionnelles de privilégiés ? Comment les lieux qui ont fait et où s'est réalisée la démocratie survivent-ils aux différentes crises qui les secouent : rue, école, prétoire, tribune, médias ?