La philosophie de Gilbert Simondon problématise la pensée de l’émancipation politique en mettant au premier plan les conditions techniques de l’action humaine. Il faut, pour que l’homme soit vraiment libre, que le travail asservissant se mue en activité technique.
Ce déplacement de la question de l’aliénation depuis les rapports sociaux du travail vers la technique, conçue comme accès possible à la transindividualité, s’opère à travers une démarcation vis-à-vis de la perspective marxiste (ou repérée comme telle).
L’aliénation technique apparait alors plus profonde et plus objective que l’aliénation strictement économique.
Toutefois, ce geste théorique ne conduit pas tant à une dépolitisation qu’à une nouvelle problématique où il est pris conscience que les machines elles-mêmes sont soumises à une aliénation sociale et où l’invention technique devient une composante indispensable d’un projet conséquent d’émancipation sociale.
Dans ces conditions, il n’est pas inutile d’en revenir à une confrontation constructive de la philosophie des techniques de Gilbert Simondon avec la philosophie économique et politique de Karl Marx.
On entend souvent dire aujourd'hui que la crise économique et financière qui déferle actuellement sur le monde n'était pas prévisible. Rien n'est plus faux.
À l'origine de la crise, il y a un Système Monétaire International profondément déréglé par le régime de l'étalon-dollar. Depuis plusieurs décennies, des esprits avertis avaient prévenu des effets dévastateurs qu'aurait nécessairement la politique d'émission de plus en plus déraisonnable de la Réserve Fédérale américaine sur l'économie mondiale.
Il se produit aujourd'hui ce qui arrive toujours en régime de papier-monnaie : après l'euphorie de la multiplication sans limite du crédit vient le krach. C'est ainsi que le billet vert tend vers sa dépréciation absolue. Même si tout est fait pour en retarder l'échéance, nous n'échapperons pas à l'effondrement du dollar et des monnaies qui se sont imprudemment solidarisées avec lui.
De la crise financière à l'accident de la centrale nucléaire de Fukushima, la société du risque est devenue le modèle de notre monde contemporain sans cesse menacé d'effondrement écologique, économique ou politique.
Comment échapper à la fois à la catastrophe et au catastrophisme ? Quelles alternatives collectives construire pour faire face à cette crise de l'avenir ?
Slavoj Zizek analyse les différentes façons d'appréhender la crise du capitalisme. Car les quatre cavaliers de l'Apocalypse (désastre écologique, révolution biogénétique, marchandisation démesurée et tensions sociales) sont, selon lui, en train de le décimer.
Face à cette situation catastrophique, quatre attitudes semblent s'imposer : le déni (l'idée que la misère ou les cataclysmes, "cela ne peut pas m'arriver"), le marchandage ("laissez-moi le temps de voir mes enfants diplômés"), la dépression ("je vais mourir, pourquoi me préoccuper de quoi que ce soit") et l'acceptation ("je n'y peux rien, autant m'y préparer").
Or, il est possible de sortir collectivement de cette mondialisation malheureuse.
Quelles que soient ses critères ou les variations dans la manière de le concevoir, il y a en occident un "impérialisme" du Beau auquel la création, l’oeuvre ou la réception se soumettent.
On peut faire l’archéologie de cet impérialisme pour en dégager les partis pris théoriques et travailler l’écart avec la pensée chinoise qui, elle, n’a pas isolé ou abstrait le Beau.
D’autres possibles s’ouvrent alors, donnant un accès différent à l’art, particulièrement par la médiation de l’art contemporain.
La gauche radicale donne en quelque sorte l’image inversée de la "gauche plurielle" de 1997 : à l’opposé de cette gauche gouvernementale, elle est pour l’essentiel une force d’opposition ou de veto, et elle tente d’établir une autre forme d’unité entre la contestation culturelle et les revendications sociales en se donnant comme thème fédérateur la lutte contre le "libéralisme" et les réformes que celui-ci est supposé inspirer.
Francis Cousin voit l'histoire et la vie comme un combat immanent entre l’Être et la Marchandise.
Le monde semble, selon lui, le lieu du combat "radical" entre ces deux substances primitives.
Comme le Mal porte la division au sein du Bien pour régner, la spécialisation dans la communauté des hommes (l’Être) est le fruit de l’action de la Marchandise, et cette division fait l’Être s’entre-déchirer.
D’où la critique radicale de la Marchandise, propre, selon lui, au cosmos sacral indo-européen, vu comme la réaction de l’Être face à son adversaire, la Marchandise.
Pour s’orienter dans la pensée de Hegel, il semble possible de trouver un fil conducteur dans la critique que celui-ci propose de la fuite hors du monde politique, phénomène qu’il décrit comme l’« aspiration consciente à s’élever au-dessus des faits et du réel ». Cette idéologie de l’apolitisme semble, selon Domenico Losurdo, caractériser largement le panorama philosophique actuel. De fait, si Hegel exhorte la philosophie à se garder de « vouloir être édifiante », c’est là un avertissement qui rencontre aujourd’hui peu d’échos. Domenico Losurdo dirige au contraire l’attention sur cette leçon largement refoulée. Car s’il analyse plus particulièrement l'idéologie allemande entre 1815 et 1848 et les diverses figures de l'apolitisme qui caractérisent le XIXe siècle, jusque dans « l'idéologie de la guerre », il s’interroge aussi sur l'opposition persistante à la pensée hégélienne de l'Histoire et de l'Etat, pensée qui fonde la critique de l'apolitisme tout autant que celle de l'absolutisme.
Gilbert Kirscher introduit la conférence.
L'importance de la pensée de Feuerbach ne se mesure pas seulement à l'influence (à quoi on l'a trop longtemps réduite) qu'elle a pu exercer sur Marx ou sur Nietzsche, mais à l'actualité bien plus vive qu'elle conserve à travers les travaux d'un Blumenberg, d'un Sartre ou d'un Debord.
Remarque: la qualité de l'enregistrement est médiocre.