Le destin de l’Europe se joue-t-il actuellement en Italie ?
Fascinés, certains souverainistes célèbrent une péninsule italienne défiant les règles de l'Union Européenne, quitte à fermer les yeux sur les lois néo-raciales du ministre de l'intérieur Matteo Salvini.
Inquiets, d'autres voient dans la coalition gouvernementale italienne le laboratoire des prochains monstres politiques de notre continent.
Émission "Entretien Libre", animée par Aude Lancelin.
La politique, et notamment les progressistes, ont-ils déserté le bien commun au profit des questions identitaires et morales ? Est-ce la raison de la défaite de la gauche aux États-Unis ? De la faiblesse des partis progressistes en Europe ?
C'est le débat qui est ici mené entre Mark Lilla, professeur, historien des idées et auteur du récent La Gauche identitaire. L'Amérique en miettes et Laurent Bouvet, professeur de science politique.
Aurélien Bernier, auteur du récent La démondialisation ou le chaos, nous parle de la possibilité de refonder l'ordre économique mondial sur des bases coopératives.
- 0'01'56 : des OGMs aux relations internationales, le parcours d'un militant politique
- 0'11'36 : pourquoi les partis politiques, syndicats, mouvements associatifs écologistes sont actuellement dans une impasse
- 0'15'42 : ce que "démondialiser" veut dire
- 0'20'13 : les ruptures politiques et économiques incontournables pour résoudre les crises écologiques et sociales actuelles
- 0'31'11 : le levier des nationalisations : ses objectifs et les conditions de son exercice
- 0'39'26 : ce que "coopérer" veut dire
- 0'50'13 : pourquoi un pays du Nord comme la France aurait intérêt à coopérer avec des pays du Sud
- 0'57'07 : les liens entre "coopération" et "relocalisations"
- 1'10'55 : est-ce utile de décroître si les autres ne le font pas ?
- 1'24'23 : l'évolution de la gauche radicale sur les questions internationales et son manque de clarté
- 1'29'58 : gauche radicale et "anti-productivisme"
- 1'32'31 : petit coup de gueule sur une génération de militants qui ne lit plus assez
Une émission animée par Damien Detcherry.
Entre la Commune et Mai 68, les révolutions ont toujours affiché une prescription mémorielle : conserver le souvenir des expériences passées pour les léguer au futur. Une mémoire "stratégique", nourrie d'espérance.
Mais cette dialectique entre passé et futur s'est brisée, et le monde s'est enfermé dans le présent. Ce nouveau rapport entre histoire et mémoire permet de redécouvrir ce que l'historien des idées Enzo Traverso, à la suite d'Hannah Arendt, appelle une "tradition cachée", celle de la mélancolie de gauche, car elle n'est ni un frein ni une résignation, mais une voie d'accès à la mémoire des vaincus qui doit permettre à la gauche de prendre conscience d'un héritage impossible à refouler, et surtout d'un nécessaire travail de deuil.
Le politologue Thierry Choffat nous présente une conférence sur l'histoire de la Droite et des droites en France, depuis Napoléon Bonaparte jusqu'à nos jours.
Il revient en détails sur les différents courants et les événements marqueurs de cette famille de pensée qui, depuis la Révolution française, a toujours eu du mal à s'assumer pour ce qu'elle était.
Agrégé de philosophie, Jean-Claude Michéa est assurément l’un des penseurs les plus radicaux et les plus originaux de la scène intellectuelle française contemporaine. Catalogué dans le même mouvement socialiste, conservateur, populiste, adulé par un courant de pensée proche de la droite catholique, Jean-Claude Michéa, lui, se revendique de la pensée de l’écrivain et essayiste Georges Orwell, l’homme de "la décence ordinaire", et fustige une gauche acquise depuis bien longtemps, assure-t-il, au libéralisme et à la religion du progrès et de la croissance, même si elle s’en défend.
Dans son dernier ouvrage Notre ennemi, le capital, il considère que, pour avancer dans la dénonciation du capitalisme et rassembler la grande majorité des classes populaires, il faut commencer par remettre en question le système de clivages opposant l'idée de progrès à celle de conservatisme, clivages paralysants qui permettent à la gauche européenne de dissimuler sa réconciliation avec ce même capitalisme.
Une rencontre animée par Olivier Postel-Vinay.
L'ambition de Paul-François Paoli, dans son dernier ouvrage L'imposture du vivre ensemble est de présenter un panorama de la vie intellectuelle française et de ses enjeux idéologiques à travers un certain nombre d'éléments de langage et de noms propres couramment utilisés par les hommes politiques, les journalistes et les citoyens.
Il s'agit notamment de démontrer que moult personnalités de renom (écrivains, philosophes, personnages historiques...) auxquels nous faisons spontanément référence, loin d'exprimer ce que l'on veut leur faire dire, témoigneraient plutôt de l'inconsistance de l'idéologie à la fois lénifiante et contraignante du "vivre ensemble" à laquelle on nous exhorte.
Au-delà de ce constat, comment une société où l'idée de Vérité a disparu du champ philosophique et politique pourrait-elle absolutiser des valeurs, fussent-elles républicaines ? Et comment donner du sens à ce fameux "vivre ensemble" si ces "valeurs" fonctionnent sur un mode qui exclut du champ de la normalité ceux qui n'y adhèrent pas ? Tel est le paradoxe général que fait apparaître le travail de Paul-François Paoli.
Émission du "Libre Journal des débats", animé par Charles de Meyer.
David L'Épée et Jean Bricmont croisent le fer autour de quelques questions qui les divisent : l'héritage des Lumières, le libéralisme, la Nouvelle Droite, l'idéal socialiste, la pensée de Michéa et l'avenir de la gauche.
L'occasion de comprendre quelques lignes de fractures qui traversent la pensée en rupture avec le catéchisme médiatique.