Le paysage politique est bouleversé depuis une vingtaine d'années mais les politiciens n'ont en général pas compris ce qui se passe : l'ancienne lutte des classes, patrons contre ouvriers, a pratiquement disparu mais une nouvelle lutte des classes est apparue selon de nouveaux clivages où la dimension culturelle l'emporte sur l'économique. Car les trois maux qui affectent la grande majorité de la population sont, aujourd'hui, l'immigration de masse, l'insécurité et la relégation.
Entre la France des parasites et celle qui travaille, il y a une incompréhension croissante. Ceux qui souffrent s'abstiennent ou votent pour les partis populistes. Au contraire, ceux qui profitent des avantages de la mondialisation ont un mépris croissant à l'égard de la France périphérique (Christophe Guilluy) qu'elle juge xénophobe, raciste, inculte et repliée sur un passé mythifié.
La clé pour comprendre la nouvelle sociologie politique est donc celle de la souffrance : ceux qui ne souffrent pas ne comprennent pas et jugent ceux qui souffrent en les condamnant moralement. Cette situation nous prépare de grands bouleversements politiques devant lesquelles les élites restent aveugles...
La parole du peuple sera-t-elle entendue ? Les politiques courageuses qui doivent être mises en oeuvre seront-elles entreprises ?
"Si Nietzsche dit vrai, comme presque toujours, toute pensée exprime la biographie d’un corps – d’un régime complet, autrement dit, d’aliments affectifs, imaginaires et intellectuels, de réflexes plus ou moins puissants et d’habitudes plus ou moins créatrices. Répondant aux caractéristiques d’une génération, il n’est jamais purement individuel – de sorte qu’il faudrait dire pour se préciser soi-même : "ceci est notre corps…"
Je fais partie de ceux qui ont grandi dans les années 1980 et 1990 entourés par des discours ne visant qu’à détruire, avec les faits massifs qu’ils percevaient, leur sentiment légitime d’être français. Auxquels on a répété qu’ils étaient les héritiers une histoire criminelle, réduite à une colonisation esclavagiste, à la Collaboration et aux tortures dans la Casbah. Qu’on a sommés de voir les bandes ethniques violentes, croisées chaque jour, comme des victimes de cette sombre histoire prolongée, au présent, par le racisme français des "beaufs" et autres "Dupont-Lajoie". Et dans l’esprit desquels on a voulu implanter à toute force l’idée que l’immigration était une "chance pour la France", qui ne serait vraiment elle-même que comme "pays des droits de l’Autre". Je suis de ceux qui n’avalent plus aujourd’hui les vieilles pilules du "vivre-ensemble", distribuées dès 1984 dans les concerts par les dealers de SOS Racisme, alors qu’on est passé entretemps de la Compagnie créole à Booba.
Je fais partie de ceux auxquels on a aussi intimé de penser que la France, criminelle, était minuscule dans le grand monde sino-américain ouvert par l’implosion du bloc soviétique. A telle enseigne qu’ils devaient consentir à brader le patrimoine social conquis par leurs pères ou, plutôt, par leurs grand-pères. A préférer la figure du trader à celles de l’ouvrier, du professeur ou du petit entrepreneur. Je fais partie de ceux qui, né à gauche, n’ont pas grandi à droite quand la droite c’est le "bling bling" sarkozyste. Mais qui ne peuvent plus voir Canal Plus ou Cohn-Bendit sans réprimer quelques envies de meurtre. De ceux, somme toute, qui constatent que, de droite ou de gauche, le mépris de classe et la francophobie ne présentent jamais qu’un seul et même visage.
Je fais partie plus positivement de ceux que la réalité, l’appel des origines et le sentiment du bien, du grand et du beau, ont ramenés vers ce grand courant du fleuve français, si souvent calomnié. Et qui n’éprouvent pas de nostalgie pour un âge d’or mythologique mais, de manière réaliste, pour une France d’hier soir ou de ce matin, là, toute proche – Jean-Pierre Marielle, après tout, est encore vivant et Jean Dujardin a pris le relais…
Mais je ne crois pas m’exprimer dans cet entretien au nom de ma seule génération ni d’une sensibilité si particulière qu’elle serait isolée. Après quatre décennies de dénigrement national, de dégradation économique et sociale, de communautarisme, de racaillisation et d’islamisation, le peuple est toujours plus nombreux, de tous âges, qui se sent chaque jour davantage radicalement, exclusivement, très sévèrement français. Il s’agit pour moi de traduire dans le concept cette humeur joyeuse qu’énerve légitimement le climat d’époque.
En évitant quelques impasses. Il n’y a rien à attendre, sinon des revers, de quelque alliance que ce soit avec les communautarismes musulmans et juifs, voire africains, avant que d’autres candidats ne se présentent. Il n’y a rien à espérer non plus du côté des autres peuples européens, sinon un encouragement à se battre seuls. Agiter les anciens conflits entre Français remontant à 1789, 1815, 1940 ou 1962, ne sert que la cause des ennemis actuels. Sans même considérer le dandysme de marginalité dans lequel se complait l’extrême droite, il n’y a, enfin, que coupable facilité dans le désespoir politique.
A l’inverse, il y a tout à gagner à penser dans les termes d’un souverainisme identitaire – la souveraineté sans l’identité étant vide et inconsistante, l’identité sans la souveraineté étant condamnée à l’impuissance. Tout à gagner à défendre ensemble le patrimoine social des français et la personnalité originale de leur peuple. Et, sans optimisme naïf, à construire une pensée nationale "sur l’os", asséchée par le réel, vitaliste, débarrassée de certaines mauvaises graisses idéologiques. En comprenant bien que mai 68 creuse depuis 40 ans la dernière grande fracture dans l’histoire de France, et qu’il répartit les uns et les autres sur la seule ligne de front désormais pertinente.
C’est dans cet esprit que je veux proposer des concepts non seulement critiques mais praticables, populaires, positifs et, pour certains, utilisables par une force politique qui rallierait, enfin, les élites au peuple français. Penser au milieu de ce peuple historique, sans prétention avant-gardiste, métapolitiquement, en passant par la culture, les œuvres d’art, le sport, les mœurs, voilà la formule de Sévèrement Français !
Radical, pas marginal, inquiet sans désespoir, national et populaire, l’esprit de Sévèrement Français." Yannick Jaffré
Pour ce grand entretien, Pierre-Yves Rougeyron revient sur l'actualité politique et géopolitique du mois de septembre 2018.
Une analyse où les actualités nationale et internationale sont passées au crible de l'intérêt français souverain.
PARTIE 1 :
a. Actualité du Cercle Aristote
b. Questions nationales
- Démission de Nicolas Hulot et question écologique
- Affaire Alexandre Benalla
- Loi Schiappa
- Hommage à Maurice Audin
- Hervé Juvin au Rassemblement national et Nathacha Polony à Marianne
- Affaire Clément Méric
PARTIE 2 :
c. Questions internationales
- Viktor Orban
- Matteo Salvini
- Russie
- Élections européennes et partis "souverainistes" français
- Manifestations anti-migrants à Chemnitz
- Venezuela
d. Doctrine
- Trump et son plan éco-protectionniste
- Le marxisme, une solution ?
- Jacques Focart
- Éric Zemmour
e. Décès
- John McCain
- Oksana Chatchko, cofondatrice des Femen
- Vice Amiral François Flohic & Pierre Maillard
- Michel Cazenave
- Alexis Philonenko
- Samir Amin
Le géographe Christophe Guilluy, auteur du Crépuscule de la France d'en haut et de La France périphérique : comment on a sacrifié les classes populaires et ayant théorisé le concept de "France périphérique", revient sur la carte des votes de la présidentielle, sur les notions de "France d'en haut" et de "France d'en bas" aussi que sur la nomination d'un ministre de la cohésion des territoires.
Un éclairage intéressant pour comprendre les évolutions politiques récentes.
Émission "Une Semaine en France", animée par Claire Servajean.
Philippe Conrad, historien et journaliste, ancien rédacteur en chef de La Nouvelle Revue d'Histoire et actuel président de l'Institut Iliade, revient sur les origines, la trajectoire et les grands noms du nationalisme français.
- 0:00:22 : Définition du nationalisme
- 0:02:29 : Nationalisme et révolution française
- 0:06:09 : La Révolution française fut-elle nationaliste ?
- 0:09:07 : Le nationalisme de gauche au XIXeme siècle
- 0:14:39 : Le nationalisme français germanophobe
- 0:19:43 : Le nationalisme français et le colonialisme
- 0:23:47 : Le général Boulanger
- 0:27:56 : L'affaire Dreyfus
- 0:32:32 : Édouard Drumont
- 0:34:23 : Déroulède et Barrès
- 0:38:39 : Le nationalisme français et la question de la race
- 0:42:15 : Charles Maurras
- 0:45:15 : Le nationalisme français : une préfiguration du fascisme ?
- 0:49:24 : Le colonel de La Rocque
- 0:52:37 : La tentation fasciste
- 0:56:03 : Le Parti Populaire Français
- 1:00:47 : Marcel Déat
- 1:03:49 : Gaullistes et pétainistes : une lutte pour la légitimité
- 1:08:46 : Le discrédit du nationalisme après-guerre
- 1:10:45 : le renouveau du nationalisme en France dans les années 60
- 1:13:52 : Le Front National
- 1:18:43 : La "Nouvelle Droite" et la voie européenne
- 1:23:18 : Souverainisme et nationalisme
- 1:25:04 : L'avenir du nationalisme
Julien Rochedy, ancien responsable du FNJ, est depuis revenu à la vie active avec la créaction de l'École Major, à mi-chemin de l'entreprenariat et du projet d'influence métapolitique. Car la politique du XXIe siècle est désormais aussi affaire de développement personnel et d'élaboration de réseaux.
À la recherche d'une droite à la fois forte, pragmatique et populaire, il souhaite l'apparition d'un grand mouvement qui prenne en compte les problématiques identitaires, écologiques et économiques tout en ne cédant pas devant le politiquement correct.
C'est pour le voir s'exprimer sur ces sujets et bien d'autres qu'il est venu s'exprimer ici.
Émission "Libéré sur parole", animée par Tepa.
Christian Bouchet, ancien militant politique et actuellement éditeur (éditions Ars Magna), dresse un bilan des permanences et des changements qui se sont produits au sein du mouvement national français, plus particulièrement dans la mouvance nationale-révolutionnaire européenne, son milieu d'origine.
Un entretien mené par Thomas Ferrier qui permet de comprendre les craintes et les espérances que l'idée grande-européenne suscite encore lorsqu'elle se mesure à l'évolution des rapports de force géopolitiques.
Émission du "Libre Journal des Européens", animée par Thomas Ferrier.