Se réclamer du libéralisme et du conservatisme pose un gros problème du point de vue libéral. En effet, le libéral accepte les changements sans appréhension alors que pour le conservateur, l’ordre n’est pas spontané mais apparaît comme décrété par l’Etat.
On peut cependant voir les libéraux-conservateurs comme des individus désireux de conserver les institutions protégeant la liberté individuelle.
Il est intéressant de noter qu'une des thèses du travail de Jean-Claude Michéa est ici validée par un penseur libéral conséquent, à savoir que le projet libéral est un, et que les libertés politique, morale ou économique s'y soumettent toutes.
Serge Audier présente les différents courants néolibéraux depuis les années 1930 et le fameux colloque Lippmann.
Après le karch de Wall Street, des révisions ou des réaffirmations du libéralisme ont été proposées pour sauver cette doctrine.
Depuis, de nombreuses mouvances existent et sont souvent mal différenciées les unes des autres : conservatisme, néo-conservatisme, libertarianisme, etc.
C'est le mérite de Serge Audier que d'introduire de la nuance au sein de ce qui est aujourd'hui perçu -à tort- comme un mouvement unitaire : le néolibéralisme.
Alain Laurent, en tant qu'intellectuel libéral, s'interroge sur le pourquoi et le comment de l'ordre social en utilisant la méthode de l'individualisme méthodologie.
La célèbre "main invisible" a été conceptualisée par des penseurs de renom, notamment des sociologues : de la société ouvertes de Karl Popper aux effets de composition de Raymond Boudon en passant pas l'égoïsme rationnel d'Ayn Rand, c'est toute l'histoire de l'émergence de l'ordre spontané qui est ici convoquée.
Un document important pour comprendre l'approche des libéraux pour qui le facteur surdéterminant reste "l'action humaine" (Von Mises).
Le propos de cet entretien est d'étudier la tradition spécifiquement européenne du libéralisme.
Contrairement à une opinion répandue, le libéralisme n'est pas un phénomène essentiellement anglo-saxon. Il est représenté dans tous les grands pays d'Europe depuis l'aube des Temps modernes jusqu'au XXe siècle - France, Allemagne, Italie, Pays-Bas, Autriche, Espagne.
Dans tous ces pays, il jaillit de la souche commune de la civilisation européenne, à savoir la synthèse opérée au Moyen Age entre les traditions politiques et juridiques gréco-romaines et la morale judéo-chrétienne.
Il prend ensuite forme à la faveur d'un bouillonnement d'idées qui agite tout le continent de la Renaissance aux Lumières et au-delà.