L'ombre de la guerre : Ernst Jünger, Curzio Malaparte et Georges Bernanos. Avec Nicolas Beaupré et François L'Yvonnet chez François Angelier à Mauvais Genres sur France Culture.


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10.11.2018

Faire la guerre est une chose, l'écrire en est une autre, mais la dire après l'avoir faite au premier rang et sur toute sa durée en est une troisième, sans doute encore plus difficile. C'est pareille tâche qu'ont effectuée les trois écrivains qui sont évoqués ici, le Jünger d'Orages d'acier, le Malaparte de Viva Caporetto ! et le Bernanos des Enfants humiliés.
Trois guerres narrées ou évoquées non à chaud, mais plusieurs années après les combats, au fil de textes qui, chacun, restent encore de brûlants témoignages.

Henri Michaux. Avec Frédéric Baal, Jean-Michel Maulpoix, Florence de Lussy, Anne-Elisabeth Halpern, Nicolas Roméas, Philippe Mion, Jacques Ellul et Alain Cuny sur France Culture.


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24.10.1999

Pendant 62 ans, de 1922 à 1984, Michaux n'a pas cessé d'écrire, puis d'écrire et de peindre. Il est clair qu'il y a loin de l'homme jeune, inquiet, impatient, percutant, mélangé - de cet homme fragile et furieux, bataillant en tout sens, à l'écrivain célèbre, recherché mais savamment discret et comme retiré dans sa propre légende, qui oppose à son époque étonnée des allures de sage. Et pourtant. De son premier recueil à son dernier, Michaux aura creusé sans discontinuer une même formule d'équilibre instable entre les composantes passagères qui dessinent pour lui la réalité fugitive d'un livre.
C'est en écoutant quelques-uns des lecteurs les plus fervents de Michaux que nous sont évoquées sa vie et son œuvre. Tous tâchent de définir la singularité, la variété et l'unité profonde de l'œuvre de celui qui écrivit, pour conclure son texte intitulé Qui je fus : "On n'est pas seul dans sa peau".

Émission "Une vie, une oeuvre", animée par Christine Rey.

Quand s'efface le purgatoire. Avec Guillaume Cuchet sur France Culture.


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06.01.2018

Le purgatoire, disons-le tout net, est en mauvaise forme. Sur la Toile, les sites du catholicisme traditionaliste multiplient leurs reproches à ce sujet envers le pape François. Ils l'accusent de le laisser doucement s'effacer, de ne le mentionner quasiment jamais, tout en semblant simultanément réticent envers la pratique des indulgences dont il a, comme souverain pontife, la maîtrise et qui permettrait d'abréger le séjour des âmes dans cet état intermédiaire entre enfer et paradis.
On ne peut qu'être intrigué par cette quasi-disparition qui aurait tant surpris nos ancêtres, pour qui le purgatoire figurait en bonne place dans la catéchèse et, plus largement, dans la vulgate de la culture chrétienne.
Une manière féconde d'interpréter cela peut être de considérer la chose dans la longue durée, à partir d'une constatation primordiale : la grande prospérité du purgatoire, si l'on peut dire, ne date que des débuts du second millénaire après le Christ. Il n'a pas son fondement dans les Écritures Saintes et il a connu, de siècle en siècle, des fortunes fort inégales, parfois promu comme essentiel et parfois refoulé loin du cœur de la foi, éprouvé et répandu.
Voilà un beau sujet de curiosité sur lequel l'historien Guillaume Cuchet pourra nous être d'un grand secours.

Émission "Concordance des temps", animée par Jean-Noël Jeanneney.

Emma Goldman, vivre la Révolution (1869-1940). Avec Cathy Bernheim, Hélène Hazéra, Hélène Hernandez, Gaetano Manfredonia, Jacqueline Reuss, Nancy Huston et Leopold Tobisch sur France Culture.


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29.09.2018

Emma Goldman nait dans l'empire russe, à Kaunas, en 1869. Émigrée aux Etats-Unis à seize ans, elle y devient anarchiste après l'exécution des "martyrs de Chicago" en 1887. Très tôt, elle est considérée comme la femme la plus dangereuse d'Amérique.
Ses positions sur la violence anarchiste, sa défense de la contraception et de l'amour libre, sa condamnation de la guerre et du patriotisme en font l'ennemie des autorités, mais suscitent également de houleux débats chez ses compagnons de lutte.
Emma Goldman ne se rend jamais : arrêtée, emprisonnée, empêchée de parler, elle continue à donner des conférences, à écrire, à lutter. Privée de sa citoyenneté américaine, elle est déportée en Union Soviétique en 1919. L'espoir qu'elle mettait dans la révolution est bien vite déçu, et elle dénonce l'autoritarisme du régime bolchévique.
Pendant les vingt dernières années de sa vie, elle erre, "femme sans pays", sans jamais renoncer à son engagement ; sa dernière grande cause fut celle des anarchistes engagés dans la guerre civile espagnole.
Après une vie passée à se battra pour défendre sa liberté et celle des autres, elle meurt en 1940 à Toronto ; sa dépouille repose à Chicago, à côté de celles des martyrs de Haymarket.

Émission "Une vie, une oeuvre", produite par Alice Béja.

Philosophies des Droits de l'homme. Avec Grégor Puppinck et Frédéric Worms à Répliques sur France Culture.


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15.12.2018

Certains s'en souviennent peut-être, jusque dans les années 70 du XXe siècle, le droit était considéré par les penseurs politiques les plus en vue, comme une superstructure idéologique, pure mystification destinée à protéger et à occulter par la fiction d'une loi supposée égale pour tous, la réalité de l'exploitation et celle de la domination.
Les choses ont changé sous l'effet de la dissidence dans les pays totalitaires. Il s'est produit un extraordinaire retour du droit, et cette réévaluation a pris la forme d'une référence retrouvée aux Droits de l'homme. Référence qui reste plus que jamais de mise.
Les Droits de l'homme font l'unanimité aujourd'hui, ils n'ont plus d'ennemis déclarés. Mais la conflictualité n'a pas disparu pour autant. Plusieurs conceptions des Droits de l'homme se font jour et s'affrontent. Si tout le monde parle en effet le même langage, ce langage recouvre des pensées et des politiques antagonistes.
Pour y voir plus clair dans ce dissensus paradoxal, Frédéric Worms, membre du comité consultatif national d'éthique et philosophe, débat avec Grégor Puppinck, docteur en droit et directeur du Centre européen pour le droit et la justice.

"La Conjuration des imbéciles", de John Kennedy Toole. Avec Jacques-Pierre Amette sur France Culture.


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09.03.1982

"Quand un vrai génie apparaît en ce bas monde, on peut le reconnaître à ce signe que les imbéciles sont tous ligués contre lui ". La formule, signée Jonathan Swift, a été placée en exergue d'un roman publié pour la première fois en 1980, onze années après le suicide de son auteur.
Le roman en question, La Conjuration des imbéciles, ne dût qu'à l'opiniâtreté de la mère de John Kennedy Toole, l'auteur, d'être finalement publié, et de recevoir le prix Pulitzer. Et ce grâce à un écrivain et professeur de littérature, Walker Percy, qui accepta de le lire sur l’insistance de la mère et reconnut ses qualités.
Dans la préface du roman, ce dernier présente ainsi Ignatius Reilly, le personnage principal du récit : "Oliver Hardy délirant, Don Quichotte adipeux, saint Thomas d'Aquin pervers, tout cela en un seul homme, en violente révolte contre le monde moderne tout entier, allongé dans sa chemise de nuit de flanelle rayée dans un taudis de Constantinople Street à la Nouvelle-Orléans et qui, entre de gigantesques accès de flatulences et d'éructations, couvre d'invective des douzaines de cahiers."

Émission "Un livre, des voix", animée par Georges Peyrou.

La radio comme possibilité de rêve éveillé. Avec Gaston Bachelard sur France Culture.


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1949

Gaston Bachelard, philosophe, poète, plume magnifique et grand penseur du XXe siècle a donné une conférence, une causerie en 1949 sur la rêverie de la radio. C'est un document précieux, une archive singulière, la voix de Bachelard.
Son ironie, sa malice et son plaisir de la dérive sont jubilatoires à entendre. En 1949, Gaston Bachelard proposait de guérir l'insomnie au moyen de la rêverie suscitée par la radio et il cherchait comment radiodiffuser les principes de la rêverie.
Un enregistrement brut pour un document important.

Sexualité et (ou) Nirvana. Avec Françoise Bonardel et Daniel Odier sur France Culture.


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03.01.2019

Nos sociétés deviennent de plus en plus transparentes en ce qui concerne les réalités sexuelles. La recherche de sens, elle, continue d'être un besoin nécessitant d'être assouvi. Ces deux préoccupations fondamentales de l'Homme sont-elles des planètes différentes ?
C'est pour en discuter que sont reçus Françoise Bonardel, philosophe des religions et essayiste française, et Daniel Odier, poète et grand connaisseur du tantrisme. Les deux invités nous permettent d'aborder les grands courants spirituels orientaux tels l'hindouisme, le bouddhisme et surtout le tantrisme kashmirien pour lequel une sexualité maîtrisée peut aider à l'épanouissement de l'être et à son éveil.

Émission "Matières à penser", animée par René Frydman.