Notre continent a été le berceau des totalitarismes, et en particulier du fascisme, cette idéologie qui, rapprochant dans leur commune hostilité aux idéaux de la démocratie libérale des individus et des groupes venus de l'ultra-droite et de l'ultra-gauche, a donné naissance entre les deux guerres à des régimes visant au formatage des individus sur un modèle unique, à la déification de la nation et à l'impérialisme guerrier.
En quoi cette idéologie et ces régimes se distinguent-ils des autres formes de rejet de la démocratie libérale dont notre siècle a vu la prolifération ? Pourquoi se sont-ils développés à un moment où les idéaux démocratiques paraissaient devoir s'imposer aux sociétés industrialisées ? Ces dernières se trouvent-elles ou non menacées par l'émergence d'un "néo-fascisme", qui, entre autres, se nourrirait des craintes suscitées par la mondialisation ? Telles sont les questions auxquelles cette conférence se propose de répondre.
Marc Crapez, historien des idées politique, s'attache à comprendre la notion de totalitarisme et nous parle de son actualité, sa pertinence et son avenir.
Parce que le monde libre devra toujours s'attacher à comprendre les mécanismes qui engendrent la propagande, l'idéologie et les camps, afin de s'en prémunir et d'organiser la riposte...
Dans cette émission en forme d'hommage à son travail d'historien, Ernst Nolte revient sur son itinéraire intellectuel, en insistant sur ses deux centres d'intérêt principaux : la philosophie allemande et l'histoire des idéologies et des mouvements idéologiques.
La querelle des historiens qui, en 1986-1987, a animé le champ de l'histoire contemporaine en Europe, est ensuite revisitée.
Sont également abordés : l'influence de la révolution bolchevique sur le XXe siècle et sa relation dialectique avec l'apparition du nazisme, l'influence de Marx et du marxisme dans l'émergence des exterminations de masse du XXe siècle, ainsi que sa relation à Martin Heidegger (dont il fut l'étudiant).
Cette émission, bien que très personnelle, est une réelle réflexion philosophique sur l'histoire du XXe siècle.
Émission du "Libre Journal de l'identité", animée par Pierre-Alexandre Bouclay.
La guerre de 1914 fut l'événement fondateur du XXe siècle. Après avoir tué neuf millions d'hommes, cette guerre liquida les trois empires et les aristocraties qui charpentaient l'Europe.
De ce séisme, tout le reste a procédé : de terribles colères et d'immenses espoirs, la montée des utopies révolutionnaires et l'avènement de régimes nouveaux, puis une Seconde Guerre mondiale plus destructrice encore que la Première. Elle engendra le déclin de l'Europe, la décolonisation, la destruction de la sociabilité européenne, l'américanisation des moeurs, l'immigration et le terrorisme.
Après 1918, sur les décombres de l'ancienne Europe, quatre figures, le président américain Wilson, Lénine, Mussolini et Hitler ont incarné les grandes utopies du XXe siècle. Ils sont à l'origine de la lutte sans merci de quatre systèmes rivaux. De celle-ci, qui occupa une large partie du siècle, est issu le monde dans lequel nous vivons.
Émission du "Libre Journal de Bernard Lugan".
Il est toujours très stimulant de discuter avec Francis Cousin ! Indépendamment de la validité de certaines de ses positions et analyses, l'homme est objectivement impressionnant au niveau de l'énergie intellectuelle déployée : on ne s'ennuie jamais !
Contenu détaillé de l'entretien :
0'00'00 : Un entretien communiste et non marxien / Critique de la démocratie / Les élections présidentielles françaises / Libre-échange et protectionnisme / Critique du Front National / Macron et la banque Rothschild / La classe politique française / Critique de l’antifascisme / Critique de la social-démocratie / Critique du parti "communiste" français / Critique de la gauche du Capital / Le terrorisme comme phénomène capitaliste et étatique / La 8eme section du livre I du Capital / Le capitalisme comme révolution agricole / Critique de Trotski / Terrorisme et Communisme / Eugène Varlin contre le blanquisme / L'importance de la baisse tendancielle du taux de profit / Sanguinetti : du terrorisme et de l’État / Retour sur l’œuvre de Guy Debord / La place du situationnisme dans l'histoire de la pensée critique / Critique de la société de l'indistinction / Le travail de Francis Cousin
0:51:00 : Questionnement sur les derniers attentats / Critique des vérités officielles / Le monde de la réalité renversée / L'importance du chapitre inédit : domination réelle et domination formelle du Capital / L'œuvre critique de Marx et sa profonde cohérence / L'inachèvement de l'œuvre de Marx / La disparition de la politique / Histoire de la philosophie : des présocratiques jusqu'à Kant / Hegel / La falsification léniniste de Marx / Marx contre Lénine / Marx critique du marxisme / L'importance de la Critique du programme de Gotha / Marx contre le capitalisme d’État / Marx critique du bolchevisme / La révolte de Kronstadt / La phase de transition / La falsification du concept de dictature du prolétariat / Critique de l’État / Les différentes phases du communisme / La révolution et l'auto-émancipation prolétarienne universelle / Critique de Proudhon / Critique du survivalisme / Mai 68 / Perspectives sur la crise terminale / Critique du narcissisme contemporain / L'autonomie de la pensée et le déterminisme historique / Héraclite
1'34'00 : Le détournement situationniste comme pratique de l'anti-idéologie / Le vrai comme moment du faux / L'importance de la distinction entre domination formelle et domination réelle / Dépasser dialectiquement Debord avec Marx / L'importance de la baisse tendancielle du taux de profit / L'importance de Hegel / Apparence, Essence et Concept / La méthode dialectique hégélienne / Travail vivant et travail mort / Valorisation et dévalorisation / Smith et Ricardo / La plus-value en domination formelle et réelle / La saturation des marchés / Révolution prolétarienne ou 3eme guerre mondiale ? / Commentaires sur l'extrême radicalité des temps derniers / Le déterminisme historique / Bordiga / Critique de la science / Les présocratiques / Critique de Heidegger / Jacques Ellul / Bernanos / René Guenon / Critique de l'Université / Spinoza dans l'histoire de la philosophie / Spinoza vs Descartes / Spinoza et Hegel / Bordiga et le déterminisme historique / Éros et Thanatos / Freud / Castoriadis / Critique de Clouscard / Sade / Critique de la pathologie du pouvoir / Mai 68 / Les réseaux pédocriminels / L'affaire Pizzagate : la marchandisation des enfants / Maximilien Rubel et la question des traductions de Marx / Pierre Clastres et la chronique des Indiens Guayaki
Conclusion : la merde de l'économie politique et l'abolition de la société spectaculaire-marchande.
Avec cette conférence portant sur le changement de sens que la figure du Géant a subi dans la peinture européenne, Jean Clair dissèque l'esthétique moderne d'une beauté qui ne peut plus correspondre à ce que l'on nomme communément le classicisme. Car c'est désormais la guerre et ses totalitarismes qui deviennent un fond de toile à l'iconographie moderne du Géant.
Jean Clair souligne ainsi la corrélation existant entre le Géant et la pensée totalitaire dont témoignent les projets architecturaux et les affiches de propagande fascistes, nazies et communistes.
C'est finalement le démantèlement de l'esprit des Lumières au profit d’une production artistique remettant clairement en cause une philosophie basée sur l'Universel que tente de montrer Jean Clair.
Comme Louis-Ferdinand Céline, Erza Pound a connu la gloire et l'opprobre. Sa vie et son œuvre posent à l'esprit humain une question insoluble, une insupportable énigme : comment peut-on être en même temps écrivain de génie - le plus grand poète américain du siècle - et chantre de l'idéologie fasciste, ennemi irréductible de la démocratie ?
Au départ, il sollicite le dépaysement ; enfant du vieil Ouest, il laisse derrière lui l'Amérique, quitte en 1907 la morne société victorienne pour l'Europe où il décide de vivre. Londres, Paris, Venise...
Traducteur, poète, critique, Erza Pound est capable d'avoir une idée par seconde et fonde une demi douzaine de mouvements littéraires. Compositeur, éditeur, plus généreux que marmoréen, il "épaule" James Joyce dans la recherche, dans la continuation d' "Ulysse"... Point d'effusions diffuses ou d'épanchements, le poète n'écrit pas en son nom puisque sa création englobe tout l'héritage culturel.
Ezra Pound entreprend les Cantos, un "livre des morts" ou une "descente aux Enfers", qui établit un dialogue avec les textes célèbres de la culture Européenne puis chinoise ... Et visite les traductions inconnues et convoque les maîtres relégués dans l'ombre, oubliés ou négligés.
Défenseur érudit de la tradition artistique et promoteur de formes nouvelles, Ezra Pound procède par conversation fragmentaire, fusion de personnages, montage de citations, d'événements spirituels et de faits divers de l'époque, compression de l'Histoire...
Contempleur acharné de l'usure et de la décadence des Etats-Unis, il se livre pendant la Seconde guerre mondiale à des causeries véhémentes et violemment anti-américaines, à la radio romaine, et en faveur de Mussolini, se prononce contre l'intervention US traître à l'Amérique. Dès que les Américains débarquent, il est enfermé par les forces militaires dans une cage de fer, ramené et interné à Washington.
L'homme déchu est primé et célébré en 1948, "grand poète américain", les Cantos sont salués comme "la grande épopée de notre temps et de l'homme moderne".
Au terme de sa vie, Ezra Pound se plaît à dire qu'il a été le dernier Américain a avoir vécu la tragédie de l'Europe ou encore "une fourmi qui aurait échappé au naufrage de l'Europe".
Émission "Une Vie, une Œuvre", produite par Pascale Charpentier.
En cette période de montée des idéologies de crise agressives et de manipulation capitaliste des frustrations découlant de ce même capitalisme, une relecture actualisée (et critique) de La psychologie de masse du fascisme de Reich nous permet de comprendre ces phénomènes en échappant d’une part à un réductionnisme économiciste incapable de penser "la part subjective de l’histoire" et d’autre part à une psychologie individualisante, biologisante et conservatrice incapable de critique sociale, mais aussi de penser une libération révolutionnaire des frustrations capitalistes.
Après une présentation du parcours du marxiste psychanalyste révolutionnaire Wilhelm Reich et du caractère prémonitoire de son travail, Pierre-Ulysse Barranque nous présente sa critique de l’incapacité du marxisme allemand de penser l’absence de révolution en Allemagne tout comme l’arrivée du nazisme au pouvoir.
Ensuite, et en se basant sur le noyeau théorique développé par Wilhelm Reich, c'est à une critique actualisée du capitalisme du XXIe siècle en tant que sadisme de masse que nous sommes invités à réfléchir.