Depuis plusieurs années déjà s'élèvent des critiques d'une radicalité inouïe contre le cœur même de l'héritage des Lumières : le rationalisme, le progressisme, l'universalisme. Ces critiques se revendiquent de l'émancipation des dominés, marqueur traditionnel des différents courants de gauche.
Mais s'inscrivent-elles dans le prolongement de celles qui, depuis l'émergence des mouvements socialiste, communiste ou anarchiste, avaient pour horizon un prolongement et un élargissement des combats des Lumières "bourgeoises" ? Il est malheureusement à craindre que non.
Une partie de la gauche est-elle dès lors en train de se renier elle-même ?
Quels sont les combats prioritaires à inscrire à l’agenda féministe ? Pour Nancy Fraser, il s'agit de sortir des strictes questions de genre pour s'intéresser aux inégalités sociales et politiques dont sont victimes les femmes.
Car la vague "MeToo" est un mouvement féministe né de la petite sphère du cinéma et des médias… En féministe marxiste, Nancy Fraser s'oppose à ce féminisme d'en haut, élitiste, individualiste, bourgeois et néolibéral, qui veut étendre à toutes sa culture dominante en n'ayant pour seule ambition l'égalité entre les plus riches, au détriment de la majorité des femmes.
Émission "La Grande table des idées", animée par Olivia Gesbert.
Aujourd'hui, tout le monde est féministe, tout le monde dit défendre les intérêts spécifiques des femmes. Celles d'ici et celles d'ailleurs : le gouvernement français, l'Union européenne, l'OTAN, les actrices, les médias et la télévision prétendent tous défendre les "droits des femmes" au cœur de leurs préoccupations et de leurs interventions.
Mais en réalité, quels "féministes" se préoccupent réellement des milliards de femmes sur la terre, exploitées, opprimées, abusées, qui travaillent en usine, cultivent la terre pour des salaires misérables (quand elles sont payées !) ? C'est comme si elles n'existaient pas. Le féminisme "officiel", bourgeois, participe en réalité à leur oppression et à leur exploitation.
La lutte pour l’égalité entre les sexes est fondamentale pour les communistes : pas d'émancipation des travailleurs sans émancipation des femmes. Renouons donc le fil rouge avec les grandes luttes populaires où les femmes jouent toujours un rôle moteur, des révolutions française et russe aux Gilets jaunes.
Depuis déjà plusieurs décennies, un thème récurrent berce nos sociétés occidentales : celui de la crise de masculinité.
Alors que les conditions de vie ont drastiquement changé depuis la révolution industrielle, que les mouvements d'émancipation féminine se sont durablement installés dans la société, que l'égalité des sexes a été érigé en idéal et que la déconstruction des identités sexuelles traditionnelles est devenu un exercice imposé, les hommes sont-ils appelés à changer en profondeur, voire à disparaître ?
Émission "Interdit d'interdire", animée par Frédéric Taddeï.
Pourquoi le terme "féministe" est-il librement approprié à la fois par l'extrême droite, la gauche, et le capitalisme ? Dans un contexte, où les notions de féminisme et d'égalité sont vidées de leur sens hier radical, que peut signifier être féministe aujourd'hui ? Quels sont les combats à mener ? Comment mettre au cœur des luttes des femmes l'antiracisme, l'anticapitalisme et l'anti-impérialisme ?
Entre féminisme décolonial et féminisme occidental, Françoise Vergès revient sur l'histoire mouvementée du féminisme et nous point les enjeux actuels d'un combat qui se doit d'être actualisé et radicalisé.
Émission "Sortir du capitalisme", animée par Armel Campagne.
Scandales sanitaires, ras-le-bol des effets secondaires : les françaises sont de plus en plus nombreuses à arrêter la pilule. Leur désaffection envers ce mode de contraception prouve qu’elles refusent de souffrir pour appliquer un droit. Sabrina Debusquat jette un véritable pavé dans la marre en nous présentant l'enquête qu'elle a menée sur un sujet qui concerne plusieurs millions de femmes.
Comment fonctionne la pilule exactement ? Qui l'a inventée et dans quelles conditions ? Est-elle dangereuse pour la santé et pour l'environnement ? Existe-t-il d'autres solutions aussi efficaces et simples d'emploi ? Et puis… Pourquoi la pilule pour homme n'existe-t-elle pas encore ? Quels sont les espoirs pour la contraception du futur ? Comment faire face aux effets secondaires post-pilule ?
Un bon masculinisme et un bon féminisme sont-ils possibles ?
Dans cette conférence, Julien Rochedy essaie de présenter objectivement les logiques des mouvements masculinistes qui répondent aux dérives du néo-féminisme contemporain afin de les comprendre et de les critiquer.
- 0'00'00 : introduction
- 0'01'17 : retour sur l'école Major
- 0'23'37 : la crise de la masculinité
- 0'42'24 : les différents masculinismes
- 0'58'18 : le postféminisme
- 1'23'51 : critique du masculinisme
- 1'53'08 : un masculinisme et un féminisme positifs ?